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LA CITADELLE

 

 La Citadelle de Jérusalem est un ensemble de constructions liées à la défense de Jérusalem, située à l'angle ouest de la  vieille ville à coté de la porte de Jaffa.

La citadelle est construite au IIe siècle avant Jésus Christ par les Hasmonéens ( dynastie descendant des Maccabées ), fortifiée par le roi Hérode Ier pour sécuriser son proche palais. Elle est indûment surnommée palais de David par les chrétiens byzantins (IVe siècle), alors qu'elle n'a pas de lien avec lui.

Les Hasmonéens (ou Macchabées dans la tradition chrétienne) sont une dynastie qui parvient au pouvoir en Judée au cours de l'insurrection des Maccabées de -168 initiée par Mattathias fils de Hasmonaï, d'où leur nom.

Le premier à régner avec le titre de Grand prêtre est le successeur de Judas Maccabée (lui-même fils de Mattathias, révolté contre les romains), Jonathan (octobre 152-142 av. notre ère). Son successeur est Simon, son frêre.

Antiochos VII en −131 s'empare de Jérusalem. Jean Hyrcan, deuxième fils de Simon, se soumet. Mais la mort inopinée du roi en - 129 permet à Jean Hyrcan de reconquérir sa capitale et de restaurer l'indépendance juive de fait.

La citadelle de Jérusalem abrite maintenant le musée d'histoire de Jérusalem.

À la fin du Ier siècle av. notre ère, le roi Hérode Ier le grand, ajoute trois grandes tours pour défendre la ville, mais aussi pour sécuriser son palais situé à proximité. Les tours portaient les noms de Mariamne (la deuxième femme d’Hérode qu’il fait exécuter et enterrer dans une cave proche de la tour), Hippicaus (un ami d’Hérode) et Phasaël (en mémoire de son frère qui se suicide alors qu'il vient d'être fait prisonnier).

Aujourd’hui, les deux premières tours ont disparu, mais on peut encore voir la troisième et se promener sur Phasaël qui domine la nouvelle et la vieille ville.

Pour l'essentiel la citadelle actuelle date de l'époque des Mamelouks, au 14e siècle.

Elle a étét nommée 'tour de David' car " Les pèlerins chrétiens de la période byzantine (IVe siècle), voyant la tour de Phasaël, interprétèrent par erreur les écrits de Flavius Josèphe, historiographe judéen du Ier siècle. Ils crurent que cette tour de la citadelle bâtie du temps d'Hérode, avait été construite sur demande du roi David et qu'elle faisait partie de son palais. Plus tard les occupants musulmans l'associèrent aussi au roi David et la dénommèrent, le mirhab Nabi Daud (la niche de prière du prophète David)" 6

La ligne grise du plan ci-dessus , qui courbe depuis le Sud vers l’est, remonte aux Hasmonéens, au moins à Jean Hyrcan (134-104) et Alexandre Jannée (103-76), peut-être même avant Antiochus VII (138-129). Ce même mur hasmonéen aurait été utilisé par Hérode le Grand (37-4 av. n.è.), qui lui aurait fait ajouter des renforts et des tours.

Localisation et accès

La citadelle est depuis l'Antiquité un point de repère à Jérusalem car son altitude est supérieure à celle du mont du Temple. Un ensemble de fortifications érigées sur ce site pendant plus de vingt siècles, protégeait l'accès à l'ouest .

Elle est protégée par de hautes murailles et des tours massives, et était entourée d'un fossé large et profond dont une partie a été récemment comblée.

L'entrée se fait à l'est par une porte extérieure, un pont de pierre enjambe le fossé et débouche sur une porte intérieure fortifiée.

 

LA TOUR DE DAVID

La tour de 20 m qui domine la citadelle est un minaret construit en 1635 par les Ottomans.

La tour Phasaël, la seule qui subsiste de la citadelle originelle était dénommée « la tour de David » car les pèlerins chrétiens de la période byzantine (IVe siècle), croyaient qu'il s'agissait du palais de David.


La citadelle dans certains évangiles

Après la destitution d'Hérode Archélaos, la citadelle protégeant le palais d'Hérode est restée la résidence des membres de la famille hérodienne de passage à Jérusalem et notamment celle d'Hérode Antipas. 

La citadelle n'est mentionnée dans le Nouveau Testament, mais l'événement rapporté par l'évangile selon Luc (23,6-12) qui relate la rencontre de Jésus avec Hérode Antipas, pourrait s'y être déroulé.

Dans l'évangile attribué à Pierre, c'est Hérode Antipas lui-même qui prononce la sentence de mort contre Jésus après le départ de Pilate qui vient de se laver les mains, mais le seul fragment retrouvé de cet évangile commence par cet épisode, ce qui ne permet pas de le situer.

Traditionnellement, la condamnation de Jésus par Pilate est localisée à l’Antonia, une forteresse au nord-est de la ville qui abritait une garnison romaine et était le siège des gouverneurs romains de Judée lorsque ceux-ci venaient à Jérusalem (d'où la départ de la via dolorosa près de la porte des lions).

Pourtant, la majeure partie des historiens suggèrent que lorsque Pilate venait à Jérusalem, il préférait le luxe de la résidence d’Hérode Antipas, adjacente à la citadelle. Une partie des historiens estiment donc que le procès de Jésus a eu lieu devant le palais hérodien.

Certains historiens estiment cependant que la famille d'Hérode n'a pas été dépossédée de son palais et pensent que la résidence des gouverneurs romains de Judée était toujours l'Antonia et que c'était à cet endroit que se déroulaient les procès. La question du lieu où s'est déroulé le procès de Jésus est donc sujet à débat.

La citadelle est proche du lieu retenu au IVe siècle pour la Crucifixion, lieu de l'actuelle basilique du Saint-Sépulcre, bien que les protestants lui préfèrent le Calvaire de Gordon, plus proche de la forteresse Antonia aujourd'hui disparue. 

Occupations successives de la citadelle

La citadelle jouera un rôle stratégique décisif au cours de la première Grande Révolte contre Rome (66-70 de l'ère chrétienne) qui se solde par le siège de Jérusalem par les troupes romaines, la conquête de la ville puis sa destruction. Au cours de cette première guerre judéo-romaine, le Second Temple de Jérusalem est détruit.

La citadelle de Jérusalem sert alors de caserne militaire aux Romains. La Xe Légion profite de la protection que lui assurent les trois tours massives érigées par Hérode Ier. Le commandant de la légion est le futur empereur Titus, qui ordonne de les laisser intactes (Flavius Josèphe, La Guerre des Juifs VII, 1,1).

La citadelle sera alors conquise et reconstruite à plusieurs reprises au cours des invasions : les Arabes à partir du VIIe siècle, les croisés au Moyen Âge, les Mamelouks au XIIIe siècle et les Ottomans.

 Les Ottomans y installent la mosquée Qalwun et le minaret Al-Qala qu’on peut encore voir aujourd’hui.

Pendant la période mamelouke (1250-1517), la salle des Croisés située dans l'aile sud-ouest de la citadelle a été transformée en un lieu de culte musulman au-dessus duquel a été placé un minaret rond en pierre, ce qui lui donne les caractéristiques d'une mosquée. Le site a servi de lieu de culte et de mosquée pour les soldats musulmans pendant les périodes mamelouke, turque et jordanienne.

La structure de la salle de prière a été bien conservée, y compris le mihrab, qui fait face à la Mecque, et le minbar, qui est la plate-forme surélevée pour le chef de prière. Sur les murs du bâtiment se trouvent des inscriptions datant de 1213 et de 1310. Le minaret est devenu l'un des symboles les plus significatifs et les plus universellement reconnus de Jérusalem. La structure ne sert plus de lieu de culte mais a été transformée en salle d'exposition pour les périodes musulmane, croisée et ayyoubide. Les pierres originales du mihrab et du minbar sont exposées ici.

Le minaret Al-Qala a été construit par Muhammad Pacha en 1635, comme preuve visuelle que les musulmans contrôlaient le site. Après le tremblement de terre de 1927, pendant la période du Mandat britannique, le minaret était au bord de l'effondrement. Il a donc été démantelé, ses pierres ont été numérotées et celle qui avait été endommagée a été remplacée. Le minaret a été renforcé et finalement reconstruit. La structure à la base du minaret sert maintenant de bureaux administratifs au musée. Le minaret lui-même est fermé, mais il est possible de monter sur le toit et de voir les environs.

Plus récemment, la citadelle a joué un rôle militaire dans le conflit en 1948 entre Israël et la coalition arabe. C’est un endroit stratégique pour les Arabes qui voyaient ce qui se passait de l’autre côté de la ligne d’armistice.

Musée actuel

Depuis la Guerre de six jours en 1967, la citadelle reste sous contrôle d’Israël qui lui a donné un rôle culturel et de musée, le Musée d'histoire de Jérusalem.

Le musée actuel retrace 5000 ans d'événements marquants de la ville. La citadelle est aussi un site archéologique, qui rassemble les vestiges témoignant des grands bouleversements passés et de presque toutes les époques de la ville de Jérusalem.

Vestiges architecturaux

Un premier relevé archéologique suivi de fouilles a été entrepris entre 1934 et 1947. Les fouilles du site sont poursuivies après la réunification de la ville, entre 1968 et 1988, et préparent l'ouverture de la citadelle aux visiteurs.

Chaque époque a marqué les fortifications, à l'image de celles trouvées dans les murailles de la colline sud-ouest de Jérusalem. Dans les fondations de la citadelle sont ensevelies des fortifications datant de la fin de la période monarchique (VIIIe – VIe siècles av. J.-C.), de celles de l'époque du Second Temple, de la période byzantine, de la période arabe (VIIe – XIe siècles).

Les contours de la citadelle qui sont visibles de nos jours, datent de la période des croisés ; la citadelle elle-même date du règne de Soliman le Magnifique, le sultan ottoman qui l'érigea vers le milieu du XVIe siècle en y incorporant les vestiges des forteresses antérieures des périodes ayyubide et mamelouke.

1 Flavius Josèphe ,La Guerre des Juifs V, 3, 1

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Notice archéologique du ministère des affaires étrangères israélien1

...Un premier relevé de la citadelle, qui fut suivi de fouilles, fut entrepris entre 1934 et 1947. Les fouilles renouvelées après la réunification de la ville, entre 1968 et 1988, préparèrent l'ouverture du site aux visiteurs.

Chaque époque a laissé ses traces, identifiables dans les vestiges. Dans les fondations sont ensevelies les fortifications datant de la fin de la période monarchique (VIIIe-VIe av.) jusqu'au début de la période arabe (VIIe-XIe siècles). Les contours de la citadelle visibles de nos jours datent de la période des croisés ; la citadelle elle-même date du règne de Soliman le Magnifique, le sultan ottoman qui l'érigea vers le milieu du XVIe siècle en y incorporant les vestiges de forteresses antérieures des périodes ayyubide et mamelouke.

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Les premières fortifications

Dans la cour intérieure de la citadelle, les fouilles ont révélé les vestiges de fortifications datant de la fin de la période israélite et des périodes hellénistique et romaine. Ici se trouvait l'angle nord-ouest des premiers remparts de la ville décrits en détail par Flavius Josèphe. Selon l'historien romain, le mur d'enceinte s'étendait à l'est jusqu'au mont du Temple, encerclait au sud le mont Sion avant d'atteindre la muraille méridionale de la Cité de David (La Guerre des Juifs V, 4,2). Les vestiges de ce mur et des trois grandes tours sont préservés jusqu'à une hauteur impressionnante de sept mètres dans la cour de la citadelle. Les nombreuses phases de construction entreprises à différentes époques sont attestées par les disparités techniques de terrassement et de disposition des pierres.

La période monarchique

Le premier à bâtir des remparts dans cette partie de la ville fut Ezéchias, roi de Juda, à la fin du VIIIe siècle av. JC. La Bible fait une description détaillée de sa construction, à la veille de l'invasion assyrienne : ... Il (Ezéchias) s'enhardit et rebâtit toutes les brêches de la muraille ; il suréleva les tours et l'autre muraille extérieure (II Chroniques XXXII, 5). Les ruines de cette muraille d'une exceptionnelle largeur (presque 7 mètres) et faite de gros moellons ont été exhumées à une grande profondeur dans le lit rocheux de la colline. Ce puissant ouvrage protégeait le quartier résidentiel qui s'étageait sur la colline située au sud-ouest de Jérusalem et comprenait à cette époque la Cité de David et le Temple du mont Moriah. La muraille fut endommagée en 587-586 av. au moment de la conquête de la ville par les Babyloniens.

La période du deuxième temple

Quelque 300 ans plus tard, la première muraille fut restaurée par les gouvernants asmonéens qui consacrèrent de grands efforts à l'agrandissement du périmètre de la ville et étayèrent son système de défense. Une muraille d'une épaisseur de quatre mètres ponctuée de deux tours puissantes, encore visible à la citadelle, date de cette période. Elle fut érigée en deux étapes : au cours de la première les pierres furent posées en boutisse2, conformément à une technique hellénistique ; au cours de la seconde phase, en traverses et boutisses alternées. Les pierres taillées en bossage3 avec pourtours à refends sont caractéristiques de la période hérodienne.

A la fin du Ier siècle avant l'ère actuelle, le roi Hérode renforça les fortifications dans ce secteur de la ville et adjoignit trois tours massives à la muraille originelle. Flavius Josèphe nous livre une description précise de leurs dimensions. Hérode leur donna les noms respectivement de son frère Phasaël4, de son ami Hippicus et de sa femme, Mariamne. Hérode avait pour dessein de protéger le grand palais royal que ces tours dominaient et qui était situé en partie dans le périmètre de la citadelle actuelle et dans celui du quartier arménien. Des vestiges du soubassement ménagé à l'intérieur de la première muraille pour soutenir le palais ont également été mis au jour sur le site. Il s'agit d'un réseau serré de murs de soutènement comblés de terre qui élevaient artificiellement de cinq mètres le niveau du sol.

L'une des tours édifiée par Hérode a survécu aux outrages du temps, c'est la prétendue Tour de David, incorporée dans les fortifications de l'angle est de la citadelle actuelle. Signalons que ce nom, qui résulterait d'une identification erronée de cette structure par les pèlerins chrétiens de la période byzantine, a en réalité une origine beaucoup plus lointaine : Flavius Josèphe intitulant la colline sud-ouest de Jérusalem la citadelle du roi David  (La Guerre des Juifs V, 3, 1).

La Tour de David, dont les dimensions sont de 22 x 18 mètres, est formée de seize strates de pierres équarries pesant chacune plus d'une tonne et aux pourtours à refends entourant une surface bosselée, soigneusement disposées sans ménager d'espace entre elles. L'intérieur de la tour est comblé de gros moellons. La Tour de David est l'un des exemples les plus révélateurs de la technique de construction de la période du Deuxième Temple à Jérusalem. Elle se dresse de nos jours encore sur une hauteur de 20 mètres !

Une impression de puissance et d'invincibilité se dégage des trois tours érigées par Hérode, comme des autres fortifications du site. La citadelle joua un rôle stratégique décisif au cours de la première Grande Révolte contre Rome (66-70 ) qui se solda par le siège de la ville, sa conquête et sa destruction. Le même rôle est attesté par une autre tour située au sud de la citadelle, érigée au Ier siècle et démantelée pendant la Révolte : une couche épaisse de gravats, formés de pierres, de revêtements de plâtre et de poutres de recouvrement carbonisées a été mise au jour à cet endroit.

La période romaine

Après la destruction de Jérusalem en l'an 70 de l'ère actuelle, la Xe Légion romaine se positionna sur la colline sud-ouest de la ville, profitant de la protection que lui assuraient les trois tours massives érigées par Hérode et que son commandant, le futur empereur Titus, avait ordonné de laisser intactes (Flavius Josèphe, La Guerre des Juifs VII, 1,1). Les vestiges de ce camp romain ont été exhumés dans la cour de la citadelle et incluent, entre autres, des fragments de canalisations d'argile portant le sceau  L.X.F , sigle de Legio X Fretensis5.

La période byzantine

Pendant la période byzantine les fortifications de la citadelle furent restaurées, la Tour de David comprise. Non loin, des moines édifièrent des monastères et institutions religieuses, comme le rapportent plusieurs pèlerins chrétiens de l'époque. Seuls quelques fragments isolés de fortifications, de murailles, de citernes et un linteau gravé d'une croix datent de cette période.

Les débuts de la période islamique

Au VIIIe siècle, les conquérants arabes érigèrent une nouvelle citadelle sur le site. Parmi ses vestiges on a découvert une tour circulaire de dix mètres de diamètre, point de départ d'une épaisse muraille de quatre mètres de large en direction du nord et de l'ouest. Le plan précis de cette citadelle arabe ne nous est pas connu, la conquête et les reconstructions des croisés l'ayant très fortement endommagée.

La période croisée

La citadelle croisée érigée au XIIe siècle, fort originale pour l'époque, s'étendait vers le nord et l'ouest, en retrait des anciennes murailles de la ville. Les remparts des périodes antérieures, ensevelis sous une dizaine de mètres de gravats, servirent de soubassement à la cour intérieure de la forteresse. C'est grâce à ces débris et gravats qu'ils ont été préservés et que les archéologues sont parvenus à les mettre au jour.

De nos jours, et pour la première fois dans sa longue histoire, la citadelle de Jérusalem n'est plus utilisée à des fins militaires. Elle abrite désormais le Musée d'histoire de Jérusalem dont les expositions retracent 5000 ans de l'histoire de la ville. On peut voir dans la cour de la citadelle les vestiges des premières murailles et des tours érigées à la même période, ceux de l'époque du Deuxième Temple, les fortifications des périodes byzantine et islamique. Toutes ces vieilles pierres révèlent la longue histoire des fortifications érigées au fil du temps sur la colline sud-ouest de Jérusalem.

Les fouilles de 1968-1969 ont été dirigées par R. Amiran et A. Eitan pour le compte du Musée Israël, de la Société d'exploration d'Israël et de l'Université hébraïque de Jérusalem ; celles des années 1976-1980 par Hillel Geva pour le compte de l'Université hébraïque de Jérusalem et de la Société d'exploration d'Israël ; celle de 1980-1988 par R. Sivan et G. Solar pour le compte du Musée de la Tour de David et du Département des antiquités et des musées (Direction des antiquités d'Israël à l'heure actuelle).

1Source MFA , 23 novembre 1999

2 Pierre taillée en sorte que sa plus grande dimension se trouve placée dans le sens de l'épaisseur du mur.

3 Un bossage, est une saillie à la surface d'un ouvrage de pierre. Cette saillie est sculptée soit dans un but d'ornementation, créant un jeu d'ombre et de lumière, soit dans un but défensif, rendant le mur moins vulnérable aux attaques par boulets ou par sape.

4 Seule tour encore existante

5 Cf article sur cette légion sur wikipedia

6. wikipedia

 

 

 

 

 

 

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