2021

 2021 - 14 décembre : le parlement vote un budget basé sur l'ethnie. Il favorise l'éthnie majoritaire malaise, fortement majoritaire dans le pays (70%).

Selon le ministre des finances, « L'émancipation des Bumiputeras [ Malais ] continue d'être une priorité, car elle comble le fossé entre les ethnies dans le pays, ...Pour cela, un total de 11,6 milliards de ringgits (2,4 milliards d'euros) servira à mettre en œuvre diverses initiatives d'aide au développement. »

Pour le Dr Lim Teck Ghee, économiste passé par la Banque mondiale, si les minorités ethniques d'origine chinoise ou indienne sont 2,3 fois moins nombreuses que les Bumiputeras, elles touchent également 38 fois moins d'argent dans le budget 2022.

 

2021 - 20 aout : Démission du premier ministre Muhyiddin Yassin, du poste de premier ministre, Ismaïl Sabri Yaakob, ancien vice-premier ministre lui succède.

« Le roi espère qu'avec la nomination du nouveau Premier ministre, les turbulences politiques dans le pays seront révolues », affirme un communiqué du palais royal, coupant ainsi l'herbe sous le pied de l'opposition - et en particulier d'Anwar Ibrahim - qui espérait accéder au pouvoir.

Après 17 mois de turbulences, consécutifs à la chute en février 2020 du gouvernement réformateur, la Malaisie repasse aux mains de l'UMNO, la formation politique conservatrice au pouvoir sans interruption pendant soixante et un ans, de 1957 à 2018.

"Ismail Sabri Yaakob devient ainsi le troisième Premier Ministre de la Malaisie en l'espace de trois ans. Vétéran de la politique malaisienne, ses prises de position conservatrices et en faveur de l'ethnie malaise font de lui un personnage controversé.

En 2015, alors qu'il était ministre de l'Agriculture, il avait appelé les Malais - ethnie majoritaire en Malaisie - à boycotter les commerces chinois afin qu'ils « réduisent leurs prix ». Quelques semaines avant le scrutin de 2018, il avait à nouveau suscité les critiques en stipulant que « chaque voix » allant au DAP - un parti progressiste considéré comme proche de l'ethnie chinoise - revenait à éliminer « les droits spéciaux des Malais » et « le caractère unique de l'Islam »."

 

2021 - 29 février : Suite à la démission sans raison connue de Muhammad Mahathir le 22 février le chef d'Etat de la Malaisie, le sultan Abdullah Ahmad Shah, a approuvé la nomination de l'ancien vice-Premier ministre Muhyiddin Yassin au poste de Premier ministre.

 

2021 - 25 février : Un Malaisien a remporté jeudi une première bataille judiciaire contre les lois de l’islam qui interdisent les relations homosexuelles, une victoire qualifiée « d’immense progrès » pour la communauté LGBT.

 

En 2019, cet homme avait été accusé par un tribunal islamique d’avoir tenté d’avoir « un rapport sexuel contre nature ». 

 

2021   26 mars : La Corée du Nord rompt ses relations diplomatiques avec la Malaisie. Cela fait suite à l'extradition par la Malaisie, vers les Etats-Unis, d'un ressortissant nord coréen. Mun Chol-Myong a été arrêté en  Malaisie en 2019. Il est accusé par le FBI de blanchiment d'argent et d'exportations illégales vers la Corée du Nord.

Le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a prévenu que les Etats-Unis en "paieraient le prix",

 

2021 - 5 avril : ouverture du procès en appel de Nadjib Razak

L'ex-premier ministre avait été condamné à douze ans de prison en première instance, pour corruption, suite au retentissant procès 1MB.

Najib Razak était accusé d'avoir, avec ses proches, pillé le fonds souverain 1MB , censé contribuer au développement économique de la Malaisie. Il aurait perçu des versements à hauteur de 8,4 millions de dollars versés par le fonds souverain 1 Malaysia Development Berhad (1MB).

La Haute Cour de Kuala Lumpur avait également condamné l'été dernier l'ancien dirigeant de 67 ans à une amende de 42 millions d'euros, après l'avoir reconnu coupable de sept chefs d'accusation, dont abus de pouvoir, abus de confiance et blanchiment d'argent,  dans cette fraude de plusieurs milliards de dollars aux ramifications planétaires.

 

2020

28 juillet 2020 : La Haute Cour de Kuala Lumpur condamne l’ancien Premier ministre Najib Razak à douze ans de prison pour corruption, blanchiment d’argent et abus de pouvoir, ainsi qu’à une amende de 210 millions de ringgit (42 millions d’euros). Celui-ci est impliqué dans le détournement de 42 millions de ringgit (8,4 millions d’euros) d’une filiale du fonds souverain 1Malaysia Development Berhad (1MDB).

 

24 février : le Premier ministre Mahathir Mohamad annonce sa démission, ainsi que son retrait de la direction du Parti unifié indigène de Malaisie. Cette décision résulte de l’éclatement de la coalition au pouvoir, dû au projet de certains de ses membres de renverser le gouvernement et d’en former un nouveau, avec l’appui de l’Organisation nationale unifiée des Malais (UMNO)

 

 

 

 

2019

 

6 janvier : abdication du roi Muhammad V, qui occupait le trône depuis décembre 2016 en vertu de l’alternance tous les cinq ans à la présidence des neuf sultans héréditaires – un fait sans précédent depuis l’indépendance du pays en 1957. Muhammad Faris Petra demeure sultan de l’État de Kelantan. Les pouvoirs des sultans sont protocolaires.

Les autorités du pays n'ont donné aucune raison à son départ, mais les médias pensent avoir une bonne idée de celle-ci. En effet, il semble que le roi ait été en Russie pour se marier avec une ancienne « Miss Moscou ». Ce mariage aurait eu lieu pendant que le roi était officiellement absent à cause de sa santé. Plusieurs journaux, surtout russe et britannique, ont mentionné que le mariage a bien eu lieu à Moscou(3). Muhammad V aurait donc menti sur la vraie raison de son absence, qui a duré deux mois.

Le système politique malaisien est unique au monde. Il s'agit d'une monarchie constitutionnelle dans laquelle le roi a un mandat de cinq ans. Celui-ci est donc remplacé à la fin de chaque mandat. On choisit le roi parmi les familles royales qui dirigent les régions du pays. Les familles dirigeantes de 9 des 13 États de la Malaisie sont éligibles au poste de souverain malaisien. De plus, les représentants des États accèdent au poste dans un certain ordre. Chaque famille royale a son tour. Le successeur de Muhammad V a donc été choisi dans la famille royale de l'État suivant dans la liste de succession. Il s'agissait de l'État de Pahang qui a choisi Tengku Abdullah Shah. Il est devenu roi de Malaisie pour les cinq prochaines années.

Le roi malaisien a des pouvoirs plutôt limités. Il est une figure plutôt symbolique et protocolaire. Cependant, ce poste est très respecté par le peuple, car il représente le chef de l'Islam dans le pays et le dirigeant honoraire des troupes malaisiennes. De plus, il est interdit de critiquer le roi(8). Ce qui montre qu'il peut tout de même être important.

8 janvier : importante manifestation à Kuala Lumpur pour défendre l'Islam et les privilèges malais. Les manifestants, plusieurs dizaines de milliers  de personnes, sont contre la signature par le gouvernement de la convention des Nations unies de 1969 sur toutes les formes de discrimination raciales.

 

2 avril : Procès de Nadjib Razak pour corruption dans le scandale du fonds 1MB

"C'est le procès de l'un des scandales financiers les plus retentissants du XXIe siècle, dont les ramifications vont d'Hollywood au sommet de l'État malaisien en passant par le géant de la finance Goldman Sachs.

 

À partir de mardi 2 avril, Najib Razak, l'ex-Premier ministre de Malaisie, doit répondre de 42 chefs d'accusation dans le cadre de l'affaire 1MDB, du nom du fonds souverain malaisien soupçonné d'avoir servi de caisse noire pour financer le train de vie de l'ex-homme fort du pays et de toute une clique de financiers, de politiciens et autres personnages hauts en couleur à travers le monde.

 

Pour la Malaisie, ce procès représente l'aboutissement d'une saga politico-financière débutée en 2009 par la création d'1MDB, un fonds souverain censé fonctionner sur le même modèle que ceux de Norvège ou des pays du Golfe. Mais les révélations, à partir de 2015, du site malaisien Sarawak Report et des enquêtes menées par les autorités d'une dizaine de pays – dont les États-Unis, Singapour ou encore la Suisse – ont levé le voile sur les dessous d'un immense scandale qui a coûté plus de 4,5 milliards de dollars à la Malaisie. Si tous les projecteurs médiatiques sont braqués sur Najib Razak, l'ex-Premier ministre malaisien est loin d'être le seul soupçonné d'avoir profité du pillage des fonds de 1MDB.

... L'ex-Premier ministre est accusé d'avoir détourné au moins 681 millions de dollars de 1MDB. Lors de perquisitions policières, en mai 2018, aux différents domiciles de l'homme politique, les autorités ont découvert des biens de luxe d'une valeur d'environ 275 millions de dollars, comprenant 234 paires de lunettes de soleil de marque (Gucci, Versace ou Dior), 423 montres dont une Rolex d'une valeur de 760 000 euros ou encore 12 000 bijoux, dont 14 tiares.

Najib Razak a toujours clamé son innocence, arguant que l'argent provenait d'un prêt d'un prince saoudien. Il a aussi mis les accusations sur le compte d'une cabale politique pour le faire tomber. Mais le flot ininterrompu de révélations, y compris un rapport accablant du ministère américain de la Justice en juin 2017, a fragilisé sa ligne de défense " (source France24. com)

 

30 juillet : couronnement du nouveau roi, Al-Sultan Abdullah Ri'ayatuddin Al-Mustafa Billah Shah, Sultan de l'État de Pahang, 16e souverain de la fédération de Malaise.

 

9 août : ouverture de poursuites judiciaires contre 17 anciens cadres de trois filiales de la banque d'affaires Goldman Sachs, suspectés d'avoir facilité des transactions frauduleuses dans le cadre du scandale financier 1MDB.

 

9 octobre : abrogation par la chambre basse du parlement de la loi contre les FakeNews votée par la précédente majorité quelques semaines avant les élection de mai 2018. Cette loi, dénoncée comme liberticide avait pour objectif de museler les critiques contre le pouvoir sur les réseaux sociaux en criminalisant la "désinformation".

 

2018

 

2018 - 28 février : annonce de la fermeture du fonds souverain 1 MDB, à l'origine du scandale financier les plus retentissant du pays.

2018 - 9 mai mai : victoire de l'opposition menée par Mahathir Mohamad aux législatives

L'alliance de l'opposition baptisée Pakatan Harapan, menée par Mahathir Mohamad, remporte les élections législatives.Elle met ainsi un terme à six décennies de la coalition au pouvoir, sans interruption depuis l'indépendance en 1957. la coalition pro-gouvernementale Barisan Nasional (Front national, BN) perd donc le pouvoir et l'ex-opposition s'octroie 115 sièges, soit plus que la majorité simple de 112 sièges nécessaire pour former un gouvernement.

À 92 ans, Mahathir Mohamad devient le plus vieux Premier ministre au monde, 15 ans après avoir démissionné. Cet ancien médecin a déjà dirigé d'une main de fer le pays pendant 22 ans.

 2018 - 12 mai : A peine élu, Mahathir Mohamad ordonne à la police de déclasser le rapport d'audit sur la compagnie 1MDB, rouvrant l'enquête sur le scandale politico-financier lié à la compagnie, dont Najib Razak est le principal acteur.

2018 - 16 mai : libération de l'ancien vice-premier ministre Anwar Ibrahim, à la faveur d'une grâce octroyée par le Roi. Il est accueilli par Mahathir Mohamad au Palais royal, scellant ainsi publiquement leur réconciliation "officielle", qui a permis la victoire électorale de l'Alliance de l'espoir.

La police perquisitionne le domicile de Najib Razak dans le cadre de l'enquête sur le fonds 1MDB. Elle saisit 300 sacs de luxe, ainsi que 72 bagages remplis d'argent et de bijoux.

2018 - 2 juillet : le groupe de travail sur l'affaire 1MDB annonce que 408 comptes bancaires impliquant 300 millions de dollars sont gelés dans le cadre de l'enquête.

2018 - 4 juillet : Najib Razak est inculpé pour corruption dans le cadre du scandale 1MDB. Il est sous le coup de quatre chefs d'accusation, trois pour abus de confiance et un pour le détournement d'une première somme de 10 millions de dollars. Il encourt jusqu'à 20 ans de prison

2018 - 18 juillet : Le mariage d'un homme de 41 ans avec une fillette de 11 ans dans le Kelantan fait scandale. Cet Etat est gouverné par le PAS, le Parti Islam Se-Malaysia, un parti Islamique. Le 18 juillet, le ministre des affaires islamiques, Mujahid Yusof Rawa confirme que le gouvernement est favorable à l'abolition du mariage des mineurs et qu'il va faire une proposition en ce sens.

2018 - 8 aout : Najib Razak plaide non coupable après un nouvelle inculpation pour blanchiment d'argent.

2018 - 2 septembre - première condamnation de femmes pour homosexualité à Kuala Terengganu, capitale d’un Etat très conservateur du nord-est de la Fédération de Malaisie.. Les deux femmes, qui ont plaidé coupable d'atteinte à la loi de l'islam, sont condamnées à six coups de bâton, qu'elles reçoivent en public, et une amende de 690 €. lire l'article complet

 2018 - 19 septembre  : Arrestation de l'ex-premier ministre Nadjib Razak mis en cause dans le scandale financier du fonds souverain 1MB

Il est mis en examen dans le cadre d'une enquête sur des soupçons d'appropriation illicite de plus de 600 millions de dollars du fonds d'investissement public 1MDB, lié à un vaste scandale qui secoue le pays depuis trois ans. La commission anticorruption malaisienne a indiqué avoir obtenu le placement en détention de Najib Razak dans son enquête sur des détournements de fonds présumés de 1MDB et "l'arrivée de 2,6 milliards de ringgits (628 millions de dollars, NDLR) sur son compte personnel", selon un communiqué.

Lors d'une première enquête sur ces faits, il avait été blanchi en 2015, le procureur ayant alors affirmé que les fonds étaient un don personnel de la famille royale saoudienne. Alors que les accusations se multipliaient à son égard, Najib Razak, alors premier ministre,  avait pris un tournant plus autoritaire, évinçant les critiques du gouvernement et faisant voter des lois destinées, selon les analystes, à réduire au silence toute opposition.

L'ex-Premier ministre et ses proches sont accusés d'avoir utilisé les fonds détournés pour acheter une grande quantité de biens, comme des œuvres d'art, des sacs à main de luxe, des montres ou des propriétés aux États-Unis. Le département d'État américain à la Justice, qui cherche à récupérer des biens acquis illégalement, estime que 4,5 milliards de dollars au total ont été détournés de ce fonds.

24 septembre 2018 : Le premier ministre Mahathir Mohamad récuse l'idée d'une loi sur le mariage homosexuel, notamment au regard de l'Islam.

4 octobre 2018 : inculpation Rosmah Mansor, l'épouse de Najib Razak, pour blanchiment d'argent.

13 octobre 2018 : Anwar Ibrahim redevient membre du Parlement, suite à sa facile victoire dans une élection partielle.

 

2017

 

17 janvier : arrêt conjoint des autorités malaisiennes, australiennes et chinoises pour retrouver l'appareil disparu du vol  MH370 le 8 mars 2014.

13 février : assassinat de Kim Jong-nam, demi-frère du dictateur nord-coréen Kim Jong-un à l'aéroport de Kuala Lumpur. Deux femmes sont arrêtées, une Indonésienne de 25 ans et un Vietnamienne de 28 ans. La police confirme l'utilisation de l'agent neurotoxique VX, arme interdite par le droit internationale, dans l'assassinat. L'ambassadeur Nord-Coréen, Kang Chol,  est immédiatement expulsé de Malaisie.

En représailles, la Corée du Nord interdit à 11 ressortissants malaisiens présents sur son territoire de quitter le pays. 9 travaillent à l'ambassade de Malaisie, 2 autres pour le Programme alimentaire mondial.

Le corps de Kim Jong-nam est rapatrié à Pyongyang le 31 mars et les 9 ressortissants malaisiens retenus à l'ambassade regagnent la Malaisie le même jour.

29 mars : alors que le PAS, le parti islamique de Malaisie cherche à renforcer la charia, le gouvernement annonce qu'il ne soutiendra pas de proposition en ce sens.

12 juillet : L'assemblée de l'État du Kelatan autorise que les coups de canne, déjà administrables en application de la charia, soient maintenant administrés en public.

19 juillet : la chanson Despacito est censurée par le gouvernement car ses paroles ont un caractère sexuel

6 aout  : Le gouvernement enquête sur la présence de musulmans dans une réunion du "club des athées" dont des photos ont fuité. Le ministre Shahidan Kassim, appelle à traquer les athées qui n'auraient pas, d'après lui, leur place dans le pays selon la constitution fédérale.

5 septembre : la police malaisienne annonce le démantèlement de plusieurs groupes terroristes, liés à Daech et au groupe philippin Abu Sayaf.

12 septembre : visite de plusieurs jours à Washington du premier ministre Najib Razak, Il est reçu par le président américain Donald Trump. Le scandale 1MDB n'est pas évoqué.

18 novembre : Exercice militaire conjoint de la Malaisie et des Etats-Unis dans l'État de Sabah. Il est nommé Exercise Tiger Strike 2017

30 novembre : la peine capitale obligatoire pour les crimes liés au trafic de drogue est supprimée par l'adoption par le Parlement de l'amendement Dangerous Drugs Act.

 

 

2016

 

 

4 décembre : participation du premier ministre Najib RazaK à une marche de soutien aux Rohingya, appelant le gouvernement birman "à mettre fin au génocide"

 

14 décembre : le recours en appel d'Anwar Ibrahim, condamné pour sodomie, étant rejeté, il devra donc purger l'intégralité de sa peine sauf à ce qu'une grâce royale intervienne.

 
 
2014
 

 8 mars : disparition des radars de l'appareil du vol MH370. Les recherches vont durer jusqu'en 2017, sans succès.

 
le 27 novembre, en dépit de ses annonces précédentes, le premier ministre Najib Razak déclare au congrès annuel qu'il a décidé de maintenir la loi anti-sédition Anti Sedition Act de 1948.
 
Enfonçant le clou, il ajoute qu'il a décidé de la renforcer afin de la rendre plus efficace. Enfin il déclare que la loi doit servir à « protéger l'inviolabilité de l'Islam »Il avait pourtant déclaré en 2012 que cette loi appartenait à une époque révolue.Pour Anwar Ibrahim, « c'est le début d'un règne autoritaire...il s'agit d'insuffler une culture de la peur »1.
 
Human Right Watch y voit pour sa part le début de nouvelles mesures de répressions contre les militants de la société civile et les figures de l'opposition. 2015. Alors qu'Anwar Ibrahim avait été acquitté des accusations de sodomie en janvier 2012, l'arrêt est annulé le 7 mars 2014 et sa condamnation à cinq ans de prison pour sodomie en application de la section 377B du Code pénal confirmée le 10 février 2015 par la cour fédérale section 377 B du code pénal «  Quiconque s’adonne volontairement à des relations charnelles contre l’ordre de la nature doit être puni d’une peine d’emprisonnement pour une durée pouvant aller jusqu’à 20 ans et devra aussi être fouetté ».
Entre 2010 et 2014, la section 377B a été appliquée dans 171 affaires2 La même section 377B avait été crée par les britanniques en Inde en 1850 pour contrôler la moralité des Indiens 2015 : le parlement adopte le 7 avril une loi rétablissant la détention sans procès en matière de lutte contre le terrorisme. C'est un conseil de prévention du terrorisme qui prend les décision d'emprisonnement sans que les tribunaux puissent interférer. De facto, l'internal Security Act est réintroduit dans le droit. La trêve n'aura duré que trois ans.

1 Le monde 28 novembre 2014 – Bruno Philipp

2Alterasia citant Chong Yee Shan in Everyon should be against Penal Code 377B
 
  ...
 
 
2013
 
 
Février 2013 : Troubles au Sabah
Le 11 Février 2013, des troubles qui rappellent ceux de 1967-1968 éclatent au Sabah. Ils ont été initiés par un groupe armé d’environ 200 personnes qui débarquent au Sabah pour en reprendre possession au nom du Sultan Jamlul Kiram III Le gouvernement Malaisien, après avoir fait quelques sommations ouvre le feu en mars et fait une soixantaine de morts, principalement parmi les envahisseurs. Le « Sultan » Jamalul Kiram III demande à ses troupes de cesser le feu mais le village de Lahad Datu est le siège de violences. Les Philippines ne cherchent pas à attiser le feu mais plus à calmer les choses, mais sans succès.Les causes de la mésentente directe (1967) ou indirecte (2013) concernant le Sabah sont peut-être plus profondes que ne laisse penser l’histoire anecdotique du sultan autoproclamé Karim III et le souvenir du bail de 1878.
 
L’enjeu économique n’est pas loin. Les plantations d’huile de palme comme les gisements d’hydrocarbure (Brunei est à coté) font des envieux. Ensuite dans le pays majoritaiement catholique que sont les Philippines, l’île de Mindanao au sud majoritairement Musulmane est le siège du Front Moro National de Libération , musulman, qui aurait selon certains aidé le commando. Les ethnies de part et d’autres sont les mêmes, ce qui avait provoqué la révolte puis le massacre de Jabidah dans l’Ile Philipinne de Corregidor le 18 mars 1968 suite à l’opération Merdeka.(cf. Philippines). Pour autant les Philippines ne revendiquent plus le Sabah actuellement mais les nationalismes de part et d’autre peuvent embraser la région. Courte victoire du Barisan national (BN) au pouvoir depuis 1957. L’élection montre la désaffection des chinois envers les partis conservateur du BN au profit du Democratic Action Party, membre du Pakatan Rakyat « Alliance du peuple » dont Anwar Ibrahim est le leader.
 
Mais ce dernier , le rival de Mahatir Mohammad échoue à devenir premier ministre. A 65 ans sa carrière est sans doute finie.1. Anwar Ibrahim est le chef de la coalition du Pakatan Rakyat, qui regroupe trois partis de l’opposition.
Pour le premier ministre Najib Razak, reconduit, 2Les élections du dimanche 5 mai, loin d'avoir contribué à rassembler les Malaisiens, ont renforcé le caractère ethnique de la scène politique : la polarisation entre les Malais, dominants, et les minorités chinoises et indiennes semble plus aiguë que jamais."C'est un tsunami chinois", s'est exclamé après la courte victoire de la coalition gouvernementale le premier ministre, Najib Razak.
Bien obligé de reconnaître que les descendants des "fils du ciel" ont voté contre lui. Mais l'expression est malheureuse et Internet s'en est emparé avec délice et fureur, dans un pays où presque la moitié des 30 millions de Malaisiens est sur Facebook.
Le commentaire du chef du gouvernement est déjà qualifié de "raciste".Cette tendance est inquiétante. Mais elle n'est pas neuve : le Barisan Nasional incarne un pouvoir qui instrumentalise les différences ethniques, contribuant à les renforcer.
Depuis une quarantaine d'années, une politique de discrimination positive instituant un système de quotas a surtout profité aux Malais. Chinois et Indiens sont frustrés : ils ne jouissent pas des mêmes avantages que la majorité malaise pour entrer dans la fonction publique, à l'université, bénéficier de bourses d'études, se voir attribuer des logements par l'État, etc.Le premier ministre avait pourtant concocté le slogan "Une Malaisie" durant la campagne électorale, afin de montrer que le pays est uni et que tous les Malaisiens sont traités sur le même pied, quelles que soient leur "race" et leur religion. Conscient qu'il représente un système corrompu aux tendances autoritaires, il a insisté sur le fait que le scrutin se déroulerait de manière transparente.
Ces derniers temps, il a également fait évoluer des lois liberticides permettant d'arrêter sans jugement des opposants au régime en les accusant de "sédition".
 
L'opposition conteste les résultats et dénonce une fraude massive et Anwar Ibrahim réitère ses accusations " Je maintiens que nous avons gagné les élections. La Commission électorale s'est rendue complice d'un crime, celui de voler aux Malaisiens le résultat du scrutin"3, notamment en faisant voter illégalement des étrangers.

1 Par contre sa fille Nurul Izzah Anwar, 32 ans, est réelue député. Elle avait été élue une première fois en 2008 et « toute surprise » de l’être à l’époque.

2 Le Monde 05/05/2013

3 l'express 06/05/2013 et AFP 
 
 
2012
 
 
19 Décembre 2012 : Les droits des Orang-Asli au Pahang sont recconus par la Haute-cour1"
La Haute cour a ordonné que 2.000 ha soient rendus à la minorité Semelai. La décision pourrait augurer de rectifications de la loi foncière. La bataille avait débuté il y a cinq ans. Depuis que, raconte le Malaysian Insider, un chef de village, contestant la classification de ses «terres ancestrales» en «réserve malaise», avait décidé d’engager des poursuites judiciaires contre les pouvoirs publics. En vertu du principe de discrimination positive faisant la part belle aux Malais, le gouvernement peut en effet décréter que certaines parcelles ne peuvent être possédées que par ces derniers. Mais, le 19 décembre, la Haute cour a donné raison au plaignant et ordonné que les 2.036 ha en litige, situés dans l’État de Pahang sur la partie orientale de la Malaisie péninsulaire, soient reclassés, sous un an, en «terres ancestrales».
Elle a ainsi reconnu que «les Semelais occupaient et habitaient ces terres bien avant l’arrivée d’autres habitants, y compris les Malais». Pour les défenseurs des Orang Asli («peuple originel» en malais), cette décision risque de faire jurisprudence et d’accroître la pression sur le gouvernement. Sans parler de leurs terres déclarées «réserves malaises», les Orang Asli se plaignent d’avoir trop souvent été expropriés au nom du développement, que ce soit pour construire des routes ou des zones résidentielles. «Avec ce précédent, la communauté Orang Asli sera désormais mieux armée dans les conflits fonciers à venir», commente Colin Nicholas, un des militants de cette cause interrogé par le Straits Times de Singapour.
«Il sera de plus en plus difficile pour le gouvernement de balayer le dossier sous le tapis.» 
Les peuples autochtones de la Malaisie péninsulaire comptent environ 100.000 personnes, soit 0,5% de la population totale. La plupart continuent de vivre de la forêt, de la chasse et de la cueillette. Divisées en 18 tribus, ils sont pour beaucoup animistes, même si certains se sont convertis à l’islam ou au christianisme. Bien que reconnus comme étant les premiers habitants de ces terres, les Orang Asli n’entrent pas officiellement dans la catégorie des bumiputra («fils du sol») qui, eux, jouissent de divers privilèges.
Dans ces régions, la pauvreté y est nettement plus répandue (77% en 2008) et l’accès aux services de santé et au système éducatif plus réduit."

1 Asie Info 26/12/2012

2011
 
 
7 septembre 2011: Manifestations à Kuala Lumpur du mouvement Bersih 2.0. La manifestation est interdite mais 50 000 personnes descendent dans la rue demandant une Reformasi. L'ancien vice premier ministre Anwar Ibrahim est à la tête du mouvement et s'il n'est pas arrrêté il est blessé dans les affrontements entre police et manifestants. Le chef du parti Islamiste - le PAS - Adbul Hadi Awang est arrêté. 2012Anwar Ibrahim est acquitté le 9 janvier des accusations de sodomieL'Internal Security Act, l'ISA est aboli. 

 

2010

 

 

Juin 2010 : Annonce du nouveau programme de transformation économique (ETP) dont l'objectif est de promouvoir l'innovation et les gains de productivité en faisant émerger un nouveau modéle économique, le NEM.4 Le contenu du NEM se construit autour de 8 plans d’actions axés sur la dynamisation du secteur privé, l’amélioration de la qualification de la main d’œuvre, la création d’une économie domestique compétitive, le renforcement du secteur public, l’élaboration d’un socle de connaissances, la promotion des sources de croissance, la pérennité de la croissance.5

 

1 Elsa Lafaye de Micheaux, La Malaisie, un modèle de développement souverain ?, Lyon, ENS Éditions, 2012

2 Le signe "1Malaysia" renvoit à une seule Malaisie donc au delà des séparations éthniques. En 2011 le journal Utusan Malaysia, journal de langue malaise et propriété de l'UMNO détourne le slogan et crée "1Melayu, 1Bumi" qui peut être traduit par " Malais et Bumitera d'abord". Le rédacteur en chef demande à l'UMNO de créer un mouvement à ce nom. Le même journal attaque ensuite les chrétiens le 7 mai 2011 avec un article intitulé "Malaysia negara Kristian ?", (la Malaisie, un pays chrétien ? . Le premier ministre rejette le slogan et la conspiration chrétienne mais si mollement qu'il renforce les organisations nationalistes, défenseurs de la "race malaise" cf L'Asie du Sud-Est 2012 - Irasec

3 Site Ambafrance-my.org/Rappel historique dernière modification le 12 juin 2012

4 L'Asie du Sud-Est 2012 - Irasec

5 http://www.francemondexpress.fr/librairie/dossiers/article/n/reussir-en-malaisie/

 

2009

 

3 Avril 2009 : Najiib Razak, vice premier ministre depuis 2004, succède à Abdullah Ahmad Badawi, démissionnaire suite aux elections désastreuse pour L'UMNO en 2008. Une de ces premières mesures consiste à libérer treize prisonniers détenus sous l'emprise de l'ISA. Il entend réformer la NEP introduite par son père Abdul Razak.

La Malaisie sort de la liste noire des pays non coopératifs en s'engageant à supprimer de la législation toute article faisant obstacle à l'échange d'information avec d'autre pays.

Najib Razak prend la direction du gouvernement dans un contexte politique et économique difficile. Afin de mettre la Malaisie sur la voie du renouveau, il annonce un programme de réformes ambitieux sous le slogan "’1Malaysia : People First, Performance Now"2.

En 2010, il s’engage à réaliser l’objectif fixé par Mahathir ("Vision 2020") : faire passer la Malaisie du statut de pays à revenu intermédiaire à celui de pays à haut revenu d’ici 2020. Le Nouveau Modèle Economique (NEM) qu’il présente est la composante théorique de cette Vision 2020. Najib Razak entreprend alors une réforme structurelle, tant sur le plan économique que social. Plusieurs programmes sont lancés (Economic Transformation Programme, Government Transformation Programme) articulés autour de projets de développement et d’objectifs prioritaires (lutte contre la corruption et la criminalité, éradication de la grande pauvreté...).

En 2011, le Premier Ministre s’engage à réformer certaines lois dites sécuritaires, héritées des heures difficiles de l’Indépendance (Loi sur la Sécurité Intérieure, Lois proclamant l’état d’urgence...). Après la manifestation pour des élections "libres et justes" (Bersih2.0), organisée en juillet 2011, Najib Razak met en place une commission parlementaire chargée de réformer le système électoral.3

 

2007

 

2007 novembre Malaisie : Une réforme constitutionnelle assure la prédominance de l'ethnie malaise sur les autres minorités. Les Indiens se révoltent contre la place de citoyens de seconde zone qui leur est attribuée. Le gouvernement réagit par la force en arrêtant des dirigeants de l'Hindu Rights Action Force (HINDRAF), organisatrice de la manifestation.

8 mars 2008 Malaisie : déroute électorale sans précédent pour la coalition au pouvoir et son principal parti l'Umno. Forte progression de l'opposition qui reçoit le soutien de plusieurs minorités ethniques. Le BN reste majoritaire à l'assemblée mais perd la majorité des deux-tiers requise pour amender la Constitution. L'opposition (PR) administre cinq États : Kedah, Kelantan, Penang, Perak et Selangor et perd le Perak.


 
 2004

 

2004 : Libération de Anwar Ibrahim en prison depuis 1998. Élections générales le 21 mars réduisant l'opposition à seulement 20 députés. Le Barisan Nasional d'Abdullah Badawi obtient 90% des sièges.

 

26 décembre 2004 : Tsunami en Indonésie. Il touche aussi la Malaisie à Langkawi notamment. On dénombre 75 morts et 300 blessés. Ce qui est très peu par rapport à l’Indonésie qui a pris le tsunami de plein fouet.

2003

 

En 2013, dix ans après son retrait, Mahathir qui avait pris Anwar Ibrahim comme ministre pendant seize ans dira de lui : "Comme ministre, il était nul. Il l'a prouvé durant la crise de 1997. Tout ce qu'il préconisait, c'était de s'en remettre au FMI."1 Le fait est que la Malaisie, dirigée par Mahathir est le pays qui s'est relevé le plus rapidement de cette.

1 Interview de Mahathir par Le Monde - 23/05/2013.

 

2003 : Abdullah Badawi qui succède en 2003 à Mahathir. Le nouveau premier ministre lance cinq corridors de développement couvrant l’intégralité du territoire malaisien (trois sur la péninsule, deux sur la partie insulaire). Ces corridors sont de nouvelles régions économiques regroupant des États limitrophes mais à des niveaux de développement économiques souvent différents.1

 

1998

 

Le 2 septembre 1998, le Premier ministre Mahathir Mohamad limoge son vice-Premier ministre. Les manifestations pour demander la démission de Mahathir se multiplient mais celui-ci restera encore cinq ans.

 

1997

 

En 1997, une crise économique frappe les pays de l'Asie du sud-Est et par ricochet l'Argentine, la Russie et le Brésil. Démarrée en Thaïlande par l'éclatement d'une bulle financière. La banque centrale

échoue à défendre la monnaie nationale. La panique se transmet aux bourses des pays proches et à tous les pays émergents. En Malaisie la divergence entre Anwar Ibrahim et Mahathir éclate au grand jour.

Ce dernier refuse de faire appel au FMI jugeant ce recours humiliant. Il est en cohérence avec ses positions anti-occidentales défendues depuis au moins 20 ans. Sa politique consiste à mettre en œuvre un contrôle des capitaux et en intervenant fortement dans l'économie.

Anwar Ibrahim au contraire pense que les faillites inévitables à venir peuvent assainir l'économie (destructions créatrices) sans soutien artificiel. La rupture est consommée.

 

1995

 

Les 24 et 25 avril 1995 se déroulent des élections législatives anticipées dont les résultats renforcent la position du Premier ministre Mahathir Mohamad. Avec 63 p. 100 des suffrages, le Front national remporte 162 des 192 sièges du Parlement.

 

1991

 

Vision 2020 (Wawasan 2020) : Les grands projets de Mahathir

Mahathir propose en 1991, un plan "Vision 2020" visant à transformer en profondeur la Malaisie pour réussir en 20 ans à en faire un pays autosuffisant et industrialisé (Défi 6 : Établir une société scientifique et progressive). Il veut transformer le pays en apportant plus de prospérité économique et de bien être social. Il souhaite élever le niveau d'éducation et stabiliser la vie politique du pays. Son plan se décline en neufs défis stratégiques où la primauté malaise est évidemment présente (Défi 1: Établir une nation unie malaisienne composé d'une Race Malaise) comme le réequilibrage économique au profit de Malais (Défi 8 : Assurer une société économiquement juste, dans lequel il y a une répartition juste et équitable de la richesse de la nation). Il souhaite à la fois une société libérale, tolérante et libérée mais sécurisée, morale et solidaire.

Pour Elsa Lafaye de Micheaux1, Mahathir a construit "une économie ouverte et libérale, mais sans démocratie". 2

1 Elsa Lafaye de Micheaux est Economiste, Maître de conférences à l’Université Rennes 2 (5e section) et spécialiste de la Malaisie.

2 Durant la période Mahathir, Premier ministre au pouvoir entre 1981 et 2003... les exportations progressent en moyenne de 9 % par an. Cette insertion poussée dans la mondialisation ne s’est pas traduite par une démocratisation des institutions mais au contraire par un renforcement de l’arsenal sécuritaire et de la mise sous tutelle du pouvoir royal, de la magistrature, de la presse au profit du Premier ministre. La plupart des lois de coercition mises en place par les autorités britanniques pour lutter contre la menace communiste puis contre l’insurrection de 1948 sont passées du statut de mesures d’exception à celui de lois ordinaires juste après l’indépendance, pour finir par devenir un moyen efficace de réprimer une opposition pourtant légale : l’Internal Security Act (I.S.A.), le Sedition Act et l’Official Secrets Act limitent le débat public en interdisant toute discussion sur la domination politique et les privilèges des Malais. (Elsa Lafaye de Micheaux, La Malaisie, un modèle de développement souverain ?, Lyon, ENS Éditions, 2012 )


 

1990

 

1990 : Labuan devient un zone franche.

1 Informations reprises du Human right ressources center malaysia sur son site , http://hrforall.wordpress.com/operasi-lalang/. La source wikipedia en anglais est visiblement et grossièrement écrite par un proche des responsables de l’opération en reprenant le texte du human center et ajoutant quelques adjectifs ou causes ultra favorables au gouvernement de l’époque. Ainsi l’opération était nécessaire « to prevent the occurrence of racial riots due to the provocation from DAP leaders and press” consulté en 2013

 

1989

 

1989 : Les 20 et 21 octobre 1990, victoire électorale du Premier ministre Mahathir Mohamad : le Front national, la coalition de partis qui le soutient, obtient 127 sièges sur les 180 du Parlement fédéral, soit une majorité des deux tiers.

 

Accord de paix avec la Thailande

Dissolution de l’Armée de libération des peuples de Malaisie. Ses 8000 combattants déposent les armes et abandonnent toute revendication.

1987

 

27 Octobre 1987 : Operasi Lalang1 (opération désherbage)

L'opération Lalang menée par la police Malaisienne le 27 octobre 1987 écrase l’opposition et tout mouvement social. 106 personnes sont arrêtés et quatre journaux interdits., the star et le Sin Chew Jit Poh , the Sunday star et Watan . Parmi les personnes arrêtées, il y a le chef de l’opposition général Lim Kit Siang, le vice président du MCA et un député UMNO. La plupart des détenus sera libérée rapidement mais 40 personnes seront détenues deux ans. C’est la deuxième fois (la première en 1969) que l’ISA, l’International Security Act est mis en œuvre. Datuk Seri Anwar Ibrahim est alors ministre de l’éducation. A ce titre il participe dans le gouvernement de Matahir dont il deviendra le premier ministre puis le premier opposant à la répression. Il a reconnu depuis qu’il avait eu tort à l’époque sur les nominations dans les écoles chinoises. Le 19 octobre 1987, il avait prévenu qu’il ne cèderait pas sur les nominations et que les professeurs organisant le boycott subiraient les conséquences de leurs actes.

Selon le livre blanc expliquant les arrestations, il s’agissait d’agir rapidement et fermement pour contenir les tensions raciales attisés par ceux qui ont exploité l’attitude libérale et tolérante du gouvernement.L'opération Lalang aura certes réussi à cantonner le risque d’éclatement violent des tensions raciales, mais au prix d'une restriction importante des libertés des minorités.

A l’origine de la contestation ainsi réprimée il y a la nomination de 100 assistants et directeurs d’école de chinois dont pas une ne parlait le Mandarin. Toute discussion des étudiants ou parents avec l’administration devait donc se faire en anglais ou malais, ce qui a été pris comme un moyen détourné de limiter l’emploi du chinois jusque dans les écoles où il était enseigné.Les protestations ont enflé jusqu’au 11 octobre 1987 quand s’est tenu un rassemblement de 2000 personnes décidant d’appeler à un boycott de trois jours dans les écoles chinoises si le gouvernement ne règle pas la question des nominations. S’y ajoute l’assassinat par un soldat malais d’une malaise et deux chinois avec un fusil M-16. La tension, les risques d’émeutes, tout est là pour donner au gouvernement de Mahathir bin Mohammad (premier ministre de 1981 à 20013) le prétexte à limiter encore les libertés publiques et le débat politique. Les journaux doivent désormais demander une licence valable un an seulement dont la révocation ne peut être contestée devant les tribunaux. Un éditeur peut être emprisonné trois ans pour diffusion de fausse nouvelle. Aucune assemblée générale ou réunion politique ne peut être réunie sans l’autorisation de la police.

 

1985

 

19 novembre 1985 : Tuerie de Memali

Il s’agit de la première répression visant expressément les Islamistes en Malaisie. Ibrahim Mahmud était prédicateur et enseignant en religion. Il avait étudié notamment à Tripoli en Lybie où il avait gagné son surnom de Ibrahim Libya. La situation résulte de la dégradation des relations entre l'UMNO et le Parti Islamique le PAS, principal parti d'opposition. Ibrahim Lybia prêche contre l'UMNO et ses dirigeants qui ne pratiquent pas assez l'Islam, il est sur le point d'être arrété en vertu de l'ISA mais refuse de se rendre et se réfugie dans le village de Memali au Kedah avec ses frères et 400 hommes.

 

Mahathir étant en Chine (où dans son bureau d'après ce que dira des années plus tard son intérimaire ), son ministre de l'intérieur Musa Hitam, premier ministre par interim dirige les opérations. L'assaut est donné par 200 policiers contre les villageois. Il fera 14 morts sans compter les 4 policiers tués. Ibrahim Libya qui a refusé se rendre est lui aussi tué et deviendra suite à une Fatwa un martyr (Al shahid) . 159 personnes seront arrétées dont des femmes et des enfants. Les villageois étaient armés de façon tout à fait rudimentaires et l'affrontement inégal sera qualifié de massacre ou tuerie.

 

1984

 

1984 : L'ïle de Labuan, proche de Brunei est détachée du Sabah et hissée au rang de territoire fédéral

 

1970

 

En 1970, Tun Abdul Razak devient Premier ministre. "Abdul Razak d'origine Bugi, avait commencé sa carrière politique comme collaborateur de Templer, l'omnipotent dernier haut commissaire britannique en Malaya, dont une des principales taches avait été d'affronter l'insurrection communiste. C'est donc à une conception très "musclée" de la démocratie qu'Abdul Razak adhère et, lorsqu'il s'installe aux commandes du pays, en 1970, beaucoup craignent qu'il n'instaure une dictature. Tous les ingrédients sont réunis : Idéologie unique, la Rukunegara, tentation d'un parti unique, même s'il s'agit d'un front hétérogène avec le Barisan nasional et surtout concentration énorme de pouvoirs dans les mains du Premier ministre."1 Le nouveau premier ministre fait l’inventaire des mesures susceptibles de « restaurer l’harmonie et la confiance mutuelle ».

Mesures politiques : Des nouvelles élections sont prévues une nouvelle idéologie nationale est promue et même proclamée le 30 Aout 1970, les Rukunegara.

Mesures économiques : Le gouvernement renforce les droits spéciaux des Malais dans l’investissement, l’actionnariat et l’enseignement. Cette Nouvelle politique économique (New Economic Policy) a été promue en 1971. Son but était de donner plus de pouvoir économique (30% à terme de la richesse nationale) aux Malais. La NEP durera jusqu’en 1990. En 1975, par exemple, une loi sur la coordination industrielle prévoit que toute entreprise disposant de plus de 250000 dollars et de plus de 25 employés doit être composé d’au moins 30% de Bumiputeras pour recevoir ou renouveler un permis d’exploitation. Les bumiputeras ont bénéficié d’un accès plus facile aux fonctions dirigeantes des grandes entreprises, mais aussi de prix plus bas dans l’immobilier, de primes supplémentaires, d’avantages fiscaux etc..

1 La Malaisie – Michel Gilquin – ed Karthala - 1996 p. 89

 
La poigne de fer qu'Abdul Razak applique lorsqu'il est aux affaires renforce a contrario la légitimité des communistes qui reprennent leur guerilla dans le Nord du pays entre 1971 et 1972. 1973 : Le Front National - Barisan Nasional ou BN est créé en regroupant les partis de droite que sont l'United Malays National Organisation (UMNO), la Malaysian Chinese Association (MCA) et le Malaysian Indian Congress (MIC). Sous ces différents noms (Alliance puis BN) le même mouvement est au pouvoir depuis 1957.
 
Son fondement est clairement ethnique. 14 janvier 1976 : Décès à Londre de Tun Abdul Razak d'un cancer. Tun Ussein Bin Dato'onn , beau frêre du précédent devient premier ministre est malade et annonce qu'il ne sera qu'un homme de transition.  
La guerrilla communiste reprend et la chasse aux sorcière aussi. Des vice-ministres de Tun Abdul Razak font leur auto-critique, ils ont été des communistes cachés, tandis qu'un ancien ministre en chef du Selangor, tombé pour corruption est réabilité et réintégré au sein de l'UMNO.Janvier et Avril 1977 : Dans une opération conjointe, la Thailande et la Malaisie lancent des opérations contre la guerilla communiste située en Thailande sans qu'aucun combat n'ait finalement lieu. 1978 Incidents de Kerling .
Les élections législatives du 8 juillet voient la défaite du PAS le parti Islamique dont les sièges passent de 9 à 5 et la victoire du premier ministre Hussein bin Onn.
Des musulmans mécontents incendient des temples indous à KerlingLe 18 juillet 1981, le Dr Mahathir1 devient Premier ministre à 55 ans. Il restera en poste 22 ans.

1 Datuk Seri Mahathir ibn Mohamad

 

 

1969
 
 
13 mai 1969 : Émeutes raciales et affrontements interethniques entre populations chinoises et malaises.
 
Le bilan est lourd : 196 morts dont 123 chinois, 22 Malais et 12 indiens. 439 personnes sont bléssées.

 Ces violences débutent qui durent trois jours commencent après l’échec de l’Alliance aux élections fédérales du 10 mai 1969. L’alliance obtient 66 sièges sur 144 possibles. « Le 13 mai 1969, l'ACM (Chinoise) se retire de la coalition en indiquant que les Malaisiens d'origine chinoise ont enlevé leur confiance au parti. En effet, l'ACM perd treize sièges au profit du Parti de l'action démocratique (socialiste prochinois). L'Alliance perd également ses élections dans trois États fédérés, dont le Penang, qui aura désormais un chef de gouvernement chinois. Le succès des partis d'opposition supportant la communauté chinoise alimente l'anticommunisme chez les Malais, ce qui entraîne des violences interethniques. Le 13 mai, première journée des hostilités, le premier ministre Tunku Abdul Rahman Putra envoie une force de 3000 hommes pour mater l'agitation et imposer un couvre-feu sur la capitale. Il suspend également la Constitution et impute les résultats électoraux à un complot de la Chine communiste. L'état d'urgence, décrété le lendemain, entraînera l'arrestation de 200 personnes décrites comme des «communistes armés dangereusement»1.

 

A l’origine de ces émeutes, on trouve la politique raciale de la Malaisie. Les britanniques avaient favorisé l’immigration indienne et chinoise, et créés une ségrégation ethnique où schématiquement les malais étaient cantonnés à l’agriculture, les chinois dans l’industrie et les indiens dans les plantations. Le pouvoir économique dans ces conditions est revenu à la population chinoise. Le régime colonial n’autorisait l’accès au service civil malais (MCS) et au service administratif malais (MAS) qu’aux seuls Malais. Les non malais ne pouvaient accéder qu’aux services techniques et professionnels..En 1952, les anglais autorisent et limitent à 25% l’accès des non malais au service public malais (le MCS) 2

 

La formation de l’UMNO qui unit non pas la Malaisie mais les Malais, visait à rejeter le concept de Malaisie unie pour promouvoir les droits de seuls Malais3. La création en 1948 de la fédération de Malaisie qui succède à l’union Malaise limite les droits des non malais de Malaisie.

 

La constitution de 1957 reprend ces distinctions. Ainsi « l’article 153 énonce des droits spéciaux pour les malais dans l’enseignement , l’industrie et les services publics. Ces droits doivent être protégés par le Yang di-Pertuan Agong (Le plus haut dirigeant) . Lorsque le premier ministre Tun Razak a présenté le projet de constitution en 1957, il a insisté pour ces droits spéciaux fassent partie de la culture de la Malaisie et du concept de nation . » On dépasse là le cadre de la discrimination positive telle que d’autres pays ont pu la mettre en œuvre pour protéger une minorité. Outre le fait qu’elle renforce le droit de la majorité malaise elle s’étend à des secteurs beaucoup plus large en visant aussi l’industrie.

« Malheureusement ces droits spéciaux sont devenus l’une des principales sources de conflit entre les Malais et les non Malais. Alors que les premiers estimaient que ces droits étaient insuffisants , les seconds les considéraient comme des mesures discriminatoires. En 1969 les tensions se sont accentuées », provoquant les émeutes raciales. Le parlement est supspendu et l’état d’urgence rétabli.

« Le revenu moyen d’un malais ou plus globalement d’un bumiputera, demeurait, douze ans après l’indépendance, inférieur de moitié à celui de son voisin chinois. »4 Plus que le niveau de vie moyen qui a bénéficié d’une forte croissance ce sont les inégalités qui ont favorisé la crise.

 

Les élections législatives de 1969 réduisent l'assise de l'alliance. Le premier ministre Tunku Abdul Rahman est très critiqué et poussé à la démission. Il démissionnera de la tête de l'UMNO en juin 1971.

 

Le 20 mai, le prince Abdul Rahman forme un gouvernement provisoire pour la durée de l'état d'urgence. Il demeure Premier ministre ; mais Abdul Razak, vice-Premier ministre, apparaît comme l'homme fort du pouvoir.

1 Site « perspective Monde » de l’université de sherbrooke

2 Malaisie : Rôle de l’État dans la gestion des tensions ethniques.Shamsul Haque, Alternative-sud vol 17-2010

3 Le concept est même plus large puisqu’il s’agit des personnes d’éthnie malaise, sino-indigènes, indiens du sarawak et Ibans appelés globalement les fils de la terre ou Bumiputera

4 La Malaisie – Michel Gilquin – ed Karthala - 1996

 

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