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Un sixième de la vieille ville est occupé par cette magnifique esplanade, au cœur de l'histoire des Juifs et des Musulmans.

Site initial du Temple juif deux fois détruits, l’esplanade a maintenant pour principaux monuments le Dôme du rocher et la Mosquée Al-Aqsa.

Les Arabes l'appellent le Haram al-Sharif, ce qui signifie Noble Sanctuaire. L'appellation retenue généralement en France est Esplanade des Mosquées.

Les Israéliens l'appellent le Mont du Temple, c'est aussi le cas du monde anglophone:  Temple Mount.

Cette esplanade est à l'origine celle du Premier Temple, puis du Second Temple et de son agrandissement par Hérode, qui double presque l'esplanade. En l'an 70, le Temple est détruit par Titus. Suite au récit du voyage nocturne de Mahomet, le mont devient le Haram al-Sharif ,à compter du VIIIe siècle. Des monuments, toujours présents, y sont construits.

Cette vaste esplanade, qui entoure le Dôme du Rocher est l'un des joyaux de Jérusalem. L’esplanade a la forme d’un trapèze, avec un côté sud de 281 m, un côté nord de 310 m, un côté est de 462 m et un côté ouest de 491 m. Elle est entourée au sud et à l'est par la vallée du Cédron (Kedron) . Elle donne au nord sur le quartier musulman et jouxte les quartiers musulmans et juifs (mur occidental) à l'ouest.

Malgré les tensions qui peuvent y régner, malgré les revendications des uns et des autres sur le lieu, l'esplanade est un endroit paisible, d'une grande beauté, où il est très agréable de se promener.

Le poids de l’histoire sur ces lieux peut être constaté à travers ce bref mais dense résumé dans un document de l’Unesco1 lors d’une conférence dédiée à la préservation du patrimoine de Jérusalem :

"Le mont Moriyya, lieu probable du sacrifice d’Isaac, site du temple de Salomon, ravagé par les armées de Nabuchodonosor en 587 avant J.-C. et reconstruit à la fin du siècle suivant, profané sous les Séleucides (169 avant J.-C.), restauré quelques années après sous Judas Maccabée, totalement reconstruit par Hérode à partir de 20 avant J.-C. et achevé malgré ses dimensions colossales en quelques années, rasé avec le reste de la ville par Titus en 70, réaménagé dans un cadre de la construction de Aelia Capitolina par Hadrien à partir de 131 et dédié à Jupiter, a peu pre\s abandonné à l’ère chrétienne primitive et sous les Byzantins, conquis avec la ville par Omar en 638 et, depuis, site éminent de l’Islam aussitôt réaménagé et enrichi de deux nobles sanctuaires (la mosquée d’0mar ou Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa), conquis par les croisés de Godefroy de Bouillon en 1099, occupé par les Templiers jusqu’à la chute de la ville en 1187 et ensuite rendu définitivement au culte islamique... l’un des lieux les plus disputés de l’histoire. Il est aussi l’un des plus chargés de signification religieuse."

Cette esplanade est donc à l'origine l’assise du Premier Temple, celui construit par Salomon (vers -970) - qui a été détruit par les armées babyloniennes en -586 - , puis du Second Temple (-515) et de son agrandissement (-9) , qui double presque l'esplanade. Ce grand promontoire, domine toute la ville.

C’est une esplanade de 13 hectares en forme de trapèze, avec un côté sud de 281 m, un côté nord de 310 m, un côté est de 462 m et un côté ouest de 491 m. L’ancien Mont Moriah est entouré au sud et à l'est par la vallée du Cédron. Il donne au nord sur quartier musulman et jouxte les quartiers musulmans et juifs (mur occidental) à l'ouest.

La vieille ville comporte 11 accès vers l'esplanade. Le seul accès possible pour les non musulmans est la porte des Maghrébins, en prenant la rampe du même nom qui s'élance à droite du Kotel, le mur occidental. Il est préférable d'y aller le matin tôt, à partir de 7h30 . Le site est réservé à la prière le vendredi. Le Dôme du Rocher et la Mosquée Al-Aqsa ne sont pas visitables pour les non musulmans.


Le premier temple

Les plans auraient été donnés par le Roi David à Salomon (Chroniques 28 11) :

« David donna à Salomon, son fils, le modèle du portique et des bâtiments, des chambres du trésor, des chambres hautes, des chambres intérieures, et de la chambre du propitiatoire. ».

Le temple de Salomon est ainsi décrit dans livre des Rois (livre 7 1-22).

« La Maison que le roi Salomon construisit pour le Seigneur avait soixante coudées de long, vingt coudées de large et trente coudées de haut.

Devant la Grande Salle de la Maison, le vestibule était long de vingt coudées dans le sens de la largeur de la Maison, et prolongeait la Maison de dix coudées. Il fit à la Maison des fenêtres à embrasures grillagées. Il bâtit contre le mur de la Maison un bas-côté tout autour ; ce bas-côté longeait les murs de la Maison, c’est-à-dire de la Grande Salle et du Saint des saints ; et, dans ce bas-côté, il fit des étages.

Le bas-côté inférieur avait cinq coudées de large, celui du milieu six coudées, et le troisième étage sept coudées de large. Car Salomon avait ménagé des retraits progressifs tout autour de la Maison, à l’extérieur, pour ne pas entamer les murs de la Maison….Dans le bas-côté, l’entrée, à l’étage du milieu, était sur le flanc droit de la Maison. On y accédait par des escaliers en spirales, et, de là, au troisième étage... Il revêtit la Maison d’un lambris en panneaux de cèdre, ornés de moulures.

Contre toute la Maison, il construisit le bas-côté, qui avait une hauteur de cinq coudées et tenait à la Maison par des poutres de cèdre.

Il doubla les murs de la Maison, à l’intérieur, avec des planches de cèdre, depuis le sol de la Maison jusqu’en haut des murs. Le plafond, il le couvrit de bois, à l’intérieur, et il recouvrit le sol de la Maison d’un plancher de cyprès. Il aménagea, en partant du fond de la Maison, un espace de vingt coudées, en planches de cèdre, depuis le sol jusqu’en haut des murs. Il s’aménagea cet espace intérieur pour en faire la Chambre sainte, le Saint des saints. La Grande Salle devant le Saint des saints était de quarante coudées. Le cèdre destiné à l’intérieur de la Maison était sculpté en forme de coloquintes et de fleurs épanouies. Tout était de cèdre : la pierre n’apparaissait nulle part. Et le Saint des saints, au milieu de la Maison, à l’intérieur, Salomon l’établit pour qu’on y dépose l’arche de l’Alliance du Seigneur.

Devant le Saint des saints, qui avait vingt coudées de long, vingt coudées de large et vingt coudées de haut, et qu’il recouvrit d’or fin, il fit un autel revêtu de cèdre. Salomon recouvrit d’or fin l’intérieur de la Maison. Il fit passer des chaînes d’or devant le Saint des saints qu’il recouvrit d’or. Et c’est toute la Maison qu’il recouvrit d’or, la Maison tout entière ; et tout l’autel du Saint des saints, il le recouvrit d’or.

… Pour l’entrée du Saint des saints, il fit des portes en bois d’olivier – le pilier des montants avait cinq côtés –, deux portes en bois d’olivier, sur lesquelles il sculpta des kéroubim [chérubins], des palmiers et des fleurs épanouies, qu’il recouvrit d’or. De haut en bas, sur les kéroubim et les palmiers, il étendit l’or. Il fit de même pour l’entrée de la Grande Salle – des montants en bois d’olivier occupant le quart de l’ensemble. Les deux portes étaient en bois de cyprès : une porte avait deux panneaux pivotants, et l’autre, deux courtines pivotantes. Il sculpta des kéroubim, des palmiers et des fleurs épanouies, qu’il recouvrit d’or ajusté sur ce qui était modelé.

Il construisit aussi la cour intérieure : trois rangs de pierres de taille et un rang de madriers de cèdre.

… Salomon acheva la Maison, conformément à tous les plans et toutes les ordonnances. Il la construisit donc en sept ans. »

L’archéologie tente d’aider à comprendre ce qu’était réellement ce premier temple. Mais les considérations religieuses et politiques locales sont toujours au premier plan et les fouilles sont difficiles comme on peut le voir dans ce récit :

« Les premières explorations contemporaines du mont du Temple et du souterrain du rocher d'Omar se firent dans la clandestinité. En 1911, un aventurier britannique, le capitaine Montague Parker, était en quête des trésors perdus du roi Salomon et pensait que ceux-ci étaient cachés sous l’ancien Temple. Il tenta une intrusion nocturne dans la grotte du dôme du rocher afin d'en soulever le dallage. Ayant acheté le silence de ses gardiens, et aidé de plusieurs ouvriers, il tenta de se glisser discrètement sous cette pierre.

Lui et ses complices étaient sur le point de réussir à dégager le passage, lorsque le bruit qu'ils firent en creusant alerta l'un des gardiens qui n'était pas dans le coup. Parker et ses serviteurs n'eurent que le temps d'apercevoir l'ouverture d'un puits profond, avant d'être pris sur le fait et arrêtés. On frôla l’incident diplomatique, mais les intrus réussirent à s'échapper puis à quitter précipitamment la Palestine, pour ne plus jamais y retourner ... Le passage souterrain n'a jamais été exploré depuis, et de nos jours encore la grotte du dôme du Rocher garde sa part de mystère.

Aujourd'hui, les fouilles du secteur du mont du Temple ont lieu dans le contexte difficile de la présence des deux communautés en conflit. L'autorité musulmane gestionnaire de l'esplanade du Temple, le Waqf, maintient l'interdiction d'y faire des fouilles.

Au grand dam des Israéliens, elle y a même entrepris des travaux de creusement d’une mosquée souterraine, remuant au bulldozer des tonnes de terre déversées ensuite dans une décharge publique et dans la vallée du Cédron. Du côté israélien toutefois, le professeur israélien Gabriel Barkay a décidé de fouiller ce tas de décombres. Avec l’aide de l’association Temple Mount Sifting Project créée pour l’occasion, il y trouva des artéfacts datant de diverses époques, y compris celle de la monarchie judéenne, et comprenant des céramiques, des pièces de monnaie et des sceaux d'argile. Une empreinte de sceau portant en hébreu la mention : « De Gabaon, pour le roi » concerne doute le versement d’un impôt par la cité biblique de Gabaon . »

Des éléments mobiliers ont aussi été retrouvés. Leur véracité ne fait pas l’unanimité.


Le second temple

En -539, ayant défait les babyloniens, le nouveau maître de lieux, le perse Cyrus autorise la reconstruction du Temple. Celle-ci est confiée à Zorobabel, gouverneur juif de Judée. Le temple est alors reconstruit en -515.

Il est ensuite agrandi par Hérode, certains parlent de troisième temple tant les modifications sont considérées importantes mais est détruit, en 70, par les armées de Titus, futur empereur romain.

Discours d'Hérode annonçant la reconstruction du Temple de Salomon : "Dans les circonstances les plus difficiles, je n'ai jamais négligé vos intérêts et , dans toutes les constructions que j'ai élevées, je me suis moins préoccupé de ma sécurité que de la vôtre. Je crois donc, par la volonté de Dieu, avoir amené le peuple juif à un degré de prospérité qu'il n'avait jamais connu auparavant. Les divers édifices que nous avons bâtis dans notre pays, dans les cités qui s'y trouvent et dans les territoires acquis par la suite, ces magnifiques ornements grâce auxquels nous avons embelli notre terre natale, il me paraît superflu de vous en parler, étant donné que vous les connaissez bien.

Mais ce que je vous propose maintenant c'est l'entreprise la plus pieuse et la plus belle qui soit, comme je vais vous le faire savoir. Le Temple que nos pères ont bâti pour le plus grand dieu, après le retour de Babylone, est de 60 coudées inférieur au premier Temple édifié par Salomon.

Mais personne ne doit les condamner pour avoir négligé leur devoir de piété car ce n'était pas leur faute si le Temple était inférieur en taille. C'est à cause de Cyrus et de Darius, fils d'Hystape, qui prescrivirent ces dimensions pour l'édifice, alors que nos pères étaient soumis à eux, puis à leurs descendants, puis après eux, aux Macédoniens. Ils n'eurent donc pas l'opportunité de restaurer le premier archétype de la piété dans ses dimensions d'origine.

Mais puisque maintenant, par la volonté de Dieu, je règne, et puisque nous vivons une longue période de paix, de grande richesse et d'abondance de revenus et, ce qui est plus important que tout, puisque les Romains, qui sont, pour ainsi dire, les maîtres du monde, sont mes fidèles amis, je veux tenter de remédier à une erreur due à la nécessité et à la soumission de ces temps anciens, et aussi, par un acte de piété, remercie Dieu pour le don qu'il m'a fait de ce royaume (Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, 15, 383-387)

Après la destruction du second temple, l’esplanade aurait alors été inoccupée jusqu’à l’arrivée des arabes vers 638. Des indices plaident cependant en faveur de l’occupation des lieux :

Les témoignages archéologiques sont extrêmement pauvres et cela est parfois vu comme une preuve de l’inoccupation du site à la période en question. Aucun aménagement ou réparation ne peut être attribué à cette période, tandis que l’on a constaté les traces d’un démantèlement, celui de l’escalier de l’arche de Robinson, intervenu dans les années soixante-dix.

En conclure à un abandon du site est toutefois hâtif.

...Sur l’esplanade ou en remploi dans la construction des mosquées, se trouvent plusieurs chapiteaux qui sont clairement d’époque romaine (IIe - IIIe siècles). Dans le catalogue établi par J. Wilkinson, dix chapiteaux corinthiens et deux chapiteaux composites sont datés de cette période. Tous sont en marbre. Le plus ancien d’entre eux pourrait, selon l’auteur, remonter au règne d’Antonin le Pieux. La présence de ces fragments architecturaux atteste qu’une activité de construction, dont on ne peut préciser ni la nature ni l’ampleur, a bien eu lieu à la période évoquée.

L’existence d’aménagements près de l’angle sud-ouest de l’esplanade du Temple, en contrebas de celle-ci, constitue un autre argument en faveur de l’occupation du site. Il s’agit principalement d’une structure identifiée comme une boulangerie et de thermes dont la date de construction est mal assurée mais qui semblent avoir fonctionné durant les périodes romaine et byzantine.

Plus à l’est, une vaste salle souterraine dans laquelle se trouvait plusieurs figurines de terre-cuite aurait eu une fonction cultuelle. La datation à la fin du IIIe, début du IVe siècle de ces terres-cuites du type dit de Beit Natiff permet de dater l’utilisation de l’installation.

Le matériel retrouvé dans ce secteur est abondant au regard de l’ensemble des vestiges se rapportant à Aelia Capitolina. Il se compose d’éléments de statuaire, de monnaies, d’intailles, de lampes et de fragments de tuiles et de briques estampillées. Il a été noté que plus de dix pour cent de l’ensemble des monnaies de la colonie avait été trouvé dans ces fouilles, dont soixante-sept des soixante-neuf monnaies frappées dans la ville. Une partie du matériel se rapporte à la période comprise entre la fondation de la colonie et la fin du IIe siècle. On note en particulier la présence de monnaies frappées sous les règnes d’Hadrien, d’Antonin le Pieux et de Marc-Aurèle . Parmi les premières figure une monnaie frappée à Aelia Capitolina et portant sur l’avers l’effigie d’Hadrien et sur le revers la représentation de la cérémonie de fondation de la colonie. Certains des fragments de briques portant l’estampille de la Xe légion, de même que quelques-unes des intailles et des lampes à huile appartiennent également à cette période, témoignant de l’occupation de ce site déjà dans la première phase d’existence d’Aelia Capitolina.

L’abondance des trouvailles comme la durée d’occupation du quartier suggère son importance. Elle explique sans doute le rôle majeur accordé à la Voie de la Vallée qui le borde à l’ouest, rôle que l’on peut déduire de l’orientation de la porte nord de la colonie, actuellement visible sous la Porte de Damas.

Il paraît peu vraisemblable, d’un point de vue défensif, que ce quartier se soit développé alors que l’ancienne esplanade du Temple qui le surplombe était inoccupée. Le grand nombre de tuiles et de briques estampillées de la légion, permettent de tendre vers une occupation de nature militaire. E. Mazar va plus loin, développant l’idée que le camp de la Xe légion occupait cette zone ainsi que le mont du Temple. L’hypothèse de la localisation du camp légionnaire sur le mont du Temple n’est pas nouvelle...et repose sur la remarque de l’avantage stratégique qu’offrait le site...Le caractère raffiné des chapiteaux de colonnes s’accorde mal avec l’idée de bâtiments légionnaires.1

 

La conquête arabe

En 638, l'empire byzantin, épuisé par ses luttes avec la Perse, cède sa place au conquérant arabe, qui y construit le Dôme du rocher (691) et la Mosquée Al-Aqsa (701-705), devenue le troisième lieu saint de l'Islam sunnite. Il est dit que le conquérant Omar est obligé de faire enlever les détritus qui recouvrent la dalle, tant les chrétiens l’avaient négligée.

Mais ici l’histoire et la tradition divergent sur ces deux points : la présence d’Omar (Umar) et l’histoire des détritus.

Vincent Lemire dans son histoire de Jérusalem2 rappelle que le siège de Jérusalem n'a peut-être jamais eu lieu. La reddition de la ville serait advenue suite à une négociation avec les 'Agarène', les descendants d'Agar, mère d'Ismaël et ancêtre des Arabes :

" Les historiographes arabes qui entreprirent aux IXe siècle de fixer, à partir du matériau transmis oralement par la tradition, le fil des événements de la conquête, avancent trois dates possibles (636,637 ou 638) pour la prise de Jérusalem, et un nombre plus grand de récits divergents entre lesquels ils se refusent à trancher, conformément à leur méthode. C'est sur la foi d'une chronique byzantine, celle de Théophane le Confesseur (mort en 817), pourtant lui-même dépendant de l'information des auteurs arabes, que les historiens modernes ont pris l'habitude de fixer en 638 la reddition de Jérusalem, au terme d'un siège de deux ans et en présence du Calife Umar lui-même… le calife Umar est ainsi progressivement devenu dans la tradition musulmane le conquérant de Jérusalem.

Or, le réexamen critique des sources a récemment montré qu'aucun texte contemporain ne mentionne le nom d'Umar en lien avec la conquête arabe de Jérusalem; qu'Umar ne s'est jamais rendu à Aelia/Iliya mais à Ayla/Eilat sur le golfe d'Aqaba ; que le récit de sa rencontre avec sophronios, le patriarche de Jérusalem...ne fait que démarquer la tradition présente chez les auteurs arabes, de son entrevue avec l'évêque d'Eïlat."

Au VIIIe siècle, Al-Tabary, historien arabe, interprète le récit du voyage nocturne de Mahomet (Coran sourat 17) comme ayant eu lieu à Jérusalem, l’esplanade devient le Haram al-Sharif.

Des monuments, toujours présents, y sont construits.

L’intermède croisé

Les croisés qui conquirent la ville en 1099 négligent l'esplanade. Leurs regards se tournent plutôt vers la vieille ville et notamment le Saint-Sépulcre.

Depuis Saladin

Saladin reprend la ville en 1187.

Aujourd’hui, malgré les accès de fièvre réguliers et les tensions qui peuvent y régner, malgré les revendications des uns et des autres sur lieu, l'esplanade est un endroit paisible, d'une grande beauté, où il est très agréable de se promener.

Depuis 1967, la vieille ville dont l'esplanade, a été conquise par les Israéliens. Ils ont laissé le pouvoir civil au Waqf, une fondation religieuse aux mains des Jordaniens, n'assurant que la sécurité des lieux. Aux termes d'un statu quo datant de cette époque, les Juifs n'ont pas le droit de venir y prier.et les forces de l'ordre israéliennes y veillent.

Sont notamment à voir sur l’esplanade ,

- Le Dôme du rocher (691) et son voisin le Dôme de la chaîne

- La Mosquée Al-Aqsa

Ainsi que les quatre minarets, les autres dômes, les fontaines, les onze portes, les madrassas, le musée islamique et le minbar.

1 L'espace urbain d'Aelia Capitolina (Jérusalem) : rupture ou continuité ? Caroline Arnould-Béhar dans Histoire urbaine 2005/2 (n° 13), pages 85 à 100

 

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La vieille ville comporte 11 accès vers l'esplanade. Le seul accès possible pour les non musulmans est la porte des Maghrébins, en prenant la rampe du même nom qui s'élance à droite du Kotel, le mur occidental. Il est préférable d'y aller le matin tôt, à partir de 7h30 . Le site est réservé à la prière le vendredi. Le Dôme du Rocher et la Mosquée Al-Aqsa ne sont pas visitables pour les non musulmans.

 

 

LE DÔME DU ROCHER (691)

L'endroit est saint pour les Juifs et les Musulmans. une magnifique coupole omeyyade couvre le rocher. Huit escaliers permettent l'accès au Dôme qui domine l'esplanade.

 

 

LE DÔME DE LA CHAÎNE

Juste à côté du Dôme du rocher, le dôme de la chaîne est réputé être plus richement décoré que son modèle

 

 

 

LA MOSQUÉE AL-AQSA

C'est le troisième lieu saint de l'Islam sunnite, la mosquée lointaine que Mahomet évoque dans son voyage nocturne.

 

 

 

LE MUSÉE ISLAMIQUE

Ce musée créé en 1923 retrace l'histoire de la civilisation islamique à Jérusalem en général, et particulièrement à la Mosquée Al-Aqsa. Des pièces anciennes, des gravures et des manuscrits y sont exposés, ainsi que les restes de l'ancien Minbar de Al-Aqsa incendié en 1969

 

 

LE DÔME DE L'ASCENSION

Le monument a été construit en commémoration de l'ascension de Mahomet lors de son voyage nocture

 

 

LE DÔME DES  ESPRITS

Construit au Xe siècle, ce dôme aux arcatures ouvertes repose sur huit colonnes. Ce serait l'emplacement exact du Saint des Saints de l'ancien Temple des Juifs. Son nom peut aussi provenir de sa proximité avec la grotte des âmes du Dôme du Rocher.

Il est aussi appelé Dôme des tablettes, Kubat Al Harvah en arabe, en référence aux tables de la loi qui étaient gardées à l'intérieur de l'arche d'alliance, dans le Saint des Saints.

 

LES MADRASAS AL-ARGHUNIYYA ET AL-ASHRAFIYYA

Ces deux écoles coraniques sont situées au nord de l'esplanade

 

 

 

LES MINARETS

L'esplanade en compte quatre dont trois sur le coté occidental.

 

 

 

 LE DÔME  YUSSUF

Le Dôme de Yusuf (Qubbat Yusuf) est situé à l'extrémité sud de l'esplanade, à l'ouest de la mosquée Al-Aqsa. Il a été construit par Saladin à la fin du XIIe siècle et a été rénové à plusieurs reprises. Il porte des inscriptions des XIIe et XVIIe siècles : l'une datée de 1191 au nom de Saladin, et la dernière en 1681 de Yusuf Agha, dont on pense qu'il était le gouverneur de Jérusalem ou un eunuque du palais impérial ottoman.


C'est une structure rectangulaire semi-fermée, reposant sur un solide mur de pierre, soutenu par trois arcs ouverts en pointe. Il comporte une niche aveugle en marbre. L'extérieur du dôme est recouvert d'une feuille de plomb et l'intérieur est décoré d'un motif à nervures.

 

LE  SABIL (FONTAINE)  DE KAïT BEY

 La fontaine de Kaït Bey est un autre joyau de l'esplanade.  Construite sous le sultan mamelouk Inal au XVe siècle, elle porte le nom du sultan Kaït Bey qui l'a restauré. elle est considérée par certains comme égale en beauté au Dôme du rocher.

 

 

LE MINBAR DE BURHAN-AL-DIN

La colonnade et la chaire Burhan-Al-Din

Édifiée au 8e siècle sur le côté sud de l’esplanade, la chaire de Burhân al-Dîn est entièrement en pierre et en marbre polychromes. Elle est construite en plein air afin de servir aux prêches lors  des jours de fête et des jours de prière sous la pluie, où même pour implorer la pluie lors des périodes de sècheresse. Elle a été restaurée en 1388 par le grand juge de Jérusalem, Burhân al-Dîn, qui lui donne son nom. Une seconde restauration date de 1843. Selon la tradition, le prophète Mahomet, lors de son voyage nocturne est monté sur la chaire pour donner un avertissement aux âmes de tous les prophètes.

 

 

 

LA PORTE DES COTONNIERS

Son nom arabe est Bab Al-Quatanin. Cette magnifique porte Mameloukke donne sur le marché des cotonniers, dont les revenus devaient permettre d'entretenir l'esplanade. Sa dernière restauration connue est datée de 1335/1337

Lors de sa restauration sur un bandeau de cuivre fixé au battant, il a été inscrit : Cette porte bénie a été rénovée durant les jours de notre maître le sultan al-Malik al-Nâsir, le savant, le juste, le guerrier, le défenseur des frontières, l’assisté (d’Allâh), le victorieux, le sultan de l’Islam et des Musulmans, le tueur des infidèles et des polythéistes, le vivificateur de la justice dans les mondes, le serviteurs des maltraités contre les oppresseurs, le protecteur de la communauté des Musulmans, Nâsir al-dunya wa’l-dîn Muhammad ibn sultan al-Mansûr Sayf al-dunya wa’l-dîn Qalâ’ûn al-Sâlihî. Puisse Dieu fortifier son assistance, perpétuer son règne et ses jours et donner la victoire à ses armées et ses gardes, et hisser sa bannière et son étendard à l’est et à l’ouest. Pour le noble Haram de Jérusalem, par ordre de Tankiz al-Nâsirî le gouverneur des nobles royaumes syriens ; puisse Dieu fortifier son assistance et lui garantir le paradis. Cela fut fait durant les mois de l’année 736 (1335-1336) .

L'esplanade compte en tout 9 autres portes :

Bab al-Asbat, la Porte des tribus, située au coin nord-est

Bab al-Hitta/Huttah, la porte de la rémission, du pardon ou de l'absolution au  mur nord

Bab al-Atim/'Atm/Attim,  la porte des ténèbres au mur nord

Bab al-Ghawanima, la porte de Bani Ghanim au coin nord-ouest

Bab al-Majlis / an-Nazir/Nadhir , la porte du Conseil / porte de l'inspecteur au mur ouest située au tiers nord

Bab al-Hadid , la porte de fer vers la partie central et le mur occidental

Bab al-Matarah/Mathara, la porte des Ablutions proche de la précédente

Deux portes jumelles suivent au sud de la porte des Ablutions, la porte de la Tranquillité et la porte de la Chaîne :

la porte des Maghrébin; la seule entrée pour les non-musulmans.

Une onzième  porte encore ouverte sous le régime ottoman est désormais fermée au public :

Bab as-Sarai (Porte du Sérail) est une petite porte menant à l'ancienne résidence du Pacha de Jérusalem entre les portes du Bani Ghanim et du Conseil.

 

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