Des Juifs apparurent pour la première fois en Amérique du Sud aux XVIe et XVIIe siècles. Ces premiers colons juifs furent des marranes voulant se mettre à l’abri des inquisitions espagnole et portugaise.
Lorsqu’es 1631 le Brésil passa sous la domination hollandaise, les marranes purent revenir ouvertement à la foi de leurs pères. Mais déjà, vingt-trois ans plus tard, le Portugal reconquit cette riche colonie. Selon le traité de paix hollando-portugais, les Juifs eurent trois mois pour liquider leurs affaires et quitter le pays. L’un des seize bateaux transportant des réfugiés juifs arriva, après de multiples péripéties, non pas à Amsterdam, sa destination primitive, mais à la Nouvelle-Amsterdam, l’actuel New-York. Ce fut le fondement de la communauté juive new-yorkaise.
Les descendants des premiers colons ne constituent cependant qu’une faible part de la population juive sud-américaine. Une majorité écrasante est d’origine beaucoup plus récente. Les vagues successives d’immigrants qui créèrent la communauté juive sud-américaine se situent dans les dernières années du XIXe et le premier tiers du XXe siècle.
En 1941-1942, l’immigration dans tous les Etats sud-américains fut presque entièrement arrêtée. Les communautés juives sont menacées par la propagande antisémite et par des mesures gouvernementales antijuives. La vague antisémite se fait particulièrement sentir en Argentine et en Bolivie, mais dans toutes les autres républiques la situation s’aggrave considérablement. L’intervention des organisations juives locales et la pression des Etats-Unis d’Amérique purent, cependant, faire abroger la plupart des mesures antisémites.