Cette église est la plus ancienne église de Jérusalem. Elle est visible de la fontaine du Muristan. L'entrée, perdue dans les marchandises à vendre se trouve près de l'intersection avec la rue David, celle qui descend de la porte de Jaffa.
L'église grecque de Saint-Jean-Baptiste, dans le quartier chrétien de Jérusalem (à ne pas confondre avec la chapelle de l'église franciscaine du Mont des Oliviers), est facilement repérable grâce à son dôme argenté caractéristique. Elle n'est pas toujours ouverte aux visiteurs mais vaut la peine d'être visitée. Elle est située dans une agréable cour arborée à côté d'un monastère grec orthodoxe moderne dont le prêtre détient les clés de l'église.
Si l'extérieur n'est pas très impressionnant, il en est différemment de l'intérieur, richement orné, sur les murs comme au plafond.
HISTOIRE
L'église a été fondée au Ve siècle, probablement vers 450-60 par l'impératrice Eudocie ( l'épouse de l'empereur byzantin Théodose II a été accusée d'adultère. Elle est alors partie finir sa vie à Jérusalem) sur un lieu abritant possiblement des reliques de Saint-Jean Baptiste, peut-être au lieu de la demeure de son père Zacharie. La tête de Saint-Jean Baptiste avait été retrouvée en 326 sur le lieu actuel de l'église orthodoxe de l'Ascension sur le Mont des Olviers.
La tradition veut que ce soit le site de la maison de Zébédée, le père des apôtres Jacques (futur Saint-Jacques) et Jean (ce n'est pas celui à qui est attribué l'écriture d'une évangile). L'église a été détruite par les perses en 614. Elle est restaurée par le patriarche D'Alexandrie au XIe siècle. Son aspect actuel est proche de l'église de l'époque. Seule la façade avec ses clochers diffère.
L'église est mentionnée pour la première fois au XIVe siècle.
La reconstruction de l'église est du à des marchand d'Amalfi, en Campanie. Elle a servi d'hôpital pour les chevaliers lors de la première croisade en 1099. Prenant le nom de Chevaliers de Saint-Jean, ils ont fondé l'ordre militaire hospitalier du même nom.
La crypte de l'église est abandonnée en 1187 suite à la conquête de Saladin, après quoi seule l'église supérieure (l'église actuelle) est utilisée, probablement par des prêtres grecs orthodoxes. L'église semble être devenue une mosquée au XVIe siècle, mais en 1660, les grecs orthodoxe en reprennent possession et construisent à côté un grand hospice pour les pèlerins.
Sa restauration date de 1882. La crypte a été dégagée et un splendide reliquaire a été découvert dans la maçonnerie de l'autel (il se trouve aujourd'hui au musée du patriarcat grec orthodoxe). Les fouilles ont également mis au jour divers fragments architecturaux des époques byzantine et croisée. En 2010 des fouilles ont mis à jour un dallage de l'époque Hérodienne (Ie siècle).
Le plan original de l'église du 5e siècle est encore visible aujourd'hui. Il a la forme d'un trèfle, avec trois absides et un long narthex. Une fenêtre moderne est taillée dans le mur supérieur de l'abside est. Le dôme, soutenu par quatre piliers dans un carré central, comporte huit fenêtres et est peint en argent à l'extérieur. De la place centrale du Muristan, on peut avoir une bonne vue de l'extérieur de l'église à l'est.
La crypte, l'église du Ve siècle, se située à environ 7 m sous le niveau du sol et on y accède par le sud où des marches descendent jusqu'au narthex. La partie centrale de la crypte est couverte d'une voûte à nervures. La grille de fer au-dessus de l'autel date peut-être du XIIe siècle.
A l'entrée, l'église détient une icône de la tête de Saint-Jean, avec une relique bordée d’or et de pierres précieuses qui serait un morceau de son crâne.
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