Les précurseurs

 

  • Tzvi Hirsh Kalisher 1795-1874

La quête de Sion (1862)

Ce rabbin de Galicie (région qui s'étend actuellement de Cracovie à Lviv) est l'un des premiers à prôner l'installation des Juifs, aux fins de rédemption,  en terre d'Israël. Il propose, dans son livre la quête de Sion, la fondation d'une société de constructions urbaines et agricoles, afin d'exploiter les vignes de la terre d’Israël. Il prévoit la constitution d'une garde d'auto-défense juive. Il milite pour promouvoir le développement agricole en Palestine et la fondation de l'école Mikvé-Israël. Celle-ci verra le jour en 1870 à Holon, près de Jaffa.

 

  • Moïse Hess 1812-1875

Rome et Jérusalem, la Dernière Question nationale (1862)

Moses Hess est un théoricien communiste qui eut de l'influence sur le jeune Marx. Il préconise dans son livre, Rome et Jérusalem, le rétablissement d'une société juive en Palestine sur la modèle de la restauration nationale italienne. Pour Hess, les Juifs ne peuvent, ni ne doivent s'assimiler. Il faut aux Juifs un sol, une identité nationale, et une législation propre. Ce sont les conditions de la mise en oeuvre du socialisme sioniste. Moses Hess est le fondateur de la société pour l'installation en Terre d'Israël

Lire à ce sujet le livre de Jean-Louis Bertocchi : Moise Hesse, Philosophie, communisme et sionisme : de la fraternité sociale à la terre du retour

 

  • Yehouda Hay Alkalay (1798-1878)

Derech Noam - le chemin de la tranquilité - ou de la douceur  (1839)

Ce rabbin originaire de Sarajevo est l'un des premiers adeptes du mouvement des "Amants de Sion". Il est aussi l'un des initiateur du "Retour à Sion".

Pour Alkalay, dans l'attente du Messie, le peuple juif doit prendre en main sa destinée et sa délivrance, par l'installation en terre d'Israël. Dans son livre Derech Noam qui traite de la grammaire hébraïque, Alkalay  appelle les juifs à se préparer à la rédemption par la prière et la dévotion spirituelle à Sion en apportant une aide matérielle à ceux qui y résident déjà.

Il développe ses idées dans Shelom Yerushalayim (1840), dans lequel il avertit qu'il arrivera malheur aux Juifs s'ils ne se préparent pas à la rédemption. Il les exhorte à concrétiser leur dévotion à Sion en consacrant un dixième de leur revenus (« dîme ») au soutien des habitants de Jérusalem.

Alkalay Il voit dans l'affaire de Damas (1840) - accusation de crime rituel - un signal de danger pour les Juifs qui doivent selon lui quitter les terres de Diaspora. L'espoir d'un pays des Juifs peut être réalisé avec l'aide des nations européennes.

Il préconise la formation d'une « Assemblée des notables juifs » qui servirait d'organe représentatif du peuple juif, lancerait un appel aux nations pour qu'elles permettent aux Juifs de retourner dans leur ancien foyer. Il s'installe en Palestine en 1874


 >> lire la notice sur Jewih Virutal librairy

 

  • Moshe Lev Lilienblum 1843 - 1910, amant de Sion

"Moshe Lev Lilienblum est né à Kovno en Lituanie, marié à 13 ans avec une jeune fille de 11, a reçu une éduction talmudique. Lilienblum devient ensuite écrivain en hébreu et journaliste. Représentant du mouvement des lumières, il entre en conflit avec les rabbins du judaïsme orthodoxe. Il milite d'abord pour la normalisation de la vie juive par l’engagement des juifs dans les activités productives. Mais suite aux pogroms de 1881, il devient l'un des premiers sionistes et l’un des plus radicaux.

" il fut convaincu que les racines de l’antisémitisme se trouvent dans l’hostilité naturelle de la société aryenne à l’égard des sémites : le problème des Juifs est qu’ils constituent une nation à l’intérieur des nations, et qu’ils ne pourront jamais ni être assimilés, ni recevoir l’égalité complète des droits. Il anticipa lui aussi une grande entreprise de destruction des Juifs dans l’avenir... Sa conclusion est claire : il faut rassembler la nation juive dans un seul pays, et le seul territoire approprié est la Palestine. « Toutes les revendications partisanes, religieuses ou économiques doivent se taire devant la seule question générale dont l’objectif unique est que le peuple juif soit sauvé pour toujours. Unissez-vous ! Rassemblez-vous ! Assemblez vos communautés dispersées de l’exil et montons dans notre patrie, dans l’allégresse. » Il fallait donc immédiatement acheter des terres aux Turcs et obtenir qu’ils favorisent la création d’un quasi-gouvernement juif en Palestine." in Akadem, Ilan Greilsammer, le sionisme, PUF, 20007

Lilienblum est l'un des principaux leader du monvement Hibbat Zion - Les amants de Sion fondé par Leon Pinsker en 1881

 

  • Léon Pinsker, précurseur du sionisme

 Auto émancipation, avertissement d'un Juif russe à ses frères (1882)

 

 Ce médecin d'Odessa né en Pologne a d'abord milité pour l'intégration des Juifs russes. Il créé à cette fin la société pour la promotion de l'instruction. Comme d'autre ce sont les pogroms de 1881 qui vont changer sa vision des choses.

À l'instar d’Herzl quelques années plus tard, Pinsker attendit une reconnaissance diplomatique de la nécessité pour les Juifs d'obtenir un foyer national. Il comptait en cela beaucoup sur le judaïsme d'Europe occidentale, notamment sur l'Alliance israélite universelle et sur son pendant anglais l'Anglo Jewish Association

Il écrit alors anonymement à Berlin sa brochure Autoémancipation en 1882.

Il y prédit que la « judéophobie » , c'est son terme, ira croissant au fur et à mesure de la modernisation des sociétés européennes, et au fur et à mesure que les Juifs sortant du ghetto se trouveront en concurrence avec leurs voisins.

Il en conclut que les Juifs doivent quitter l'Europe et créer leur propre État. Il propose l'achat de terrains pouvant contenir plusieurs millions d'hommes, en Amérique du Nord, ou en Turquie d'Asie, Palestine ou Syrie.

" Les Juifs forment, en fait, un élément hétérogène au sein des peuples parmi lesquels ils vivent. Aucune nation ne saurait les assimiler. En conséquence, aucune ne saurait aisément les supporter..Le peuple juif, ne possède pas de pays-père, de patrie. Il n'a ni point de convergence, ni centre de gravité, ni gouvernement propre, ni nulle part, ni chez lui. Toujours les nations ont affaire à des Juifs, et non à une nation juive...tout souvenir de l'ancienne patrie commune paraît anéanti chez les Juifs.

..du moment que nous ne sommes nulle part chez nous, il nous faut enfin posséder un foyer, sinon une patrie...soucieux de nous assurer un foyer stable, d'édifier une nation qui soit nôtre, à nos propres yeux et aux yeux du monde, gardons-nous tout d'abord d'une illusion : celle de croire restaurer l'antique Judée. Il ne faut pas renouer là où, jadis, l'existence de notre État fut brusquement interrompue et morcelée...ce n'est pas la Terre sainte qui doit être le but actuel de nos efforts mais une terre à nous…

Nous avons le sentiment d'être non seulement des Juifs, mais des hommes désireux de vivre comme tels, d'être une Nation comme les autres…

Quel est le pays qui autorisera notre constitution en Nation à l'intérieur de ses frontières ?

...Nous allons même jusqu'à la supposition paradoxale que les peuples inhospitaliers favoriseraient notre évasion. Nos « amis » éprouveraient le même plaisir à nous voir partir, que nous à leur tourner le dos......Maintenant ou jamais, tel doit être notre mot de passe !

Sous peine d'errer d'exil en exil, il nous faut un lieu de refuge, pourvu d'un vaste potentiel, un point de rassemblement entièrement à nous.

La question juive qui est internationale doit trouver une solution nationale."

 

 >> Lire aussi 1882 parution de auto-emancipation de leon pinsker

 

  •  Nahman Sirkin 1868-1924, sioniste travailliste

La question juive et l'Etat juif socialiste ( 1898)

 Né en Biélorussie, Nahman Sykin a reçu une éducation juive et a fréquenté un lycée russe. Il y a rejoint le Hovevei Zion, tout en gardant des contacts avec les cercles révolutionnaires russes. Il est l’un des fondateurs de la Société scientifique juive russe, dont les membres comprenaient de futurs dirigeants sionistes tels que Shmaryahu Levin, Leo Motzkin et Chaim Weizmann.

À l’âge de 19 ans, il a commencé à écrire sur des sujets à la fois universitaires et sionistes.

Dirigeant des sionistes socialistes au premier congrès sioniste, Syrkin a également été l'un des premiers à soutenir le concept du Fonds national juif et a présenté une résolution à cet effet au deuxième congrès sioniste (1898). Syrkin a été banni d'Allemagne en 1904, a passé quelque temps à Paris et, après la révolution de 1905, s'est rendu en Russie où il a continué à travailler avec les sionistes-socialistes, comme ils s'appelaient eux-mêmes. Il a émigré aux États-Unis en 1907, a finalement rejoint le Poalei Zion et est retourné à l'organisation sioniste. Il est resté le chef du Poalei Zion américain jusqu'à sa mort.

L’idée qui allait devenir l’œuvre de sa vie est la combinaison du socialisme et du nationalisme juif. En 1897, il était l’un des dirigeants des sionistes socialistes au premier congrès sioniste. Deux ans après la publication par Herzl de L’État juif, Syrkin publia un article dans le mensuel socialiste autrichien intitulé « La question juive et l’État juif socialiste ».

Sa conception du sionisme est fondée sur la cohabitation des masses juives. Pendant la Première Guerre mondiale, il a travaillé à la convocation du Congrès juif en Amérique et a soutenu l'idée d'une Légion juive pour combattre aux côtés des Alliés afin de libérer la Palestine. Syrkin se différenciait de nombreux autres sionistes socialistes en ce qu'il n'était pas un marxiste orthodoxe. Il considérait le socialisme davantage comme un concept moral que comme le résultat inévitable de la lutte des classes.

À différentes occasions, dans ses discours et dans ses écrits, il a attaqué pratiquement tous les courants du sionisme. Lors d’un des premiers congrès sionistes, il critiquait les éléments « bourgeois et cléricaux » de l’organisation sioniste. Il attaqua plus tard Ahad Ha’am pour sa conception du « centre spirituel » en Eretz Israël, affirmant qu’elle ne tenait pas compte des réalités telles que l’antisémitisme et l’immigration de masse.

Au sein de son propre camp, il s’opposait à l’analyse marxiste du sionisme de Ber Borochov. Malgré ses divergences avec de nombreux membres du mouvement, Syrkin soutenait l’idée que l’hébreu soit la seule langue nationale juive et parlait parfaitement l’hébreu. Esprit indépendant à tous égards, il était apparemment un individu profondément religieux, capable de concilier ces sentiments avec ses idées politiques révolutionnaires.

 

  •  Bar Borochov 1881-1917, sioniste marxiste

La question nationale et la lutte des classes (1905)

La terre d'Israël dans nos programmes et tactiques (1917)

 

Bar Borochov, né à Zolotonocha en Russie est un écrivain et linguiste Yddish. Pour ce sioniste marxiste, les classes prolétaires arabes et juives ont des intérêts communs en tant que travailleurs et qu'ils doivent participer ensemble à la lutte des classes après le retour des juifs en Palestine.

Membre actif du mouvement Poale Sion, il voit dans l'implantation en Terre d'Israël, la solution aux problèmes du prolétariat juif, tout en continuant la lutte pour les revendications du prolétariat mondial.

 

 

  • Bernard Lazare

Sur l'antisémitisme

 

 

Les fondateurs du mouvement sioniste

  • Théodor Herzl

L'Etat des Juifs 1860-1904

 

  • Vladimir Ze'ev Jabotinsky

La muraille de fer (1923)

"A la suite du pogrom de Kichinev en 1903, Jabotinsky se lance dans l'action sioniste. II rejoint alors la rédaction du bulletin sioniste de langue russe Razsviet et ses articles font sensation par l'éloquence vibrante et le sens polémique qui les animent. Fervent militant, il organise des unités d'auto-défense destinées à répondre aux nombreux pogroms qui sévissent alors en Russie".

Pour Jabotinsky, le sionisme ne peut s'imposer autrement que par la force. Dans cette analyse , il défend l'idée que les Juifs de Palestine ne pourront assurer le succès de leur projet et leur intégrité physique qu'en édifiant une force armée, le "mur de fer". Zeev Jabotinsky pose une question essentielle : " peut-on toujours atteindre un objectif de paix par des voies pacifiques ?" Il souligne que "c'est un devoir de combattre la phraséologie creuse, de faire la démonstration de ce qu'elle a de purement illusoire et de mettre en lumière sa duplicité" et il avance le fond de sa doctrine sur la relation entre les Juifs sionistes et les Arabes :" Mon espérance et ma foi sont que nous leur accorderons alors des garanties satisfaisantes et que les deux peuples pourront vivre en bon voisinage."

" Durant la Première Guerre mondiale, il conçoit l'idée d'une force de défense juive, la Légion juive, dont il partagera le commandement avec Joseph Trumpeldor.
 En 1920, il est à la tête des groupes d’auto-défense à Jérusalem, lors des troubles entre arabes et juifs. Les anglais le condamnent à 15 ans de forteresse à Acco. Devant l'indignation générale, il est libéré le 8 juillet 1920.
En 1921, Jabotinsky est élu membre de l'Organisation sioniste mondiale, mais en 1922 les Britanniques ont cédent la Transjordanie à l'émir Abdallah Ibn Hussein (grand père du roi Hussein.) Jabotinsky s'insurge contre la direction sioniste qui s’est inclinée devant la décision britannique. En 1923 il prend ses distance par rapport à l’Organisation sioniste.
Partisan de l’établissement d’un État juif sur les deux rives du Jourdain et de la lutte armée, Jabotinsky exige qu’une discussion sur le "but final du sionisme" soit mise à l’ordre du jour du 17ème Congrès sioniste. N’y parvenant pas, il démissionne du Congrès sioniste et créé l'Union mondiale des sionistes révisionnistes, fédération sioniste révisionniste et indépendante qui privilégie la lutte nationale et territoriale : fondée sur la "révision" des relations entre le mouvement sioniste et la Grande-Bretagne, cette fédération remet activement en cause la politique britannique et réclame ouvertement l'auto-détermination, c'est-à-dire la création d’un Etat juif.
En 1936-1939, les troubles ensanglantent la Palestine britannique. Jabotinsky exige une opposition active contre les groupes armés arabes. La Hagana refuse. II crée alors l'Irgoun Tzevai Leoumi ("Organisation Militaire Nationale") qui rompt avec la Hagana.
La guerre de 1939-1945 le prend au dépourvu. Il souhaite créer une armée juive, mais il meurt subitement à New York en 1940."

>> Lire aussi : Jabotinsky, la muraille de fer

 

  • Jacob Klatzkin 1882 - 1947

Les problèmes du judaïsme moderne ( 1918)

"Il entend tenir un discours réaliste.
Les réalités de l’existence nationale sont les mêmes pour tous les peuples ; croire que le peuple juif, en vertu d’un certain nombre d’idées éthiques, pourrait exister sous un régime différent, relève selon Klatzkin de l’aveuglement idéaliste. Il serait naïf de penser que des « contenus », c’est-à-dire des idées, fussent-elles originellement juives, le resteraient éternellement en l’absence de formes pour les maintenir dans la possession de la nation juive. C’est pourquoi il martèle qu’« il faut distinguer entre l’existence nationale comme idée et l’existence nationale comme réalité » et que « l’augmentation d’intensité de notre conscience nationale ne signifi e aucunement le renforcement de notre existence nationale ni l’accroissement de notre propriété nationale », car « on n’est pas encore un Juif national quand on est un nationaliste juif

... Le projet sioniste dont Klatzkin appelle de ses voeux la réalisation revendique la normalisation de la condition juive, c’est-à-dire la réconciliation avec les lois générales de la « science » du devenir historique des nations»

Pour lui les Juifs doivent aspirer à un avenir national et éviter l'assimilation du judaïsme dispersé par acquisition d'une nationalité propre. La revendication nationale doit permettre au peuple juif de progresser vers la réalisation de son avenir national" in Jakob Klatzkin: "la philosophie et le sionisme dans les problèmes du judaîsme moderne , Olivier Baisez, études germaniques 64 (2009),3,p643-672

 

  • Nathan Birnbaum,

inventeur du mot sionisme en 1885

" Il inventa ce terme pour décrire le mouvement créé pour résoudre « la question juive », le problème de persécution des communautés juives, spécialement en Europe de l’Est. Selon lui, les autres tentatives visant à résoudre le problème, y compris l’émancipation et l’assimilation dans les différentes cultures et nations européennes, avaient échoué. Son argument était que le nationalisme était devenu la solution préférée pour les autres peuples, donc pourquoi ne fonctionnerait-il pas pour les Juifs ? Malgré le cadre religieux et historique du peuple juif, le sionisme était à ce stade une force nationale laïque et politique naissante." in David Hulme les fondateurs et les fondements de la pensée sioniste

 

  • Leo Strauss

Élevé dans une famille juive orthodoxe, Strauss, vers l’âge de 17 ans, s’est senti proche des idées et revendications sionistes. Bien qu'attaché au judaïsme orthodoxe, le sionisme lui semblait permettre de préserver la dimension communautaire traditionnelle du judaïsme. Strauss s’est peu à peu rendu compte que le sionisme, parce qu’il impliquait que les Juifs aient à assurer eux-mêmes la sauvegarde de leur vie terrestre, était en rupture avec l’idée orthodoxe selon laquelle le salut du peuple juif dépendait d’une intervention divine.

A 17 ans, Strauss adhère au sionisme politique. Pour des raisons avant tout émotionnelles (ni intellectuelles ni religieuses), il le considère comme le principal instrument de mobilisation contre le rationalisme moderne, qui est à l’origine de la crise de Weimar.

Strauss achève sa formation intellectuelle dans une Allemagne où le sionisme est une réalité consolidée et où le phénomène du « retour » (teshuvah) au judaïsme distingue une large partie de la jeunesse judéo-allemande, qui est insatisfaite du statut juif dans la modernité, notamment face à l'’impasse dans laquelle se trouve la stratégie assimilationniste

Le mouvement sioniste  influence profondément Strauss, éveillant sa passion pour l’identité culturelle, la dignité historique et sociale et la responsabilité politique du peuple juif, dans une clé d’opposition radicale à tout ce qui représente le « vieux monde » (libéralisme, bourgeoisie, capitalisme) qui est maintenant terminé.

Entre 1919 et 1922, Strauss fait l’éloge du réalisme politique de Herzl alors même qu’il prononce des critiques considérables contre la version « spiritualiste » et « néo-orthodoxe » de Max Nordau [9]. Il est aussi fortement polémique envers le sionisme culturel d’Asher Ginzberg et Martin Buber, ainsi qu’envers le sionisme religieux de l’organisation Mizrahi, puisque les deux mouvements tentent de concilier, sans succès, le sécularisme politique de Herzl avec le judaïsme traditionnel. Pour le jeune Strauss, il n’y a donc qu’une seule véritable alternative pour les juifs : orthodoxie ou sionisme politique 

>> Sur le sionisme de Strauss lire Leo Strauss et le sionisme politique dans l’Allemagne de Weimar, Questions juives et problèmes allemands,  Carlo Altini et Leo Strauss, intellectuel du sionisme politique in Retour dans la Caverne de Bruno Quelennec et Leo Strauss et la loyauté des infidèles d'Adrien Louis

 

  • Yossef Klaussner

 

 

  • Ahad Haam

 

 

  • Ytzhak Ben Zvi

 

 

  • Sholem Aleikheim

 

 

  • Chaim Weizzman

 

 

  • Israël Zangwill 1864 - 1926

 

C'est souvent à Israël Zangwill, auteur, dramaturge et poète britannique qu'on attribue faussement la phrase "Une terre sans peuple pour un peuple sans terre". Elle est due en fait à un évangeliste , Alexander Keith, en 1843. Israël Zangwill est le fondateur de l'ITO - l'Organisation juive territoriale. Il partage avec les autres membres la conviction que les Juifs doivent avoir un territoire à eux. L'option à leur sens n'implique pas forcément que ce soit en Palestine. Celle-ci est une partie de l'empire ottoman, qui n'entendait pas se défaire du territoire, ni lui accorder une autonomie suffisante pour y établir un foyer juif, pour reprendre les termes de la déclaration Balfour qui interviendra en novembre 1917

Lors du sixième congrès sioniste en 1903, Herzl propose le « Projet Ouganda » à la demande du gouvernement britannique . Le projet Ouganda est analysé et repoussé, le territoire attribué aux Juifs étant à peine suffisant pour accueillir vingt mille personnes, un nombre insignifiant en regard des nécessités que pourraient avoir des centaines de milliers de Juifs, principalement russes. Une très forte minorité, notamment les sionistes russes, s'oppose alors à ce projet. Herlz évite de justesse la scission. Une commission d'enquête est alors chargée d'examiner la faisabilité du projet. Herlz clôture les débats par un extrait du Psaume 137 : « Si je t'oublie Jérusalem, que ma droite s'assèche ! »

L’organisation de Zangwill entama, à plusieurs reprises, des négociations pour la création d’une zone autonome pour les juifs, notamment en Cyrénaïque (partie nord-est de la Libye), en Mésopotamie, sur le plateau de Benguela (Angola) et au Texas.

Le septième congrès sioniste, premier congrès après la mort d'Herzl intervenue le 3 juillet 1904, décide de repousser le projet Ouganda et toute autre  alternative à la Palestine. Une importante minorité conduite par l’écrivain Israël Zangwill y avait pourtant défendu la nécessité immédiate d’un territoire juif autonome, et peu importe l’endroit. C'est suite à cet échec, qu'Israël Zangwill quitte l’Organisation sioniste mondiale, en 1905, et fonde l’Organisation juive territorialiste dont le siège est à Londres.

L’Organisation juive territorialiste continue de s’efforcer de trouver d'autres espaces où organiser une implantation juive. L’Angola est l’un de ces espaces, plus précisément le Planalto de Benguela. L’intérêt de Juifs pour les territoires coloniaux portugais remonte à 1886. Abraham Anahory, notable juif de Lisbonne, avait proposé l’Angola, plus précisément la zone des planaltos (hauts-plateaux), comme destination possible pour une immigration juive d’importance. Le projet fut même approuvé par le Sénat portugais le 29 juin 1913 mais resta sur le papier, le gouvernement portugais ayant peur de la constitution d'un Etat dans l'Etat.

L'ITO est finalement dissoute en 1925, quelques année après la déclaration Balfour

 

  • Abraham Isaac Kook 1865-1935

 Les lumières de la sainteté

 

 

  • Max Nordau 1849-1923

Ecrits sionistes

 Médecin puis Journaliste, Nordau est en Hongrie dans un milieu orthodoxe. Nordau se détache du judaïsme et sent Allemand, " et Allemand seulement". L'affaire Dreyfus va le rapprocher du mouvement sioniste. Il confonde avec Herzl l'organisation sioniste mondiale.

"Nordau voit l'émancipation des Juifs comme le résultat d'une pure logique : chaque homme naît avec des droits identiques. Les Juifs sont des êtres humains, donc les Juifs naissent avec les droits des hommes. Cette émancipation est écrite dans les lois européennes, mais est en opposition avec le sentiment populaire. C'est ceci qui explique l'apparente contradiction de l'égalité devant la loi, mais l'existence de l'antisémitisme, et plus particulièrement de l'antisémitisme 'racial' n'est plus basée sur les vieilles croyances religieuses...Selon Élisabeth Roudinesco, l'une des raisons du sionisme de Nordau est la pensée que « le retour à la Terre promise est la seule manière de libérer les juifs européens de l'abâtardissement où les avaient plongés l'antisémitisme et la haine de soi juive.2

... Nordau présente des statistiques pour dépeindre la misère noire des communautés de l'Est et exprime aussi sa croyance dans la destinée du peuple juif en tant qu'état nation démocratique, libre de ce qu'il considère être les contraintes de l'émancipation.

Le discours de Nordau au congrès sioniste mondial fait une analyse du peuple juif et en particulier des stéréotypes sur les Juifs. Il combat l'idée que les Juifs ne sont que des marchands et des hommes d'affaires, argumentant que les innovations financières les plus modernes, telles que les assurances, ont été inventées par les Gentils. Il voit le peuple juif comme ayant un don pour la politique, ce qu'ils ne peuvent pleinement exercer sans avoir leur propre état. À la différence de Herzl qui favorise l'idée d'une politique formée par les élites, Nordau insiste pour que le congrès se dote de règles démocratiques et appelle à voter sur tous les sujets importants.». " wikipedia

 

  • Martin Buber 1878-1965

Une terre et deux peuples, la question judéo-arabes,

textes de Martin Buber, ed Lieu commun , 1985

 

  •  Ytzaak Yaacov Reines 1839-1915

Or hadash al Tzion, une nouvelle lumère sur Sion, 1902

 

  • Haïm Margalit-Kalvarisky

 

  • Arthur Rupin

 

  • Samuel Preizwerk