Discours de Jacques Chirac du 16 juillet 1995

[ magazine L'Histoire Le mercredi 16 mars 2016 ]

Le 17 mars 2016 le hors-série de L’Histoire « Le cas Chirac » sort en kiosque. Parmi les gestes forts des présidences de Jacques Chirac figure le discours du 16 juillet 1995 prononcé à l'occasion des cérémonies commémorant la grande rafle des 16 et 17 juillet 1942. Il reconnait la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs. Nous vous en proposons le texte, ainsi qu'une analyse par Annette Wieviorka, spécialiste de l’histoire de la Shoah.

 

 

« Monsieur le Maire,
Monsieur le Président,
Monsieur l’Ambassadeur,
Monsieur le Grand Rabbin,
Mesdames, Messieurs,

Il est, dans la vie d’une nation, des moments qui blessent la mémoire, et l’idée que l’on se fait de son pays.


Ces moments, il est difficile de les évoquer, parce que l’on ne sait pas toujours trouver les mots justes pour rappeler l’horreur, pour dire le chagrin de celles et ceux qui ont vécu la tragédie. Celles et ceux qui sont marqués à jamais dans leur âme et dans leur chair par le souvenir de ces journées de larmes et de honte.

Il est difficile de les évoquer, aussi, parce que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français

Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1942, 450 policiers et gendarmes français, sous l’autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis.

Ce jour-là, dans la capitale et en région parisienne, près de dix mille hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés à leur domicile, au petit matin, et rassemblés dans les commissariats de police.
On verra des scènes atroces : les familles déchirées, les mères séparées de leurs enfants, les vieillards – dont certains, anciens combattants de la Grande Guerre, avaient versé leur sang pour la France – jetés sans ménagement dans les bus parisiens et les fourgons de la Préfecture de Police.
On verra, aussi, des policiers fermer les yeux, permettant ainsi quelques évasions.

Pour toutes ces personnes arrêtées, commence alors le long et douloureux voyage vers l’enfer. Combien d’entre-elles ne reverront jamais leur foyer ? Et combien, à cet instant, se sont senties trahies ? Quelle a été leur détresse ?
La France, patrie des Lumières et des Droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux.
Conduites au Vélodrome d’hiver, les victimes devaient attendre plusieurs jours, dans les conditions terribles que l’on sait, d’être dirigées sur l’un des camps de transit – Pithiviers ou Beaune-la-Rolande – ouverts par les autorités de Vichy.
L’horreur, pourtant, ne faisait que commencer.

Suivront d’autres rafles, d’autres arrestations. A Paris et en province. Soixante-quatorze trains partiront vers Auschwitz. Soixante-seize mille déportés juifs de France n’en reviendront pas.
Nous conservons à leur égard une dette imprescriptible.
La Thora fait à chaque Juif devoir de se souvenir. Une phrase revient toujours qui dit : “N’oublie jamais que tu as été un étranger et un esclave en terre de Pharaon.”

Cinquante ans après, fidèle à sa loi, mais sans esprit de haine ou de vengeance, la Communauté juive se souvient, et toute la France avec elle. Pour que vivent les six millions de martyrs de la Shoah. Pour que de telles atrocités ne se reproduisent jamais plus. Pour que le sang de l’holocauste devienne, selon le mot de Samuel Pisar, le “sang de l’espoir”.
Quand souffle l’esprit de haine, avivé ici par les intégrismes, alimenté là par la peur et l’exclusion. Quand à nos portes, ici même, certains groupuscules, certaines publications, certains enseignements, certains partis politiques se révèlent porteurs, de manière plus ou moins ouverte, d’une idéologie raciste et antisémite, alors cet esprit de vigilance qui vous anime, qui nous anime, doit se manifester avec plus de force que jamais.

En la matière, rien n’est insignifiant, rien n’est banal, rien n’est dissociable. Les crimes racistes, la défense de thèses révisionnistes, les provocations en tout genre – les petites phrases, les bons mots – puisent aux mêmes sources.

Transmettre la mémoire du peuple juif, des souffrances et des camps. Témoigner encore et encore. Reconnaître les fautes du passé, et les fautes commises par l’Etat. Ne rien occulter des heures sombres de notre Histoire, c’est tout simplement défendre une idée de l’Homme, de sa liberté et de sa dignité. C’est lutter contre les forces obscures, sans cesse à l’œuvre.

Cet incessant combat est le mien autant qu’il est le vôtre.

Les plus jeunes d’entre nous, j’en suis heureux, sont sensibles à tout ce qui se rapporte à la Shoah. Ils veulent savoir. Et avec eux, désormais, de plus en plus de Français décidés à regarder bien en face leur passé.

La France, nous le savons tous, n’est nullement un pays antisémite.

En cet instant de recueillement et de souvenir, je veux faire le choix de l’espoir.

Je veux me souvenir que cet été 1942, qui révèle le vrai visage de la “collaboration”, dont le caractère raciste, après les lois anti-juives de 1940, ne fait plus de doute, sera, pour beaucoup de nos compatriotes, celui du sursaut, le point de départ d’un vaste mouvement de résistance.

Je veux me souvenir de toutes les familles juives traquées, soustraites aux recherches impitoyables de l’occupant et de la milice, par l’action héroïque et fraternelle de nombreuses familles françaises.

J’aime à penser qu’un mois plus tôt, à Bir Hakeim, les Français libres de Koenig avaient héroïquement tenu, deux semaines durant, face aux divisions allemandes et italiennes.

Certes, il y a les erreurs commises, il y a les fautes, il y a une faute collective.

Mais il y a aussi la France, une certaine idée de la France, droite, généreuse, fidèle à ses traditions, à son génie. Cette France n’a jamais été à Vichy. Elle n’est plus, et depuis longtemps, à Paris. Elle est dans les sables libyens et partout où se battent des Français libres. Elle est à Londres, incarnée par le Général de Gaulle. Elle est présente, une et indivisible, dans le cœur de ces Français, ces “Justes parmi les nations” qui, au plus noir de la tourmente, en sauvant au péril de leur vie, comme l’écrit Serge Klarsfeld, les trois-quarts de la communauté juive résidant en France, ont donné vie à ce qu’elle a de meilleur. Les valeurs humanistes, les valeurs de liberté, de justice, de tolérance qui fondent l’identité française et nous obligent pour l’avenir.

Ces valeurs, celles qui fondent nos démocraties, sont aujourd’hui bafouées en Europe même, sous nos yeux, par les adeptes de la “purification ethnique”. Sachons tirer les leçons de l’Histoire. N’acceptons pas d’être les témoins passifs, ou les complices, de l’inacceptable.

C’est le sens de l’appel que j’ai lancé à nos principaux partenaires, à Londres, à Washington, à Bonn. Si nous le voulons, ensemble nous pouvons donner un coup d’arrêt à une entreprise qui détruit nos valeurs et qui, de proche en proche risque de menacer l’Europe tout entière. »

Jacques Chirac, 16 juillet 1995

Annette Wieviorka analyse le discours de Jacques Chirac du 16 juillet 1995 qui reconnaissait la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs. Directrice de recherche émérite au CNRS, elle a publié de nombreux ouvrages sur la Shoah et l’histoire des Juifs au XXe siècle. 

[ in magazine l'Histoire 16 mars 2016 ]

« Il est, dans la vie d’une nation, des moments qui blessent la mémoire et l’idée que l’on se fait de son pays. Ces moments, il est difficile de les évoquer, parce que l’on ne sait pas toujours trouver les mots justes pour rappeler l’horreur, pour dire le chagrin de celles et ceux qui ont vécu la tragédie. Celles et ceux qui sont marqués à jamais dans leur âme et dans leur chair par le souvenir de ces journées de larmes et de honte. Il est difficile de les évoquer, aussi, parce que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français. »

C’est par ces mots que Jacques Chirac, tout juste élu président de la République, ouvre le 16 juillet 1995 un des discours les plus fameux de l’histoire de France, celui par lequel il reconnaît les responsabilités de la France dans la déportation et l’anéantissement de près de 76 000 des Juifs qui y vivaient.

En 1992, une pétition, initiée par le Comité Vél’d’Hiv, adressée au président de la République François Mitterrand, avait demandé que par un geste symbolique l’État reconnaisse les responsabilités de la France dans le génocide. Si, pour la première fois cette année-là, François Mitterrand marque de sa présence la cérémonie de commémoration de la rafle du Vél’d’Hiv, à laquelle aucun chef d’État n’avait assisté depuis la fin de la guerre, il n’y prononce aucun discours, refuse tout geste. Pourtant, il institue par décret une journée nationale de commémoration des « persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite “gouvernement de l’État français (1940-1944)” ». Une commémoration officielle a désormais lieu le 16 juillet s’il tombe un dimanche, sinon le dimanche suivant le 16 juillet. Un « comité national pour la défense de la mémoire des persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite "gouvernement de l’État français" » est formé, chargé notamment de concevoir et de faire ériger un monument à l’emplacement de l’ancien Vélodrome d’hiver. Le 17 juillet 1994, le monument du Vél’d’Hiv, prévu pour être le support de la commémoration, est inauguré par le président de la République, le Premier ministre Édouard Balladur et Jacques Chirac, en tant que maire de Paris.

Ces gestes de Mitterrand – la journée de commémoration, le monument commémoratif – ne marquent pas les mémoires. Ils sont trop en deçà de la demande qui lui avait été faite, et brouillés par la violence et l’ampleur de la polémique sur son passé à Vichy. Le discours de Jacques Chirac, lui, fait date.

Sur le plan historique, il doit tout à Serge Klarsfeld. Et il n’y a rien à redire. Jacques Chirac explique que « le 16 juillet 1942, 4 500 policiers et gendarmes français, sous l’autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis » et arrêtaient à leur domicile au petit matin à Paris et en région parisienne quelque 13 000 hommes, femmes et enfants juifs qui furent rassemblés dans les commissariats de police, « jetés sans ménagement dans les bus parisiens et les fourgons de la Préfecture de police ». Les victimes furent conduites au Vélodrome d’hiver, attendirent « dans les conditions terribles » d’être dirigées « sur l’un des camps de transit – Pithiviers ou Beaune-la-Rolande – ouverts par les autorités de Vichy ».
Jacques Chirac évoque les autres rafles, à Paris et en province, les 74 trains partis vers Auschwitz, les « 
76 000 déportés Juifs de France qui n’en reviendront pas ». Et de commenter : « La France, patrie des Lumières et des Droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. […]. Nous conservons à leur égard une dette imprescriptible. »

Ce discours, largement commenté par la presse, rencontre l’assentiment de beaucoup, notamment des instances communautaires juives. Mais il ne fait pas tout à fait l’unanimité. Des voix de gaullistes historiques – celle de Marie-France Garaud, de Pierre Juillet ou de Philippe Seguin – se font entendre : pour eux, Vichy n’était pas la France. Le régime était, selon la formule de De Gaulle, « nul et non avenu ». La France, c’était la Résistance. Or Jacques Chirac, dans une partie de son discours jamais relevée par les commentateurs, avait pris bien garde de ne pas réduire la France et les Français à la collaboration et aux collaborateurs. Il avait évoqué « l’action héroïque et fraternelle de nombreuses familles françaises », Bir Hakeim, un mois avant la rafle du Vél’d’Hiv, quand « les Français libres de Koenig avaient héroïquement tenu, deux semaines durant, face aux divisions allemandes et italiennes ». Et il avait parlé de « la France, une certaine idée de la France, droite, généreuse, fidèle à ses traditions, à son génie. Cette France n’a jamais été à Vichy. Elle n’est plus, et depuis longtemps, à Paris. Elle est dans les sables libyens et partout où se battent des Français libres. Elle est à Londres, incarnée par le général de Gaulle. Elle est présente, une et indivisible, dans le cœur de ces Français, ces “Justes parmi les nations” qui, au plus noir de la tourmente, en sauvant au péril de leur vie, comme l’écrit Serge Klarsfeld, les trois quarts de la communauté juive résidant en France, ont donné vie à ce qu’elle a de meilleur. Les valeurs humanistes, les valeurs de liberté, de justice, de tolérance qui fondent l’identité française et nous obligent pour l’avenir. »

Le panache de la forme, les formules superbes et mémorables, Jacques Chirac les doit à Christine Albanel, plume de longue date du nouveau président de la République.

Ce discours inaugure une série de sept « grands discours » classés sur le site de l’association Avec le président Chirac dans la rubrique « Mémoire ». Trois d’entre eux concernent divers événements historiques – hommage national aux harkis (25 septembre 2001), 60e anniversaire du débarquement de Normandie (6 juin 2004), commémoration de l’abolition de l’esclavage (30 janvier 2006). Les quatre autres sont consacrés aux liens entre la France et les Juifs. Outre le discours qui ouvre son premier mandat présidentiel, Jacques Chirac rend hommage le 8 juillet 2004, en compagnie de Simone Veil, aux Justes parmi les Nations au Chambon-sur-Lignon, ce village de la Haute-Loire qui, entre 1940 et 1944, a accueilli des centaines de Juifs fuyant les persécutions. Puis, le 12 juillet 2006, il célèbre le centenaire de la réhabilitation d’Alfred Dreyfus. C’est toujours avec Simone Veil, alors présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, qu’il clôt en quelque sorte son second mandat en dévoilant au Panthéon, le 18 janvier 2007, une plaque honorant les Justes de France. Le discours qu’il prononce alors corrige ou complète celui sur les responsabilités de la France dans la déportation des Juifs.

Les années Chirac furent celles de l’apurement des comptes laissés par Vichy. A la suite du discours du 16 juillet 1995, et dans un contexte international de scandales récurrents concernant notamment les avoirs bancaires conservés dans les banques suisses et les œuvres d’art pillées pendant la guerre, était créée la mission d’étude sur la spoliation des biens des Juifs de France. Elle rendit ses rapports en 2000 à Lionel Jospin. Furent alors mises sur pied la Commission d’indemnisation des victimes des spoliations (CIVS), qui continue aujourd’hui encore son travail, et la Fondation pour la mémoire de la Shoah, dont Simone Veil fut la première présidente. En 1998 se tenait le procès de Maurice Papon qui se voulait celui de la coopération de l’administration avec l’occupant dans la déportation des Juifs de France. La réparation fut donc triple : symbolique, judiciaire et matérielle.

Par Annette Wieviorka

Tribune publiée dans le Journal du Dimanche

 

[ site http://www.jacqueschirac-asso.fr ]

 

Le 16 juillet 1995, quelques semaines après son élection, Jacques Chirac a prononcé lors de la commémoration de la rafle du Vel’d’Hiv un important discours qui reconnaissait la responsabilité de la France dans la collaboration, rompant avec la position de ses prédécesseurs, du général de Gaulle à François Mitterrand. L’ancien Président a vu 'La Rafle'. Il nous confie ses impressions.

 

Il n’y a pas de grande nation, pas de cohésion nationale, pas de capacité à relever les défis du monde, sans mémoire. C’est pourquoi j’ai voulu que l’un de mes premiers actes au service des Françaises et des Français soit de condamner le double crime de Vichy : un crime contre toutes ces familles livrées aux bourreaux nazis autant qu’un crime contre la France.

Le 16 juillet 1942, au petit matin, quatre cent cinquante policiers et gendarmes, ceux-là même dont la mission était de faire respecter la loi et de protéger les citoyens, sont venus arrêter près de dix mille femmes, hommes et enfants. Avec les rafles qui ont suivi, soixante seize

mille juifs de France ont été envoyés à la mort. Combien d’entre eux ont ressenti, dans leurs ultimes instants, la négation de la foi qu’ils avaient dans le magnifique proverbe yiddish: "Heureux comme un juif en France." Les images atroces, restituées avec tant de force dans le film La Rafle, de fonctionnaires, en uniformes français, séparant les mères de leurs enfants, sans pitié ni respect pour les vieillards, les jetant brutalement dans les wagons de la mort, avaient ouvert une plaie que le temps ne parviendra pas à refermer. Nier, occulter cette réalité, c’était prendre le risque de voir se diffuser, dans notre conscience collective, le pire des poisons : le doute sur soi. En tant que chef de l’Etat, j’ai estimé que ma mission et mon devoir étaient de reconnaître que, oui, la folie criminelle de l’occupant avait été secondée par des Français, par

l’Etat français ; que la France, patrie de Lumières et des droits de l’homme, terre d’accueil et d’asile, avait accompli, ce 16 juillet 1942, l’irréparable. La France devait le dire à ses compatriotes juifs. Elle le devait tout autant à elle-même. Savoir qualifier les instants noirs de son histoire, c’est savoir qui l’on est. C’est pouvoir affirmer, en toute conscience, que la France, ce n’est pas cela. La France, c’est la patrie du J’accuse de Zola, de l’homme du 18 juin, des Français libres de Bir Hakeim et de la Résistance. La France, comme l’a souvent rappelé mon amie Simone Veil, ce sont aussi les justes, ces Français anonymes qui ont sauvé tant de juifs. Comme dans un jeu de miroir symbolique, le discours du Vel’d’Hiv de juillet 1995 et l’hommage rendu aux justes au Panthéon en janvier 2007 se répondent dans une même fierté française. Car la mémoire éclaire l’avenir et tout doit nous conduire à revendiquer avec fierté les valeurs qui font l’identité française, des valeurs utiles à la France comme au monde. Depuis la Révolution, depuis que le général de Gaulle et le Conseil national de la Résistance ont posé les bases de la France moderne, notre pacte social est fondé sur des principes dont nous devons tous nous sentir les dépositaires : l’égalité des droits et des chances pour tous les enfants de la République, quelles que soient leurs origines ; la solidarité, comme ciment de notre cohésion nationale ; et le courage d’affirmer partout dans le monde que jamais la force ne saurait primer sur le droit. A l’heure où beaucoup de repères sont bouleversés, sachons voir que ces valeurs qui fondent le modèle français s’imposent d’évidence comme autant d’atouts pour relever les défis de notre avenir.

 

Voir le document INA

 

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 Mitterrand quant à lui refusait que la France présente des excuses :

" La France n'est pas responsable. La France n'a pas d'excuses à donner, ni la République. À aucun moment je ne l'accepterai. Je considère que c'est une demande excessive, de gens qui ne sentent pas profondément ce que c'est que d'être français, l'honneur d'être français et l'honneur de l'histoire de France. [...] C'est l'entretien de la haine. Et ce n'est pas la haine qui doit gouverner la France. Je ne me laisse pas impressionner par ce genre d'arguments ; et j'ai le plus grand mépris pour ceux qui les expriment."
 
François Mitterrand à Jean-Pierre Elkabbach, 10 octobre 1994.

 

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