Source : Insee et organismes de protection sociale – Données 2015 pour les salaires, 2016 pour les niveaux de vie et 2018 pour les minima sociaux – © Observatoire des inégalités
Tout en bas de l’échelle des revenus on trouve le RSA socle [1], 484 euros par mois, une fois déduit le forfait logement (donnée 2018). Ce niveau correspond à environ 40 % du revenu d’un salarié au Smic. Bien sûr, même si on ne sait pas dire combien avec précision, une partie de la population dispose de ressources encore plus faibles, moins d’une dizaine d’euros par jour, et vit dans des hébergements très précaires (à la rue, dans des taudis, des squats, etc.). Les allocations pour les demandeurs d’asile ou les invalides, sont encore inférieures [2].
Ces niveaux sont nettement inférieurs au seuil de pauvreté le plus strict, situé à 40 % du niveau de vie médian, soit 684 euros mensuels (données 2016). En revanche, le minimum social accordé aux personnes âgées, comme celui pour les adultes handicapés (833 euros en 2018) est assez proche du seuil fixé à la moitié du niveau de vie médian (855 euros mensuels en 2016). C’est l’équivalent d’un peu plus des deux tiers du salaire d’un smicard (1 190 euros mensuels). Le seuil de pauvreté à 60 % du niveau de vie médian, est, quant à lui, situé à 1 026 euros. Le seuil de pauvreté comprend les prestations sociales, ce qui n’est pas le cas du Smic.
Le salaire net moyen des ouvriers en équivalent temps plein (donnée 2015) est proche du niveau de vie médian, environ 1 700 euros. Cette rémunération moyenne est tirée vers le haut par des ouvriers qualifiés âgés qui ont bénéficié d’augmentations avec l’ancienneté. Ceux qui entrent sur le marché du travail, quand ils occupent un temps complet, ne peuvent guère compter sur un niveau supérieur au Smic. En moyenne, les salariés en temps plein touchent 2 250 euros nets par mois (données 2015), soit environ l’équivalent d’un peu moins de deux mois de travail au Smic. Entre 1 600 euros et 2 200 euros par mois, on est au cœur des niveaux de vie moyens en France pour un adulte.
Cette échelle est discutable : les données ne portent pas sur des années identiques et les concepts de revenus (salaires et niveaux de vie) ne sont pas les mêmes. Il faut la considérer comme un ordre de grandeur. Elle nous permet cependant de fixer la distance qui sépare les plus pauvres des couches moyennes. En gros, le rapport va de un à trois. Les personnes les plus démunies vivent avec entre 400 et 600 euros par mois alors que le niveau de vie médian (après impôts et prestations sociales) est de 1 700 euros pour une personne seule.
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[1] La prestation de base qui a remplacé le RMI, elle est versée à ceux qui n’occupent pas un emploi.
[2] 426 euros et 409 euros par mois respectivement.
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