Rome et Jérusalem, la Dernière Question nationale (1862)
Moses Hess est un théoricien communiste qui eut de l'influence sur le jeune Marx. Il préconise dans son livre, Rome et Jérusalem, le rétablissement d'une société juive en Palestine sur la modèle de la restauration nationale italienne. Pour Hess, les Juifs ne peuvent, ni ne doivent s'assimiler. Il faut aux Juifs un sol, une identité nationale, et une législation propre. Ce sont les conditions de la mise en oeuvre du socialisme sioniste. Moses Hess est le fondateur de la société pour l'installation en Terre d'Israël
« Nous demeurons toujours des étrangers parmi les nations. Celles-ci peuvent, animées d’un sentiment d’humanité et de justice, nous donner l’égalité des droits, mais elles ne nous respecterons jamais tant que nous ferons de l’adage « ubi bene, ibi patria » (« là où on est bien, là est la patrie ») notre règle de conduite et même une religion et les placerons au-dessus de nos grands souvenirs nationaux.
Il se peut que le fanatisme religieux cesse de provoquer la haine des Juifs dans les pays les plus avancés du point de vue culturel ; mais en dépit des lumières et de l’éducation, le Juif en exil qui nie sa nationalité ne gagnera jamais le respect des nations chez lesquelles il habite...
Ce que nous avons à accomplir dans le présent pour la régénération de la nation juive est d’abord de maintenir vivant l’espoir d’une renaissance politique de notre peuple, puis de réveiller cet espoir, là où il sommeille. Quand les conditions politiques en Orient seront propices à l’organisation d’un début de rétablissement de l’Etat juif, ce début s’exprimera par la création de colonies juives dans le pays de leurs ancêtres »
Lire à ce sujet le livre de Jean-Louis Bertocchi : Moise Hesse, Philosophie, communisme et sionisme : de la fraternité sociale à la terre du retour