Après la scission en -931, il y avait deux royaumes. Au nord le royaume d'Israël, au sud celui de Juda avec comme capitale Jérusalem.
Les assyriens, vainqueurs du royaume d'Israël en -722, entendaient conquérir les territoires actuellement syriens et libanais. Ils demandent alors au royaume de Juda plus au sud, de lui verser un tribut, sans doute pour lui assurer une certaine tranquillité. Mais , Juda refuse. Sénacherib l'assyrien , à la tête de son armée, marche alors sur le royaume. Sa première prise est la ville de Lakish (actuellement Tell ed-Duweïr ) sur la route de Jérusalem.
Le prophète Isaïe est partisan de résister aux Assyriens. Le roi Ezechias (-716; -687) prépare de son côté la défense de la cité.
Il a fait creuser un tunnel de 533 mètres de long avec une galerie de 1,63 mètre de hauteur pour apporter les eaux du Gihon jusqu'à la zone du Temple et du palais.
L'approvisionnement en eau à l'intérieur des murailles était ainsi garanti. Le tunnel reliait la source de Gihon au bassin de Siloé sur un dénivelé de 2,27 mètre et fut creusé par deux équipes travaillant à chacune des extrémités. Son tracé sinueux s'expliquerait par le fait qu'il a suivi une faille naturelle dans le sous-sol rocheux. Une inscription en hébreu ancien, découverte sur place en 1880, près du bassin de sortie, rapporte la phase finale du creusement.
L'inscription, trouvé par un jeune baigneur allemand est brisée lorsqu'un particulier tente de l'arracher mais beaucoup de fragments sont sauf. Le texte décrit ainsi la fin des travaux de percement :
« ...Le creusement. Voici l’histoire du creusement. Pendant que les tailleurs de la roche brandissaient leurs outils chacun en face de ses compagnons, un moment où manquaient trois coudées (1,50 m) pour la perforation, la voix d’un homme fut entendue, demandant à son compagnon pourquoi il y avait une crevasse. À la droite… Le jour de la perforation, les mineurs frappèrent chacun pour rencontrer son compagnon… et les eaux s’écoulèrent de la source jusqu’à la piscine, environ 1200 coudées (533 m). La roche était à 100 coudées (50 m) au-dessus de la tête des tailleurs de la roche.
La pierre est la propriété du musée des oeuvres de l'Orient ancien d'Istanbul .Le texte ne mentionne pas Ezechias mais une datation au Carbone 14 a confimé l'époque. L'archéologie a découvert un ancien canal, plus profond mais de dimensions moindres construit selon un trajet proche vers -1800 !
Ezechias fait aussi renforcer les murailles de la ville et aujourd'hui encore, il est possible d'admirer un reste impressionnant dans la vieille ville de Jérusalem (cf article sur le Mur d'Ezechias)
Mais lorsque les armées se massent autour de la ville, Ezechias offre de payer un tribut pour sauver la ville Une indemnité de 900 kg d'or et 24 tonnes d'argent (l'unité employée le talent, pesant 30 kg), pris dans le trésor du temple de Jérusalem, est versée ainsi qu'une partie de l'entourage féminin du temple.
Le tribut versé, l'armée assyrienne part sans avoir envahi la ville.
Au montant de la rançon près, le deuxième livre des Rois (13-16) est d'accord avec les sources historiques sur cet évènement
La quatorzième année du roi Ézékias, Sennakérib, roi d’Assour, monta contre toutes les villes fortifiées de Juda et s’en empara.
Ézékias, roi de Juda, envoya ce message au roi d’Assour, à Lakish : « J’ai commis une faute. Détourne-toi de moi ; l’impôt que tu me fixeras, je l’apporterai. » Le roi d’Assour exigea d’Ézékias, roi de Juda, trois cents talents d’argent et trente talents d’or.
Ezéchias donna tout l'argent qui se trouvait dans la maison de l'Eternel et dans les trésors du palais royal.
Ce fut alors qu'Ezéchias, le roi de Juda, enleva les lames d'or dont il avait couvert les portes et les linteaux du temple de l'Eternel pour les donner au roi d'Assyrie.
Les sources assyriennes, dont l'origine est le cylindre de Taylor :
Quand à Ezéchias de Juda qui ne s’était pas soumis à mon joug, j’assiégeais 46 de ses villes fortifiées et entourées de murs, et les petites villes des environs, sans nombre, a moyen de l’assaut sur des ponts et de l’attaque par des machines de guerre, au moyen des combats de fantassins, au moyen de brèches, de sapes, de bouleversements, et je les conquis... je l’enfermai lui-même (Ezéchias) comme un oiseau en cage dans Jérusalem sa résidence. J’élevais des bastions contre lui, et à quiconque sortait de ses portes je fis payer son méfait. Les villes que j’avais dépouillées, je les détachais de son territoire et je les donnais à Mitinti, roi d’Ashdod, à Padi, roi d’Acaron, à SilBel, roi de Gaza et ainsi je diminuai son territoire...
Quant à lui, Ezéchias, la splendeur de ma majesté le renversa et il fit livrer à ma suite les Urbi et les soldats d’élite que pour défendre sa résidence à Jérusalem il avait introduit et pris comme troupes auxiliaires, en même temps que 30 talents d’or, 800 talents d’argent... et pour livrer son tribut et me rendre hommage il envoya ses messagers. (Cylindre de Taylor, un document assyrien)
Les choses se passent moins bien ensuite pour les assyriens selon la Bible ( Rois II Ch. 19 - 19 à 36):
La nuit même, l’ange du Seigneur sortit et frappa cent quatre-vingt-cinq mille hommes dans le camp assyrien. Le matin, quand on se leva, ce n’était que des cadavres. Sennakérib, roi d’Assour, plia bagage et s’en alla. Il revint à Ninive
Selon Hérodote :
Quand les ennemis ( les Assyriens) arrivèrent devant Péluse, des rats des champs envahirent leur camp pendant la nuit et rongèrent leurs carquois, leurs arcs, et même mes courroies de leurs boucliers, si bien que le lendemain, dépouillés de leurs armes, ils durent prendre la fuite et périrent en grand nombre (L'enquête, Livre II, 141)
Mais un doute subsiste pour les historiens sur ces défaites, qui s'appliquent mal aux évènement précédents et l'on s'est demandé s'ils ne concernaient pas une intervention militaire postérieur. contre le nouveau pharaon d'Égypte Taharqo ( 690 - 665).
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