L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui ses cinq résolutions annuelles sur la question de Palestine et la situation au Moyen-Orient, en attendant le texte promis par Israël pour réparer « l’injustice historique » faite aux 850 000 réfugiés juifs dont personne ne parle.
Pendant le débat, les délégations ont de nouveau demandé la relance du processus de paix, insistant sur la solution des deux États vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité et dans des frontières internationalement reconnues; en clair, Israël et un État palestinien indépendant et viable, avec Jérusalem-Est pour capitale.
Dans le texte sur le « Règlement pacifique de la question de Palestine »*, adopté par 147 voix pour, 7 voix contre et 13 abstentions, l’Assemblée générale demande d’ailleurs aux États de « ne reconnaître aucune modification du tracé des frontières d’avant 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, autres que celles convenues par les parties par la voie de négociations, notamment en veillant à ce que les accords avec Israël n’impliquent pas la reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur les territoires qu’il a occupés en 1967 ». Les États doivent faire une distinction, dans leurs échanges en la matière, entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967; ne pas prêter aide ou assistance à des activités d’implantation illégales, notamment ne fournir à Israël aucune assistance qui serait utilisée spécifiquement pour les colonies de peuplement dans les territoires occupés; et respecter et faire respecter le droit international.
La plupart des membres de la communauté internationale, a constaté Israël, ont aujourd’hui pris fait et cause pour les Palestiniens contre les Israéliens. Il a aussi décrié le double standard selon lequel les réfugiés palestiniens ont une agence onusienne, l’UNRWA, alors que rien n’a été fait pour les 850 000 Juifs qui ont été chassés des pays arabes après la résolution qu’a adoptée l’Assemblée en 1947 sur le plan de partage. Israël a donc annoncé un projet de résolution visant à « réparer cette injustice historique faite aux réfugiés juifs », avant d’inviter les Palestiniens à revenir à la table des négociations. Nous avons choisi, a affirmé l’État de Palestine, la voie pacifique, y compris des négociations, même 26 ans après la signature des Accords d’Oslo. Mais les négociations n’excluent pas d’autres efforts et ne peuvent être séparées du respect du droit international et des résolutions de l’ONU, garants d’une solution juste et durable.
La résolution sur le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien**, adoptée par 92 voix pour, 13 voix contre et 61 abstentions, demande à ce dernier de mobiliser les efforts internationaux visant à offrir un cadre multilatéral élargi à même de redynamiser le processus de paix. Le texte sur la Division des droits des Palestiniens***, adopté par 87 voix pour, 23 voix contre et 54 abstentions, renouvèle le mandat de ladite Division. Ces deux textes, a commenté Israël, portent sur la reconduction du mandat de deux entités qui visent à propager les préjugés sur Israël. L’allocation des ressources à de telles entités s’apparentent à « un détournement de fonds » qui seraient plus utiles ailleurs.
Par la résolution relative au Programme d’information spécial sur la question de Palestine****, adoptée par 144 voix pour, 8 voix contre et 14 abstentions, l’Assemblée générale prie le Département de la communication globale (DCG) de continuer à exécuter ledit Programme pour 2020-2021. Dans la résolution sur « Le Golan syrien »*****, adoptée par 99 voix pour, 10 voix contre et 66 abstentions, l’Assemblée réaffirme l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force et exige une fois de plus qu’Israël se retire du territoire occupé jusqu’à la ligne du 4 juin 1967.
Les États-Unis se sont opposés à toutes les résolutions car les États Membres continuent, année après année, de cibler un seul pays, Israël, sans dire un mot sur les groupes armés de Gaza ou sur le Hamas. La politique américaine au Moyen-Orient a été vivement critiquée aujourd’hui. La Syrie a reproché au pays d’avoir reconnu la « légitimité » de l’occupation du Golan et d’être allé jusqu’à tenter de faire reconnaître comme « légales » les colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé. L’Iran est revenu sur la décision « irresponsable et unilatérale » des États-Unis d’installer leur ambassade à Al-Qods. Ce pays, a-t-il assené, doit être tenu responsable de ses actes « injustifiables et irresponsables ». Cuba a rejeté d’emblée le soi-disant « pacte du siècle » élaboré par Washington, qui ne tient pas compte de la solution des deux États.
Les « dernières aberrations » de l’Administration américaine ont été dûment dénoncées par l’État de Palestine qui a prévenu que les solutions partielles, le harcèlement, l’oppression ou l’acharnement pour contraindre son peuple à accepter une autonomie limitée ne marcheront jamais. Soixante-douze ans après l’adoption de la résolution 181 (II) sur la partition de la Palestine « contre la volonté et les droits de notre peuple », plus de 72 ans après le début de la Nakba et 52 ans après le lancement de l’occupation israélienne et toutes les souffrances et les pertes subies par plusieurs générations, nous restons déterminés à réaliser nos droits inaliénables et à ne pas renoncer à notre liberté et à notre indépendance, a prévenu l’État de Palestine.
Les 5 et 6 décembre, l’Assemblée générale a prévu une réunion de haut niveau sur l’examen à mi-parcours du Programme d’action de Vienne en faveur des pays en développement sans littoral 2014-2024.
* A/74/L.15
** A/74/L.14
*** A/74/L.16
**** A/74/L.17
***** A/74/L.9
QUESTION DE PALESTINE (A/74/35, A/74/333 ET A/74/272)
Déclarations
Présentant les quatre projets de résolution, M. CHEIKH NIANG (Sénégal), Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a indiqué que trois de ces textes réaffirment l’importance du mandat des trois entités établies par l’Assemblée générale: le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, la Division des droits des Palestiniens du Secrétariat et le Programme d’information spécial sur la question de Palestine du Département de la communication globale du Secrétariat. En vertu du texte sur le « Règlement pacifique de la question de Palestine » (A/74/L.15), les États sont appelés à « ne reconnaître aucune modification du tracé des frontières d’avant 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, autres que celles convenues par les parties par la voie de négociations, notamment en veillant à ce que les accords avec Israël n’impliquent pas la reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur les territoires qu’il a occupés en 1967; à faire une distinction, dans leurs échanges en la matière, entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967; à ne pas prêter aide ou assistance à des activités d’implantation illégales, notamment à ne fournir à Israël aucune assistance qui serait utilisée spécifiquement pour les colonies de peuplement dans les territoires occupés; et à respecter et à faire respecter le droit international ».
Le projet de résolution A/74/L.14 demande au Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, 52 ans après le début de l’occupation israélienne et 72 ans après l’adoption de la résolution 181 du 29 novembre 1947, de mobiliser les efforts internationaux visant à offrir un cadre multilatéral élargi à même de redynamiser le processus de paix. Le texte invite tous les gouvernements et les organisations à coopérer avec le Comité. Le projet de résolution A/74/L.16 renouvèle le mandat de la Division des droits des Palestiniens, et le projet A/74/L.17, celui du Programme d’information spécial sur la question de Palestine.
Mme ADELA RAZ, Rapporteur du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a présenté le Rapport annuel de son Comité (A/74/35) couvrant la période allant du 6 septembre 2018 au 31 août 2019. Elle a brièvement décrit l’introduction contenue dans les chapitres I et II qui présentent les principaux événements politiques qui ont servi de contexte aux activités du Comité. Les chapitres III et IV rappellent le mandat de ce dernier et contiennent des informations sur son organisation au cours de l’année écoulée, alors que le chapitre V donne un aperçu des activités et des quatre principaux aspects du mandat: mobilisation de la communauté diplomatique; sensibilisation, coopération avec les organisations intergouvernementales, les entités de l’ONU et les ONG; et renforcement des capacités. Quant au chapitre VI, il contient les activités du Programme spécial d’information sur la question de Palestine, suivi par le chapitre VII sur les recommandations du Comité à l’Assemblée générale et autres acteurs dont la demande faite à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour arriver à la solution des deux États.
Le Comité réaffirme aussi qu’il est nécessaire de redéfinir la nature du conflit israélo-palestinien, précisant qu’il ne s’agit pas d’un conflit entre deux parties qui se disputeraient sur un pied d’égalité un territoire contesté, mais d’un État qui occupe, colonise et annexe le territoire d’un autre État dans des conditions oppressives, inhumaines et discriminatoires. Le Comité appuie l’idée de repenser le modèle existant de négociations bilatérales pour en faire un cadre multilatéral élargi, de manière à relancer le processus de paix en le dotant d’un horizon politique crédible.
Dans ce contexte, il accueille favorablement le plan d’action en huit points que le Président de l’État de Palestine, M. Mahmoud Abbas, a présenté au Conseil de sécurité le 20 février 2018, réaffirmant le consensus international établi de longue date sur la question de Palestine et appelant à la mobilisation pour y donner effet. Le Comité estime que les décisions unilatérales des États Membres de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et d’y transférer leurs ambassades depuis Tel-Aviv sont nulles et non avenues car elles violent les résolutions du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 476 (1980) et 478 (1980). Le Comité demande aux États Membres de revenir sur ces décisions et réaffirme que le statu quo historique sur les lieux saints de Jérusalem doit être respecté. Il incombe, souligne-t-il, collectivement à la communauté internationale de préserver le caractère juridique, démographique, historique, multiculturel et multiconfessionnel et le statut de la ville.
Le Comité déplore en outre l’usage disproportionné de la force, notamment pendant les manifestations dans la bande de gaza en 2018 et 2019 et appelle à la mise en œuvre des recommandations de la Commission d’enquête indépendante contenues dans le document A/HRC/40/74 du Conseil des droits de l’homme. Le Comité regrette par ailleurs le non-renouvellement du mandat de la présence internationale provisoire à Hébron et exhorte Israël à reconnaître la Nakba et son impact, tout en encourageant tous les États à financer l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA).
Débat
Soixante-douze ans après l’adoption de la résolution 181 (II) sur la partition de la Palestine « contre la volonté et les droits de notre peuple », plus de 72 ans après le début de la Nakba et 52 ans après le lancement de l’occupation israélienne et toutes les souffrances et les pertes subies par plusieurs générations, nous restons déterminés, a affirmé M. RIYAD H. MANSOUR, de l’État de Palestine, à réaliser nos droits inaliénables et à ne pas renoncer à notre liberté et à notre indépendance. Nous sommes ici, a-t-il souligné, pour réitérer notre appel à tous les États, organisations intergouvernementales et à la société civile pour qu’ils renforcent leur détermination à honorer leurs obligations, en vertu du droit international. Cela exige non seulement de se lever contre l’injustice mais aussi d’agir avec sérieux pour y mettre fin par tous les moyens politiques, juridiques et populaires, comme on l’a fait contre l’apartheid et contre le colonialisme. La question de Palestine ne saurait être l’exception, s’est impatienté M. Mansour.
Il n’y a pas de solution militaire au conflit mais il n’y a pas non plus de moyen de convaincre le peuple palestinien de renoncer au plein exercice de ses droits, a-t-il prévenu. Les solutions partielles ou les tentatives de harcèlement, d’oppression ou d’épuisement pour contraindre ce peuple à accepter une autonomie limitée, moins que la liberté, ou une soumission à une colonisation et une occupation perpétuelles, ne marcheront jamais et ne feront qu’engendrer davantage de conflit et exacerber les souffrances humaines et l’insécurité que subissent avec douleur nos peuples depuis des décennies. Paraphrasant l’ancien Président américain et prix Nobel de la paix, M. Jimmy Carter, M. Mansour a dit: « ce serait une tragédie pour les Israéliens et les Palestiniens mais aussi pour le monde de rejeter la paix et de laisser un système d’oppression, d’apartheid et de violence s’installer ».
L’échec à tenir Israël comptable de ses crimes lui donne le sentiment qu’il est au-dessus de la loi et qu’il peut mépriser la Charte, le droit international, les résolutions des Nations Unies, y compris la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, et l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) de 2004. Le Premier Ministre israélien menace aujourd’hui d’annexer les territoires, a rappelé M. Mansour pour illustrer ses propos. Il a dénoncé une Puissance occupante à la cruauté et à l’appétit sans limite pour l’expansion et l’agression. Les rhétoriques incendiaires et les incitations à la haine raciste se multiplient dans la bouche des responsables politiques et militaires et des extrémistes religieux.
M. Mansour s’est attardé sur la situation à Gaza, « l’aspect le plus hideux » des mesures israéliennes, où deux millions de Palestiniens sont « hermétiquement » isolés dans ce qui est largement reconnu comme « une prison en plein air », frappée par une crise humanitaire et une pauvreté « méthodiquement provoquées », un chômage sans précédent de 53%, touchant le taux « choquant » de 70% de jeunes. L’occupation « coloniale, étrangère et illégale » doit cesser, s’est impatienté M. Mansour.
« La solution est bien connue: c’est la résolution de l’Assemblée sur le Règlement pacifique de la question de Palestine. » Le consensus d’une majorité écrasante d’États n’a jamais faibli malgré l’intransigeance d’Israël et les tentatives de détruire la solution des deux États dans les frontières de 1967, et les « dernières aberrations » de l’Administration américaine actuelle qui contredisent le droit international, les résolutions de l’ONU et des décennies de ses propres politiques. Le consensus international est là. Ce qui manque, a précisé M. Mansour, c’est la volonté politique de lui donner corps. Une nouvelle fois, a-t-il dit: il faut agir et d’abord pour tenir Israël comptable de ses actes. C’est la seule façon de mettre fin aux violations, d’arrêter et d’inverser la tendance à la détérioration de la situation, de protéger les civils, de sauver la solution des deux États et d’ouvrir des perspectives de paix, lesquelles diminuent tous les jours.
Nous, a affirmé M. Mansour, nous avons choisi la voie pacifique pour résoudre la question de Palestine, y compris des négociations, 26 ans après la signature des Accords d’Oslo. Mais les négociations n’excluent pas d’autres efforts et ne peuvent être séparées du respect du droit international et des résolutions de l’ONU, garants d’une solution juste et durable. La communauté internationale doit agir pour faire avancer une telle solution. Elle ne peut se contenter d’exprimer ses préoccupations face à la violation des droits des Palestiniens et à la destruction de la solution des deux États sans faire quoi que ce soit pour mettre fin à cette situation illégale.
L’occupation de la Palestine par Israël depuis 52 ans a décimé l’économie palestinienne et les ressources naturelles, s’est désolée Mme THILMEEZA HUSSAIN (Maldives). Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), le Territoire palestinien occupé détient le taux de chômage le plus élevé du monde, a-t-elle relevé, soulignant que les agissements d’Israël en Palestine sont contraires aux principes mêmes du Programme de développement durable à l’horizon 2030. La représentante a rappelé le trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant et la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité avant de fustiger l’incapacité de la communauté internationale de réaliser la promesse de la solution des deux États. Elle n’a pas oublié de saluer la manière avec laquelle l’État de Palestine dirige, cette année, les travaux du Groupe des 77 et argué qu’il est temps que cet État devienne membre à part entière des Nations Unies. Le peuple palestinien, a-t-elle conclu, mérite justice et vie pacifique, et surtout l’exercice du droit à l’autodétermination. Seul l’avènement de la solution des deux États permettra de trouver une paix durable pour les peuples de Palestine et de toute la région.
M. SUDQI ATALLAH ABD ALKADETR AL OMOUSH (Jordanie) a déclaré que la jeunesse palestinienne mérite un avenir meilleur, dénonçant la faim et les privations qui ne cessent de s’aggraver dans la bande de Gaza. Il a exigé une action internationale pour mettre fin à cette tragédie et rappelé l’Initiative de paix arabe qui est « une chance inestimable pour la solution des deux États ». Mais, a-t-il prévenu, la paix ne peut s’instaurer si la colonisation se poursuit ou si l’on multiplie les menaces d’annexion de la vallée du Jourdain. « C’est la solution des deux États qu’on assassine », a averti le représentant. Les colonies de peuplement sont illégales et sont un obstacle à la paix et la sécurité internationales, a martelé le représentant, avant de rappeler que la protection des lieux saints de Jérusalem a été confiée au Royaume hachémite qui rejette toute tentative d’en modifier le statut. Le représentant a conclu en plaidant pour un large appui à l’UNRWA et pour l’édification d’un État palestinien indépendant, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.
M. NAWAF A. S. A. ALAHMAD (Koweït) a réitéré la position de principe de son pays: rester solidaire avec le peuple palestinien contre une occupation qui perdure depuis 1967 et exiger la solution des deux États dans les frontières de 1967. Le représentant a dénoncé les violations flagrantes des droits de l’homme « réalité quotidienne d’un peuple palestinien sans défense ». Pendant combien de temps devons-nous assister à cette tragédie engendrée par des pratiques sauvages, inhumaines et visant à dénaturer le caractère géographique et démographique des territoires occupés? s’est impatienté le représentant. Il a condamné les agressions d’Israël et sa multitude de pratiques illégitimes tendant à consacrer l’occupation, en bafouant au passage le caractère sacré des lieux saints et du Haram el-Charif. Il a aussi dénoncé le gel des revenus fiscaux palestiniens et l’imposition de la politique du « fait accompli ».
Le Koweït a évoqué les résolutions 1860 et 2334 du Conseil de sécurité pour exiger des enquêtes sur la mort de quelque 200 manifestants pacifiques palestiniens. Il est temps qu’Israël honore ses obligations en vertu de la quatrième Convention de Genève, a-t-il dit, ne manquant pas la bravoure du peuple palestinien. Il a appelé les différentes parties, notamment celles qui contribuent au processus de paix, à faire pression sur Israël pour arriver à une solution juste et durable, y compris pour les réfugiés de Palestine.
M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) s’est dit convaincu que la seule solution au conflit israélo-palestinien est la négociation entre les deux parties afin de parvenir à un accord sur les questions relatives au statut définitif prévu par les Accords d’Oslo s’agissant de Jérusalem, des réfugiés, des frontières et des mesures de sécurité. De même, a-t-il dit, l’Argentine soutient la solution des deux États dans les frontières d’avant 1967. Elle réaffirme son appui au droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et à la constitution d’un État viable et indépendant, reconnu par toutes les nations. L’Argentine, a précisé le représentant, réaffirme aussi le droit d’Israël à vivre en paix avec ses voisins, dans des frontières sûres et internationalement reconnues. Préoccupée par la croissance des colonies de peuplement illégales dans le Territoire palestinien occupé, il a rappelé qu’elles sont contraires au droit international et qu’elles constituent un obstacle à la paix.
Par ailleurs, a poursuivi le représentant, l’Argentine condamne les tirs de missiles opérés sans discernement depuis Gaza contre des civils en Israël, ainsi que les actions violentes menées par le Hamas et d’autres groupes armés. Dans ce contexte, a-t-il souligné, « nous reconnaissons le droit d’Israël à exercer sa légitime défense, tout en soulignant qu’il doit respecter ses obligations conformément au droit international humanitaire, en tenant compte des principes de distinction et de proportionnalité ».
Compte tenu des difficultés financières de l’UNRWA, l’Argentine, a poursuivi son représentant, réaffirme son plein soutien au travail effectué par l’Office et aux efforts qu’il déploie pour éviter une aggravation de la situation humanitaire dans le Territoire palestinien occupé. Jugeant nécessaire que la communauté internationale garantisse le financement de l’UNRWA afin de prévenir toute interruption de ses services, il a salué le projet de résolution sur la prorogation de son mandat jusqu’en 2023. S’agissant de la situation à Jérusalem-Est, le représentant a rejeté les tentatives unilatérales visant à modifier le statut spécial de Jérusalem, y compris la Vieille Ville, à laquelle les trois principales religions monothéistes accordent une importance particulière. « Tenter de nier ou de relativiser le lien historique et la signification profonde qu’entretiennent ces lieux avec l’une ou l’autre de ces religions est totalement inacceptable. » Cela ne contribue pas à l’objectif d’une solution pacifique et renforce la défiance entre les parties, a-t-il prévenu.
Concernant le Golan syrien, l’Argentine maintient sa position de principe, selon laquelle l’acquisition de territoires par la force est illégale et viole l’intégrité territoriale des États, a précisé le représentant, appelant de ses vœux une solution négociée en vue de mettre un terme le plus tôt possible à l’occupation du plateau du Golan, conformément aux résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité.
M. MOHAMMED ALI ALMABRUK (Libye) n’a pu que se désoler de la douloureuse réalité du peuple palestinien, « une gifle morale à la communauté internationale », qui incite à douter de la bonne volonté de l’ONU et de tous ses organes. L’ONU, a martelé le représentant, demeure humainement et moralement responsable, compte tenu de son manque d’appui concret au droit des Palestiniens à l’autodétermination. L’Organisation, a poursuivi le représentant, n’exerce aucune pression effective sur la Puissance occupante pour obtenir la pleine application des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. En revanche, a relevé le représentant, la partie palestinienne demeure attachée à la solution des deux États et fait beaucoup de concessions comme elle ne cesse d’affirmer sa disposition à participer aux efforts de paix sur la base des résolutions pertinentes et des initiatives de paix, notamment l’Initiative de paix arabe.
Il ne faut pas oublier, a rappelé le représentant, que certains États ont reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël et transféré leur ambassade, dans une décision contraire aux résolutions des Nations Unies et blessante pour le monde musulman. Cette situation, a-t-il prévenu, menace la paix et la sécurité dans la région puisqu’elle n’a fait qu’enhardir Israël, ancrant davantage l’impasse politique et le désespoir des Palestiniens et plus particulièrement les jeunes. Le représentant a aussi décrié l’exploitation des ressources locales dans les territoires occupés, y compris le Golan syrien. Il est temps, s’est-il impatienté, d’aller au-delà des textes condamnant telle ou telle décision. Il faut agir, a pressé le représentant, pour mettre un terme au mépris affiché par la Puissance occupante. Il faut exercer une pression sur Israël pour qu’il accepte une solution juste et durable et, en attendant, répondre favorablement à la demande des Palestiniens pour une protection internationale, compte tenu de « leurs conditions de vie catastrophiques et insupportables ».
Lisant son discours en arabe, M. ATSUSHI MORITA (Japon) a réaffirmé son sincère espoir de voir la paix au Moyen-Orient et un État palestinien indépendant vivant côte-à-côte avec Israël dans la paix et la sécurité. Le Japon, a-t-il rappelé, est un fervent défenseur de la solution des deux États, une solution qui ne verra le jour que par la négociation. Les questions en suspens ne peuvent être réglées par la violence, a-t-il souligné. Le représentant a condamné cette violence ainsi que le terrorisme, y compris les tirs de roquettes contre des civils innocents. « Rien ne peut justifier le meurtre de civils », a-t-il tranché, en exhortant les deux parties à prendre immédiatement des mesures pour éviter la violence, les provocations et les incitations à la haine. Les parties, a-t-il précisé, doivent reprendre les pourparlers de paix. En attendant, il a dénoncé la poursuite des activités de peuplement, en rappelant avoir voté en faveur de la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité. Dès lors, le représentant a donc exhorté le Gouvernement israélien à mettre fin à toutes ses activités de peuplement.
Il a salué l’adoption du projet de résolution sur le renouvellement du mandat de l’UNRWA. Prenant note du rapport du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) selon lequel il n’y a pas eu de détournements de fonds ou de fraude, le Japon, a annoncé le représentant, va poursuivre son soutien à l’Office et à la tenue d’élections libres en Palestine. Les élections, a insisté le représentant, sont « fondamentales » pour la démocratie et « cruciales » pour la création d’un État palestinien souverain et viable. Il a demandé à toutes les parties concernées de garantir des élections libres et justes, y compris à Gaza et à Jérusalem-Est. Il a espéré que ces élections pourront contribuer à la paix et la stabilité de la région.
M. DAOVY VONGXAY (République démocratique populaire lao) a regretté que 70 ans après l’inscription de la question de Palestine à l’ordre du jour de l’ONU et l’adoption de nombreuses résolutions, non seulement les espoirs et les aspirations à l’indépendance et à la liberté ne se sont pas matérialisés, mais ils semblent même s’éloigner. Il est temps que la communauté internationale assume ses responsabilités et prenne des mesures concrètes pour mettre fin à l’occupation du Territoire palestinien occupé tout en ouvrant la voie à une solution pacifique, a-t-il estimé. Alarmé par la violence à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, le représentant a également souligné l’illégalité des colonies de peuplement et a dénoncé d’autres pratiques israéliennes contraires au droit international qui contribuent à la détérioration de la situation sur le terrain.
Il a appelé à une solution pacifique juste, globale et durable au conflit israélo-palestinien qui soit conforme aux résolutions de l’ONU et autres accords internationaux en vue de parvenir à la solution des deux États, avec Jérusalem-Est pour capitale de l’État de Palestine. Le représentant a exhorté les parties à reprendre les pourparlers de paix directs et la communauté internationale à rester activement engagée pour veiller à ce que les parties concernées respectent leurs engagements, négocient de bonne foi et évitent de prendre des mesures qui pourraient mettre en cause le processus de paix. Avant de conclure, il s’est félicité du travail accompli par l’UNRWA.
Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a déclaré qu’en dépit des nombreuses exactions subies, les Palestiniens n’ont pas renoncé à l’idée d’établir leur propre État indépendant qui garantirait l’exercice de tous leurs droits et libertés fondamentales. Elle a réitéré l’attachement du Qatar à la solution préconisée par les multiples résolutions de l’ONU pour en finir avec la situation « insoutenable » des Palestiniens, en particulier dans la bande de Gaza. Le Qatar, a-t-elle rappelé, fournit régulièrement une aide financière aux secteurs du logement, de l’emploi et des infrastructures. Elle a renouvelé la solidarité de son pays avec le peuple palestinien jusqu’à ce qu’il recouvre ses droits légitimes.
M. DANNY BEN YOSEF DANON (Israël) a rappelé que c’est le 29 novembre 1947 que l’Assemblée générale a adopté la résolution 181 sur le plan de partage des terres entre Juifs et Arabes. Or, en 1977, l’Assemblée a proclamé à tort une Journée de solidarité avec le peuple palestinien. Il est temps, s’est impatienté le représentant, que la communauté internationale reconnaisse que ces 72 dernières années, ce sont bien les Palestiniens qui ont fait obstacle au règlement du conflit. Au moment du partage des terres, a-t-il relaté, aucune des parties n’était totalement satisfaite du plan. Alors qu’Israël décidait d’accepter cette solution, malgré une présence de plus de 2 000 ans du peuple juif sur ces terres, l’autre partie choisissait le rejet. Les dirigeants arabes ont alors choisi la guerre au détriment de la paix, a-t-il martelé: esprit de compromis constructif d’Israël contre esprit de destruction de l’autre partie. Au fil des ans, a-t-il reconnu, l’approche constructive a fini par prévaloir en Jordanie et en Égypte, mais chez les Palestiniens, c’est le refus du compromis et l’intransigeance.
Le représentant est revenu sur les guerres lancées par les Arabes mais aussi sur les actes de terrorisme contre Israël, dénonçant « le terrorisme diplomatique » que l’on voit ici même à l’Assemblée générale, servi par des campagnes de mensonges et de désinformation. La plupart des membres de la communauté internationale, a-t-il constaté, ont aujourd’hui pris fait et cause pour les Palestiniens contre les Israéliens. On dénonce régulièrement Israël mais on ne critique jamais les Palestiniens, a-t-il souligné. Il a pris l’exemple de l’UNRWA, dont personne ne veut relever les dysfonctionnements, après 70 ans d’existence. Mais qu’en est-il, a-t-il demandé, des 850 000 Juifs qui ont été chassés des pays arabes après la résolution de l’Assemblée sur le plan de partage? Pourquoi personne n’en parle? C’est Israël qui les a accueillis, a souligné le représentant, avant d’annoncer un projet de résolution visant à « réparer cette injustice historique faite aux réfugiés juifs ».
Le chapelet de reproches qui est fait à Israël par la communauté internationale part de positions partiales, a poursuivi le représentant. La communauté internationale, qui se tient du côté des Palestiniens, leur fait croire qu’il n’est pas nécessaire de négocier. Comme chaque année, nous entendons les mêmes discours qui ne mènent à rien, nous voudrions, a dit M. Danon, que le 29 novembre soit une journée qui rappelle au monde qu’une solution est possible. Il a invité les Palestiniens à revenir à la table des négociations, affirmant que, pour sa part, Israël est prêt à négocier.
Le conflit israélo-palestinien est une source de préoccupation régionale et internationale, et une source d’instabilité, de misère, de haine et de violence, que la communauté internationale a le devoir de tarir collectivement, a déclaré d’emblée M. MOHD HAFIZ BIN OTHMAN (Malaisie). Il a souligné que la Puissance occupante, Israël, applique des politiques et un blocus privant les Palestiniens de leurs droits les plus fondamentaux, notamment socioéconomiques et à l’autodétermination. Il a déploré les colonies illégales de peuplement, la confiscation des biens fonciers et les démolitions, ainsi que la mort de nombreux civils innocents par un régime « insensible ». Bref, a-t-il résumé: être Palestinien veut dire être privé de nombreuses choses qui seraient normales pour d’autres personnes.
Il a réaffirmé l’appui de la Malaisie à l’établissement d’un État de Palestine dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Il a estimé qu’une solution globale à deux États d’un conflit si long pourrait ouvrir la voie au règlement des conflits dans d’autres régions.
En sa qualité de membre du Comité spécial de l’ONU chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes, et du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, le représentant a appuyé le droit à l’autodétermination et au développement durable, et l’UNRWA. Il n’a pas manqué de dénoncer les États-Unis pour avoir nié l’illégalité des colonies de peuplement. Il a aussi rejeté toute « action unilatérale » concernant le statut final de Jérusalem. Le représentant a en revanche applaudi la décision du Canada d’appuyer et de voter, le 19 novembre dernier, à la Troisième Commission, en faveur du projet de résolution sur « Le droit du peuple palestinien à l’autodétermination ». Alors même que nous nous efforçons de ne laisser personne de côté, nous devons veiller à ne pas ignorer les droits du peuple palestinien au développement, à la paix et à la prospérité, a-t-il conclu.
M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a dénoncé la politique de colonisation israélienne, la destruction et la confiscation des biens, l’exploitation des ressources naturelles, le blocus imposé à Gaza, la détention des enfants ainsi que les détentions administratives en dépit des appels répétés des Nations Unies de mettre un terme à l’occupation et aux pratiques répressives dans les territoires arabes occupés.
Ces actes, a-t-il confié, nous rappellent l’apartheid, quand la majorité des populations, y compris les femmes et les enfants, étaient déplacées, forcées de quitter leurs foyers, sans compter les nombreux civils tués pour avoir simplement manifesté. C’est forte de cette expérience que la Namibie sait que tant qu’un peuple est privé de ses droits inaliénables à l’autodétermination et à l’indépendance, les tensions, les frustrations, la colère et même la haine continueront de croître, a-t-il averti. Les événements de ces derniers jours témoignent d’une nouvelle série de violences meurtrières et destructrices et de pertes en vies humaines à Gaza, a-t-il déploré.
Le représentant s’est réjoui qu’un accord de cessez-le-feu ait été conclu entre les factions palestiniennes et Israël, grâce aux efforts de médiation de l’Égypte. Il a en revanche noté, avec stupeur, l’annonce du Gouvernement américain de nier l’illégalité au regard du droit international des colonies de peuplement. Cela est d’autant plus préoccupant que la colonisation est illégale en vertu de la quatrième Convention de Genève, tout comme elle viole le droit international, les droits de l’homme, ainsi que les résolutions pertinentes des Nations Unies, y compris la 2334 (2016) du Conseil de sécurité. Cette annonce représente un obstacle à la paix et à la solution des deux États.
Le représentant a appelé Israël à « cesser immédiatement et totalement » toutes les activités de colonisation dans les territoires arabes occupés, y compris à Jérusalem-Est. Notre souhait, a-t-il dit, est que les peuples d’Israël et de Palestine vivent en paix dans une région stable afin de libérer les énergies et les ressources au service du développement et du progrès. C’est pourquoi la Namibie, coparrain des quatre projets de résolution, soutient et appuie de façon inébranlable le sentiment du Secrétaire général et de la majorité des États Membres selon lequel il n’y a pas de plan B à la solution des deux États. Aucune paix n’est possible sans un processus politique renouvelé et un engagement en faveur de la stabilité, a martelé le représentant.
M. ZHANG JUN (Chine) a rappelé que son pays appuie la cause palestinienne, comme en atteste l’appel du Président chinois à un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale. Le représentant a invité toutes les parties à faire preuve de retenue et à créer les conditions propices à la reprise des pourparlers en vue de parvenir à la solution des deux États. La Chine est en faveur d’une paix durable au Moyen-Orient et son Envoyé spécial vient de visiter la région pour insister sur le respect des normes internationales. « La justice prévaudra tôt ou tard, même si cela prend du temps », a prédit le représentant.
M. HUMBERTO RIVERO ROSARIO (Cuba) a appelé le Conseil de sécurité à exiger la fin immédiate de l’occupation des territoires palestiniens, des politiques agressives et des pratiques colonisatrices, conformément aux résolutions sur la situation au Moyen-Orient. Il est « inacceptable », a-t-il dit, que le Conseil n’ait pas condamné l’escalade de la violence et les événements tragiques survenus dans la bande de Gaza depuis le 30 mars 2018. L’obstruction récurrente à laquelle se livrent les États-Unis, « complices de l’occupation et de l’agression israéliennes », a contribué à discréditer cet organe de l’ONU.
La communauté internationale ne peut garder le silence et doit exiger qu’Israël se conforme à ses obligations au regard du droit international et des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, y compris la résolution 2334 (2016). Cuba, a souligné le représentant, réitère son appui sans réserve à une solution qui permette au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination et de disposer d’un État indépendant et souverain, dans les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, et qui garantisse le droit au retour de tous les réfugiés. Le représentant a dénoncé la décision unilatérale des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, d’y établir sa représentation diplomatique et de retirer son appui financier à l’UNRWA.
Il s’est également élevé contre l’annonce du Secrétaire d’État américain sur la « légalité » des colonies de peuplement et a rejeté, une nouvelle fois, le soi-disant « pacte du siècle » élaboré par Washington, lequel ne tient pas compte de la solution des deux États pourtant soutenue par les Nations Unies, le Mouvement des pays non alignés, la Ligue des États arabes et l’Organisation de la coopération islamique. Appelant au respect du multilatéralisme et à la fin du « deux poids, deux mesures », le représentant a également condamné la décision américaine de reconnaître le Golan occupé comme territoire d’Israël, ce qui est une nouvelle violation flagrante de la Charte de l’ONU, du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. « Cette manœuvre de Washington, qui nuit aux intérêts légitimes du peuple syrien et des nations arabes, pourrait avoir de graves conséquences pour la stabilité et la sécurité du Moyen-Orient », a-t-il averti, condamnant avec la même force les mesures coercitives unilatérales prises par les États-Unis contre la République islamique d’Iran, autre facteur d’instabilité dans la région.
Mme AMEIRAH OBAID MOHAMED OBAID ALHEFEITI (Émirats arabes unis) a souligné que la question de Palestine est primordiale pour la stabilité de la région. Elle a dénoncé les pratiques israéliennes, comme la destruction de maisons, les expulsions, la répression disproportionnée des manifestants pacifiques, l’exploitation éhontée des ressources naturelles et la modification géographique du Territoire palestinien occupé. Ces pratiques ne font que favoriser les groupes terroristes et extrémistes qui sévissent dans la région, a prévenu la représentante. Elle a rappelé que son pays a versé la somme de 630 millions de dollars pour l’aide aux Palestiniens, outre les 100 millions qu’il a donnés à l’UNRWA entre 2018 et 2019. Notre région est à feu et à sang, s’est-elle écriée, insistant sur le fait qu’il est indispensable de résoudre la question de Palestine le plus vite possible.
M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a appuyé le droit inaliénable des Palestiniens de créer un État indépendant sur la base de la solution des deux États. La communauté internationale doit redoubler d’efforts et prendre « de vraies décisions » pour obliger Israël à mettre fin à ses pratiques. Le représentant a évoqué les rapports dont est saisie l’Assemblée générale et qui présentent en détail les pratiques injustes d’Israël dont le blocus imposé à la bande de Gaza depuis près de 12 ans. Les Palestiniens sont aussi victimes d’assassinats, a-t-il fait remarquer, avant de soutenir l’UNRWA qui fait un travail extraordinaire dans des conditions très difficiles et rend aux civils palestiniens, dont les enfants, leur dignité.
M. MOHAMED FATHI AHMED EDREES (Égypte) a fait le constat d’une impasse. Espérant l’édification d’un État palestinien indépendant, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, le représentant s’est vanté d’appartenir à un modèle de paix qui devrait se répandre dans toute la région. Il a invité les États à aider le peuple palestinien à reconquérir son indépendance pour que les peuples de toute la région puissent enfin vivre dans la paix et la stabilité.
Toutes ces pratiques brutales, inhumaines, illégales et systématiques ont lieu, a fait observer M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran), alors que le Conseil de sécurité, principal organe chargé de la paix et de la sécurité internationales, a échoué à assumer sa responsabilité de mettre fin à cette tragédie. Cet échec, a tranché le représentant, est dû à la politique américaine de soutien à Israël qui encourage ce dernier à poursuivre ses politiques illégales et cruelles contre les Palestiniens, en violation du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité. La politique « irresponsable et unilatérale » des États-Unis consistant à installer leur ambassade à Al-Qods et leur dernière décision sur les colonies de peuplement sont des violations flagrantes du droit international, a répété le représentant. Les États-Unis, a-t-il asséné, doivent être tenus responsables de ces actes « injustifiables et irresponsables ». Il a aussi fermement condamné la décision illégale des États-Unis d’appuyer l’annexion du Golan syrien occupé.
La question de Palestine, a-t-il conclu, est la crise la plus longue de notre temps et elle n’a pas été réglée, parce que l’application des « règles d’or » de la justice et du droit international n’a pas été assurée. Au Moyen-Orient, la paix ne peut venir des politiques discriminatoires et sélectives en faveur du régime israélien et de la condamnation simultanée de la lutte légitime du peuple palestinien contre l’occupation. Mettre fin à sept décennies de conflit et d’instabilité et établir une paix durable est la seule manière de résoudre le problème et cela exige la fin de l’occupation, le retour des réfugiés palestiniens, le respect du droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et la création d’un État palestinien souverain et viable avec Al-Qods comme capitale.
Mme GERALDINE BYRNE NASON (Irlande) a réitéré la disposition de son pays à travailler avec toutes les parties à la reprise de négociations de fond pour résoudre toutes les questions liées au statut final et parvenir à une paix juste et durable. En ce moment-même, a-t-elle indiqué, le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères irlandais est en tournée en Israël et en Palestine, dans ce qui est sa quatrième visite dans la région. Il profitera de l’occasion pour discuter de la manière dont l’Irlande peut soutenir les efforts visant la solution des deux États, conformément à la position ferme et unie de l’Union européenne et à la résolution que l’Assemblée a adoptée le 6 décembre 2018 sur une paix globale, juste et durable, que l’Irlande a « fièrement » présentée et qui a été adoptée par une très grande majorité. Il est possible, a conclu la représentante, de parvenir à une paix fondée sur la solution des deux États pour autant que des mesures crédibles soient prises. Au bout du compte, a-t-elle fait remarquer, c’est le non-respect du droit international qui est le véritable obstacle à la réalisation de la paix et de la sécurité au Moyen-Orient. Nous appelons tous les États à assumer leurs responsabilités et à honorer leurs obligations, a conclu la représentante.
M. MONCEF BAATI (Tunisie) a exhorté « toutes les consciences vives » et tous les partisans de la paix à « bouger sérieusement » pour participer à la réalisation d’une paix réelle, durable, juste et entière, qui mette fin aux pratiques des forces d’occupation israéliennes et à leurs exactions racistes et inhumaines méthodiquement exercées contre le peuple palestinien sous tous les angles. La Tunisie, a-t-il promis, ne cessera jamais de se tenir aux côtés de la juste cause palestinienne dans toutes les enceintes régionales et internationales, et d’appuyer tous les efforts internationaux tendant à la paix. Fustigeant la politique du « fait accompli » dans les territoires arabes occupés, le représentant a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale d’assumer sa responsabilité, notamment en arrêtant les colonies de peuplement illégales et toutes les violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme, en surmontant l’impasse politique. Il a aussi invité les autorités israéliennes à résoudre la question des revenus fiscaux dus à l’Autorité palestinienne, et la communauté internationale à contribuer au financement de l’UNRWA.
La communauté internationale ne doit pas attendre 50 autres années d’occupation, 50 autres années de griefs et de souffrances tragiques du peuple palestinien, s’est indigné M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie). L’année dernière, les Palestiniens ont subi une situation sans précédent provoquée par les mesures arbitraires et unilatérales de la Puissance occupante comme l’arrêt de la présence internationale temporaire à Hébron, la rétention des revenus fiscaux palestiniens ou encore les provocations à Haram el-Charif. Le représentant a dénoncé l’expansion des colonies de peuplement illégales et les démolitions de maisons palestiniennes, ce qui ne fait que saper les perspectives de la solution des deux États. Avec ces mesures, une annexion progressive, inhumaine et de facto se déroule sous nos yeux, a-t-il fait observer, en accusant que le monde est témoin de la détérioration des droits de l’homme et de la situation humanitaire des Palestiniens à Gaza.
Compte tenu de tout cela, il a tenu à rappeler « la vraie nature du conflit israélo-palestinien »: ce n’est pas un conflit entre deux parties égales au sujet d’un territoire disputé. C’est un conflit entre une Puissance occupante qui impose ses politiques coloniales au territoire d’un autre État, de manière oppressive, inhumaine et discriminatoire. Dès lors, la question n’est pas tout simplement de trouver une solution juste et pacifique mais bien de préserver les droits et les territoires des personnes sous occupation. La question de Palestine doit rester l’une des priorités de l’ONU, a martelé le représentant. Il a également voulu que l’on veille à ce que le multilatéralisme reste au cœur des initiatives de paix et à ce que toutes les parties qui essayent de jouer un rôle de médiateur le fassent dans le respect du droit international et du multilatéralisme. Le représentant a insisté pour que les paramètres internationalement acceptés soient pleinement respectés. Cela comprend les questions liées au statut final comme les frontières, les colonies de peuplement, les réfugiés et Jérusalem. Le représentant en a profité pour demander à la communauté internationale de respecter et de protéger les lieux saints et le statut de Jérusalem. L’Indonésie reste attachée à la solution des deux États, a-t-il conclu.
Mme MONA JUUL (Norvège) a déclaré que seule une solution négociée est de nature à permettre une paix, une sécurité et une prospérité durables pour les deux peuples. Face à la recrudescence de la violence et des pertes en vies humaines, la représentante a rappelé aux parties leur obligation de protéger les civils et de s’abstenir de toute action susceptible d’alimenter le conflit. Elle a dit qu’il est de la responsabilité du Fatah, du Hamas et des autres factions palestiniennes de s’engager sur la voie de la réconciliation et de réunifier la Palestine sous une autorité politique légitime. Elle a regretté que l’Autorité palestinienne ne livre pas les fournitures médicales si nécessaires à Gaza. Mme Juul a indiqué que la Norvège a présidé, le 26 septembre dernier à New York, une réunion ministérielle du Groupe international des donateurs pour la Palestine, qui a confirmé le large soutien de la communauté internationale pour une solution à deux États négociée comme base du règlement du conflit israélo-palestinien.
Elle a précisé que les membres de ce Groupe ont appelé à des mesures immédiates pour résoudre la crise financière de l’Autorité palestinienne et se sont félicités des arrangements conclus entre les deux parties au cours de la réunion. La prochaine réunion du Groupe se tiendra à Bruxelles au printemps de 2020. Elle sera l’occasion de faire en sorte que le dialogue se traduise par des progrès tangibles sur le terrain. Comme le disent la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), faciliter le commerce et ouvrir la Zone C de la Cisjordanie aux Palestiniens sont des conditions préalables à une économie palestinienne plus durable. La représentante a exhorté toutes les parties à permettre la tenue d’élections générales libres et équitables à travers toute la Palestine, y compris à Jérusalem-Est et à Gaza.
M. OMAR HILALE (Maroc) a déploré les tentatives d’Israël de modifier le statut de Jérusalem et d’autres exactions dont le peuple palestinien est victime. Il a rappelé le droit du peuple palestinien à ériger un État sur la base des frontières en vigueur au 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Il a invité la communauté internationale à appliquer la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité condamnant les colonies de peuplement. Il a aussi rappelé que Jérusalem-Est fait partie de la Palestine et que c’est l’une des questions majeures du statut final. Les mesures unilatérales prises à Jérusalem sont nulles et non avenues et contredisent les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, a martelé le représentant, avant de plaider pour la reprise des pourparlers de paix et pour l’avènement d’un État palestinien.
M. XOLISA MABHONGO (Afrique du Sud) a commencé par appeler la communauté internationale à agir résolument pour mettre un terme de façon juste et pacifique à l’occupation, dans le respect du droit international. Il a fait part de sa préoccupation face à l’action du Gouvernement israélien qui cherche à ignorer les questions liées au statut final, faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité. Une fin juste de l’occupation règlera les différends concernant les frontières en vue d’une solution viable à deux États, le retour de tous les réfugiés palestiniens et le statut de Jérusalem-Est en tant que capitale d’un État palestinien. L’occupation, a martelé le représentant, est un obstacle majeur à la reprise des négociations et une véritable menace à l’existence même d’un futur État palestinien. Cette situation sape la sécurité à la fois de la Palestine et d’Israël et alimente l’animosité et la haine entre les peuples, tout en rendant l’idée d’États indépendants vivant côte à côte dans la paix plus difficile à réaliser. Les négociations pacifiques sont l’unique moyen de parachever une paix durable.
Le représentant s’est inquiété des récents évènements à Gaza qui ont exacerbé les tensions et entraîné la mort de plus de 30 Palestiniens et fait des centaines de blessés parmi les Palestiniens et les Israéliens. Il a donc salué le cessez-le-feu annoncé la semaine dernière grâce à la médiation des Nations Unies et de l’Égypte. Sur un autre registre, il a exprimé sa profonde préoccupation face au déficit budgétaire de l’UNRWA et appelé la communauté internationale à accroître son soutien à l’Office. L’Afrique du Sud est déterminée à verser sa contribution financière à l’UNRWA pour l’aider à s’acquitter de son mandat, a-t-il assuré.
M. MOHAMMED HUSSEIN BAHR ALULOOM (Iraq) a lu le message de son Président iraquien à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, lequel réaffirme l’attachement de l’Iraq à la cause palestinienne et souligne la responsabilité de l’ONU dans la persécution et les dommages subis par le peuple palestinien depuis 72 ans maintenant. Le Président appelle à mettre fin à la longue tragédie de ce peuple en quête de son autodétermination et du respect des résolutions et des instruments internationaux, dont la quatrième Convention de Genève. Le Président appelle tous les États à reconnaître, sans délai, la Palestine, ce qui est susceptible d’avoir un impact majeur sur la paix et la stabilité du Moyen-Orient. Le Président réitère enfin l’appui total de son pays à la Palestine et à la réconciliation interpalestinienne.
M. TAREQ MD ARIFUL ISLAM (Bangladesh) a souligné que la crise en Palestine est l’une des longues crises les plus regrettables de l’histoire de l’humanité et l’une des causes profondes de « tant de crises » au Moyen-Orient et dans d’autres parties du monde. Or, la communauté internationale n’a toujours pas trouvé de solution politique viable, juste et pacifique et l’on assiste encore à des défis existentiels sans précédent dus à l’absence d’actions juridiques et politiques « sérieuses » de la part de cette communauté internationale pour mettre fin à des décennies d’occupation illégale. Il a fortement condamné les violations persistantes et systématiques du droit international, le meurtre de civils innocents, notamment d’enfants, l’escalade des offensives militaires et les autres mesures de provocation d’Israël, Puissance occupante.
Il a également noté que l’expansion des colonies est en passe de changer la démographie du Territoire palestinien occupé alors que le blocus illégal aggrave une situation d’ores et déjà volatile, transformée en catastrophe humanitaire. Profondément préoccupé par les difficultés socioéconomiques des Palestiniens, le représentant a souligné que l’occupation contribue directement à la pauvreté, au chômage, à la non-industrialisation et à l’absence de développement. La réalisation des objectifs de développement durable va « misérablement échouer » si les Palestiniens continuent à languir dans leurs difficultés politiques, sociales, économiques et culturelles, a-t-il prévenu, sommant la communauté internationale à « honorer son engagement » de ne laisser personne de côté.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT (A/74/310 ET A/74/333)
Déclarations
Présentant la résolution A/74/L.9 sur le Golan syrien, M. MOHAMED FATHI AHMED EDREES (Égypte) a fait allusion aux diverses crises que connaît la région arabe depuis plusieurs années maintenant, qui viennent s’ajouter à l’occupation du Golan syrien et du territoire palestinien. Ces crises ne se volatiliseront pas par magie. Ce qu’il faut, c’est mettre fin à l’occupation. Le représentant a rappelé les résolutions de la communauté internationale, notamment celles du Conseil de sécurité, sur les crises au Moyen-Orient. Il a expliqué que le projet de résolution dont est saisie l’Assemblée réaffirme l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force et rappelle la résolution 487 (1981) du Conseil de sécurité. Le texte réaffirme aussi les principes du droit international et de la Charte et le fait que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, s’applique au Golan syrien occupé. Le projet de résolution constate une fois de plus que le maintien de l’occupation du Golan et son annexion de facto font obstacle à l’instauration d’une paix juste, globale et durable dans la région. Il exige une fois de plus qu’Israël se retire du territoire occupé jusqu’à la ligne du 4 juin 1967.
Depuis 1970, s’est impatienté M. LOUAY FALOUH (République arabe syrienne), l’Assemblée générale exhorte Israël à se retirer des territoires arabes occupés et souligne que les mesures prises par la Puissance occupante sont nulles et non avenues. Ces dernières années, a noté le représentant, sont apparues de nouvelles décisions américaines unilatérales. Les États-Unis ont, en effet, reconnu la « légitimité » de l’occupation du Golan et sont même allés jusqu’à tenter de faire reconnaître comme « légales » les colonies de peuplement dans le territoire occupé. Israël, a encore accusé le représentant, n’a cessé de perpétrer des attaques contre le territoire syrien, sans oublier le pillage des antiquités, la confiscation des biens des citoyens syriens du Golan qui continuent de résister.
Le représentant a dénoncé cette politique de répression, de discrimination raciale et de terrorisme. Il a exhorté la communauté internationale à agir pour obtenir la libération des prisonniers syriens au Golan occupé et dans tous les territoires arabes occupés. Revenant sur les agissements des États-Unis, complices directs des exactions et violations perpétrées par Israël, il a insisté sur le droit de la Syrie de recouvrer ses territoires usurpés, par tous les moyens légaux. Il a aussi appelé à faciliter l’établissement d’un État palestinien indépendant et à garantir le droit au retour des réfugiés.
Mme AISHATH FAREENA (Maldives) a déploré les affres du conflit syrien mais aussi la grave crise humanitaire au Yémen. La représentante a invité la communauté internationale à « faire mieux » pour restaurer la paix au Moyen-Orient. Elle a réaffirmé les dispositions de la résolution 2334 du Conseil de sécurité et appelé les États à leur respect.
Le Moyen-Orient, a souligné M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) est le « berceau de notre civilisation ». Il est doté de ressources naturelles, humaines et culturelles « extraordinaires », ce qui a occasionné la défense d’intérêts économiques qui ont transformé la région en « poudrière ». Ce sont les parties directement concernées qui doivent rechercher des solutions et grâce au format d’Astana, s’est réjoui le représentant, la crise syrienne a connu une désescalade. Désormais, la Commission constitutionnelle a entamé ses travaux, sans ingérence étrangère, s’est-il encore réjoui, appelant aussi à la reprise du processus de négociation en Libye. La Fédération de Russie, a-t-il assuré, est dite prête à travailler avec toutes les parties libyennes.
Le représentant a aussi espéré faire progresser les efforts pour rapprocher les parties au Yémen et les amener à discuter des paramètres de la paix. Évitons de faire bloc contre un seul État, l’Iran, a encouragé le représentant qui a proposé aux pays de la région une conception de la stabilité consistant à élaborer une position commune. Ne nous écartons pas de l’essentiel car, sans règlement de la question palestinienne, il n’y aura pas de paix durable dans la région, a prévenu le représentant. Il a donc fermement appuyé la solution des deux États et regretté les décisions unilatérales qui étiolent les chances d’une évolution positive. Il s’est opposé à la décision des États-Unis de considérer les colonies de peuplement comme « légales » et notant que l’UNRWA contribue à la stabilisation de la région, il a condamné les mesures visant à réduire le financement de l’Office.
Explications de vote ou de position sur l’adoption des résolutions
Les résolutions sur la reconduction du mandat du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (A/74/L.14) et de la Division des droits des Palestiniens (A/74/L.16) ont été adoptées par 92 voix pour, 13 voix contre et 61 abstentions; et 87 voix pour, 23 voix contre et 54 abstentions.
Le représentant d’Israël a noté que ces deux résolutions portent sur des entités qui visent à propager les préjugés sur Israël. L’allocation d’un budget à ces entités s’apparente, a estimé le représentant, à « un détournement de fonds » qui seraient plus utiles ailleurs. Il a donc appelé les autres États Membres à voter contre ces textes.
Son homologue du Brésil a estimé au contraire qu’il s’agit d’entités impartiales. Il a insisté sur l’attachement de son pays à un règlement négocié du conflit israélo-palestinien et sur la primauté du droit international et du droit international humanitaire.
Le représentant de Singapour a d’ailleurs dit avoir voté en faveur de ces deux textes, précisant que son pays accorde du prix à la formulation du paragraphe 2 du dispositif de la résolution sur le Comité et du paragraphe 1 du texte sur la Division qui parlent de la concrétisation de la solution des deux États, sur la base des frontières d’avant 1967, d’un règlement juste de toutes les questions relatives au statut final et de l’urgence à parvenir à un règlement pacifique sur la base du droit international et des résolutions des organes de l’ONU.
La résolution sur « Le Golan syrien » (A/74/L.9) a été adoptée par 91 voix pour, 9 voix contre (Australie, Brésil, Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie, Palaos et Royaume-Uni) et 65 abstentions.
Le représentant de l’Argentine a dit avoir voté pour le texte car il s’agit d’un cas d’acquisition d’un territoire par la force, ce qui est illégal. Il a rappelé le paragraphe 4 de l’Article 2 de la Charte qui dit: « Les Membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies. » Le représentant a aussi insisté sur le paragraphe 6 du dispositif de la résolution et plus particulièrement sur la référence à « la ligne du 4 juin 1967 ». Il a jugé indispensable de progresser dans la recherche d’une solution par la « voie israélo-syrienne » pour mettre fin à l’occupation du plateau du Golan. Il a réaffirmé la nécessité de reprendre les négociations pour arriver à une solution définitive, conformément aux résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité et au principe « terre contre paix ».
Son homologue des États-Unis s’est opposé à toutes les résolutions présentées aujourd’hui car les États Membres continuent, année après année, de cibler un seul pays, Israël. Il est incroyable, s’est-il indigné, que les États soutiennent une entité de l’ONU, la Division des droits des Palestiniens, qui coûte chaque année 6 millions de dollars, et qui emploie un ton hostile à l’endroit d’Israël dans toutes ses publications alors qu’il ne souffle mot sur les groupes armés de Gaza ou sur le Hamas. Les résolutions comme celles d’aujourd’hui ne défendent pas la cause de la paix, laquelle ne sera possible que lorsqu’il n’y aura plus de préjugés contre une des parties.
Droits de réponse
Le représentant de l’Iran a tenu à réagir aux allégations « sans fondement » et aux « déclarations fallacieuses » du régime israélien qui ne cherche qu’à occulter ses brutalités. Il a fustigé les « armes de tromperie massive » d’Israël, coupable de crime de guerre. Nous sommes devant un régime, s’est-il indigné, qui ne respecte pas le territoire d’autrui, l’occupant sans vergogne. Ne parlons même pas des plus de 70 ans honteux de massacres et de brutalités, s’est emporté le représentant. Israël, a-t-il dit, a une longue histoire d’un opportunisme qui cherche à tromper les autres. Il s’accroche à une occupation « répugnante » qui a semé instabilité et colère dans la région et qui reste le principal facteur de la déstabilisation.
L’observateur de la Palestine a remercié les États qui ont soutenu les résolutions. Il a commenté les propos d’Israël selon lequel c’est l’Assemblée générale qui a décidé du plan de partage et qu’il faut s’en tenir à cette décision. Si l’on doit respecter les résolutions de 1947, alors on doit respecter celles d’aujourd’hui, a rétorqué l’observateur. Si cette Assemblée prend une décision qui ne vous plaît pas, ce n’est pas une raison pour l’accuser de partialité, a-t-il argué, en plaidant pour le respect de toutes les résolutions.