Lors de la conférence annuelle de l’AIPAC1, Nikki Haley renouvelle son soutien total à Israël. Elle déclare  :

 

 Jérusalem a été et sera toujours la capitale d’Israël. Trump a eu le courage de reconnaître ce fait, contrairement à d’autres.

Ce n’est pas l’emplacement d’une ambassade ou d’une autre, ni une décision américaine, ni les États-Unis qui font de Jérusalem la capitale d’Israël.

Certaines personnes mettent en cause la décision des États-Unis, mais elles doivent savoir qu’il n’y a rien de mal à affirmer son alliance avec un pays ou un autre.

(…) Israël souffre d’un harcèlement de la part des Nations unies. Il ne doit y avoir aucune situation dans laquelle un pays dans le monde ne peut pas choisir sa capitale. Il est inconcevable qu’une organisation qui compte 193 pays puisse s’attaquer à un seul pays. Nous ne l’acceptons plus 

 

Tandis que Howard Kohr, président de l’AIPAC plaide en faveur de deux États et de négociations directes :

 

 Nous devons tous travailler vers cet avenir : deux états pour deux peuples. Un État Juif avec des frontières sûres et défendables, et un État Palestinien avec son propre drapeau et son propre avenir.

 

 

Nikki Haley lors de son intervention à la conférence annuelle de l’AIPAC

 

Aujourd’hui, ce rêve semble lointain, c’est tragique. L’absence d’un processus de paix constructif n’est pas un motif de réjouissance.

La sécurité d’Israël ne peut être pleinement assurée et cette garantie ne peut être pleinement réalisée tant qu’elle n’est pas en paix avec tous ses voisins.

(...) la paix commence par le dialogue et cela fait près de huit ans que le président Abbas a eu des entretiens directs avec un Premier ministre israélien ». Manifestement, il n’y a aucune volonté palestinienne de discuter directement. Il n’y a pas d’aternative aux négociations directes (...) il n’y a pas de raccourcis vers la paix.

Vous [Abbas ] ne pouvez y arriver par le biais des Nations unies, de l’Union européenne ou de Moscou .

 

1 American Israel Public Affairs Committee

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l’AIPAC

 

La conférence annuelle de l’Aipac, American -Israeli Publics Affairs Committee, est l’équivalent américain du diner du CRIF en France.

l’Aipac est selon Le Figaro, un « lobby pro-israélien réputé pour sa puissance fédératrice qui le situe, selon les experts, au côté du lobby des retraités ou du célèbre lobby des armes (National Rifle Association). ». l’association rassemble 100 000 adhérents pour un budget avoisinnant 45 millions de dollars.

 

Créée en 1951, juste après l’indépendance d’Israël, l’association est née de l’idée que si Israël avait existé avant, la Shoah n’aurait pas pu avoir lieu.

« l’Aipac, qui ne finance aucune campagne électorale, se concentrant sur ses objectifs d’éducation et d’influence, ratisse large, comptant dans ses rangs de nombreux membres non juifs. Elle n’est nullement une organisation occulte, mais un lobby qui a pignon sur rue, agissant en toute transparence conformément au système en vigueur aux États-Unis. »1

 

Pour Chemi Shalev de Haaretz2, un quotidien israélien de gauche,

« selon les standards israéliens, l’AIPAC est, presque par définition, une organisation de droite. Si ses leaders mettent tout en œuvre pour conserver le soutien des deux grands partis aux États-Unis, le principal message du groupe correspond toutefois parfaitement à la vision du monde de la droite israélienne.

Celle-ci définit en effet le monde selon le même principe manichéen du “qui n’est pas avec nous est contre nous” ; met exclusivement l’accent sur les noirs desseins des rivaux et des ennemis de l’État juif ; minimise les conséquences de l’occupation en allant parfois jusqu’à en nier l’existence ; et considère toute critique extérieure comme de l’antisémitisme et toute critique intérieure comme une manifestation de haine de soi ou pire encore. »

 

1Le Figaro, Laure Mandeville, 18/05/2009

2Cité par courrier international, 20/03/2013

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